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Il est difficile d’imaginer le mépris dans lequel la Chine était tenue au début du XXème siècle.

Janvier 2012 : centenaire de la Première république chinoise

Il y a un siècle, le 1er janvier 1912, Sun Yat-Sen, un des fondateurs du Kuomintang [1], proclamait officiellement la République de Chine.

Quelques semaines auparavant, le 10 octobre 1911, une révolte avait provoqué la chute du système impérial chinois vieux de deux millénaires.

Un gouvernement provisoire républicain s’était constitué et Sun Yat-Sen en avait été élu président.

Mais la jeune République chinoise doit faire face à une menace d’intervention des puissances occidentales - qui souhaiteraient restaurer l’empire et conserver leurs concessions - et aux intrigues de Yuan Shikai, chef de la puissante armée du Nord. En 1915, ce dernier parvient par un coup d’Etat à instaurer sa dictature personnelle. Sun Yat-Sen doit se réfugier au Japon.

C’en était fini de cette première République de Chine. Une grande période d’instabilité allait suivre.

Le drapeau de la République de Chine (1912) Cinq bandes pour cinq peuples (han, mandchou, mongol, hui et tibétain)

A propos de la révolution chinoise de 1911, Domenico Lodurdo rappelle qu’elle a d’abord été « l’affirmation d’une identité nationale face à l’impérialisme occidental ».[2]

Il ajoute : « Alors que la Chine […] s’impose désormais comme une des principales puissances mondiales, il est difficile d’imaginer le mépris dans lequel elle était tenue au début du XXème siècle ».

Le 1er juillet 1921, Mao Tsé Toung est parmi les douze fondateurs du Parti communiste chinois (il a 28 ans). Il évoquera plus tard les luttes de son peuple : la résistance contre l’Angleterre et la France protagonistes des guerres de l’opium, la révolte des Taiping contre les Ching « serviteurs de l’impérialisme », la guerre contre le Japon de 1894-1895, la guerre contre l’agression des forces coalisées des huit puissances, à la suite de la révolte des Boxers.[3]

Nombreuses luttes, autant de défaites.

Au cours de ce mouvement de résistance, à savoir pendant plus de soixante-dix ans, « les Chinois n’eurent pas d’armes idéologiques pour se défendre contre l’impérialisme », ajoutait Mao ; et, faute de mieux, ils furent obligés « de s’armer d’outils idéologiques et de formules politiques », toutes prises « à l’arsenal de la période révolutionnaire de la bourgeoisie en Occident, patrie de l’impérialisme ».

Mais « toutes ces armes idéologiques […] se révélèrent très faibles ».

C’est la révolution russe de 1917 et la naissance du Parti communiste chinois qui ont permis aux Chinois de prendre l’initiative. « C’est à ce moment que devait se terminer la période de l’histoire mondiale moderne où les Chinois et la culture chinoise étaient regardés avec mépris ».

Domenico Losurdo cite ce texte et commente : « Ce n’est pas le marxisme qui provoque la révolution en Chine, mais c’est la résistance séculaire du peuple chinois qui, après une longue et pénible recherche, arrive à prendre pleine conscience d’elle dans l’idéologie qui porte la révolution à la victoire ».

Mao durant la Longue Marche

En 1949, à la veille de la proclamation de la République populaire de Chine, Mao déclare : « Notre nation ne sera plus soumise à l’insulte et à l’humiliation. Nous nous sommes dressés […]. L’ère dans laquelle le peuple chinois était considéré comme non civilisé est à présent terminée ».

Un cycle historique s’était effectivement refermé qui ne verra plus cette pancarte exhibée à la fin du 19ème siècle dans la concession française de Shanghai : « Interdit aux chiens et aux Chinois ».[4]

La garde municipale de la concession française de Shangaï
Les Marsouins français du "Corps d’occupation de Chine" [5]

Jean-Pierre Dubois - blanqui.29@orange.fr

http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/

[1] Kuomintang, ou Guomindang, ou Guomingdang, ou Kuo-Min-Tang, ou Kouo-Min-Tang (initiales : KMT ou GMD) signifie littéralement « Parti nationaliste chinois »

[2] Site : http://domenicolosurdo.blogspot.com/ - Post du 10 octobre 2011 - En célébration du centenaire de la révolution chinoise de 1911 - Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio.

[3] France, Autriche-Hongrie, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis.

[4] Comme d’autres puissances occidentales, la France s’était octroyée par la force des territoires sous sa juridiction dans plusieurs grandes villes chinoises : Guangzhou Wan (1898-1946), Shangaï (1843-1946) qui formait une concession de 226 hectares, Tianjin (1860-1945),...

[5] Les Marsouins de l’« infanterie coloniale » étaient placés sous l’autorité du ministère de la Guerre.


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Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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« Nous pouvons faire sauter un navire américain et en rejeter la faute sur les Cubains. La publication des listes des victimes dans les journaux américains accroîtrait encore l’indignation. Nous pouvons aussi détourner des avions. Dans des endroits bien choisis où l’impact serait énorme, nous pourrions poser des charges de plastic. Nous pourrions également repeindre des B26 ou C46 de nos forces aériennes aux couleurs cubaines et nous en servir pour abattre un avion de la République dominicaine. Nous pourrions faire en sorte qu’un prétendu appareil de combat cubain abatte un avion de ligne américain. Les passagers pourraient être un groupe de jeunes étudiants ou de vacanciers. »

Général Lyman LEMNITZER (1899 – 1988)
Chef d’état-major des armées (1960-62) et Supreme Allied Commander de l’Otan (1963-1969)

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