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Tous à la manif avec Delanoë, Ménard et Rama Yade !

Ils veulent un Dieu, un despote et un pitre.

Tandis que les USA battent le record mondial de taux de population carcérale et d’assassinats de journalistes, les gogos manifestaient à Paris contre la Chine au risque de remettre en place au Tibet une théocratie sanguinaire de la pire espèce.
Pour la plus grande joie de Bush et la déconfiture de Descartes.

Tout d’abord, des chiffres secs : le taux de population carcérale est de 88 pour 100.000 en France. Il est de 118 en Chine (chiffres de 2003) et de 738 aux USA (en 2006).

Les USA sont la plus grande prison du monde. C’est également ce pays qui a tué le plus grand nombre de journalistes depuis 2003.

Vivement la manif Delanoë-Ménard-Rama Yade !

Ensuite, une prière humide : que jamais plus les moines ne gouvernent le Tibet !

Le magazine « Der Spiegel » a publié le 12 mai une interview du Dalaï Lama à l’occasion de son voyage en Allemagne au mois de mai.

Doucereux, le chef religieux laisse cependant échapper quelques perles révélatrices. Exemple : « Après des années d’oppression les Tibétains ne font plus confiance aux Chinois ».

Ainsi, le Dalaï Lama, dont on nous serine qu’il ne demande pas L’INDEPENDANCE du Tibet distingue les Tibétains des dizaines d’ethnies qui composent la Chine et que l’ONU, tous les pays qui y sont représentés, appellent « Les Chinois » en y englobant les anciens sujet de feu le Dalaï Lama N° XIII, cruel despote réincarné (ricanons) dans le corps d’un pitre hilare en robe safran.

A la question, qu’il se pose lui-même : « Les Tibétains doivent-ils prendre les armes pour conquérir cette indépendance ? » (étourdi, il dit bien « indépendance »), sa Sainteté Charnue, héritière de l’esprit du tortionnaire qui portait le maillot 13 se récrie : « Quelles armes, d’où ? Des Moudjahidines au Pakistan, peut-être ? Et si nous les obtenons, comment les ferons nous passer au Tibet ? Et si la guerre d’indépendance commence, qui nous viendra en aide ? Les Américains ? Les Allemands ? ».

D’où l’on déduit que des difficultés pratiques et la crainte de ne pas être soutenu par des puissances étrangères priment sur le pacifisme intrinsèque du chef religieux.

A la question : « Vous réclamez l’autonomie pour le Grand Tibet qui couvre, outre l’actuelle région autonome, une partie des régions de Qinghai, du Sichuan, de Gansu et du Yunnan, c’est à dire presque un quart du territoire de la République populaire », il répond :

 « Je dois parler au nom des six millions de Tibétains. C’est mon devoir moral, et l’on doit respecter les droits culturels et les libertés de tous les Tibétains, ainsi que le prévoit la Constitution ».

Passons sur l’obligation («  je dois »), dans laquelle il se trouve, de parler au nom de six millions de Chinois dont on serait surpris qu’ils en aient fait la demande expresse. Passons aussi sur l’étonnante acceptation du principe de la réincarnation par une partie de l’opinion publique européenne qui crierait à la fumisterie si le pape de Rome prétendait asseoir son pouvoir spirituel sur une telle faribole.

Mais ne passons pas sur les éléments suivants : sa Sainteté Quatorzième Réincarnation (dit : Charlatan Hilare), déplore ne pas être en mesure de prendre les armes pour obtenir l’indépendance, c’est-à -dire pour bouter hors de son fief les étrangers (les Chinois) et demande à ces derniers de respecter la Constitution.

Fort bien.

La question est de savoir si, demain, les Tibétains « libérés » grâce aux efforts conjoints du moine chafouin et de la France enménardée, auront aussi pour devoir de respecter la « Charte » ayant valeur de Constitution tibétaine dont le brave Enviandé XIV et les enviandistes bêlants oublient de nous parler.

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon en donne quelques extraits affligeants.

« Article 3. Nature de la politique tibétaine : L’avenir politique tibétain doit respecter le principe de la non-violence et s’efforcent d’être un libre État de la protection sociale avec sa politique guidée par le Dharma ».

Ceux qui protestent contre l’introduction de la Charria, loi religieuse dans les constitutions islamistes deviennent-ils muets quand il s’agit du Dharma ? Ou bien l’opposition à l’introduction d’une loi religieuse - quelle qu’elle soit- dans une Constitution doit-elle être une règle universelle ?

Cette vision religieuse du pouvoir n’est pas une référence isolée dans ce texte « constitutionnel ». Il prévoit notamment que le serment prêté par les Ministres est fait « au nom des Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) ».

Enfin, la Charte se termine par une « Résolution spéciale », votée en 1991, dont voici un extrait qui en dit long sur le manifeste de veulerie féodale que le Dalaï Lama a sollicité de ses ouailles : « Sa Sainteté le Dalaï Lama, le chef suprême du peuple tibétain, a offert les idéaux de la démocratie au peuple tibétain, même s’il n’a pas ressenti le besoin de ces idéaux. Tous les Tibétains, dans le Tibet et en exil, sont et restent profondément reconnaissants à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et s’engagent à nouveau à établir notre foi et notre allégeance à la direction de Sa Sainteté le Dalaï Lama, et à prier avec ferveur pour qu’il puisse rester avec nous à jamais comme notre chef suprême spirituel et temporel. »

Voila donc ce qu’il en est du caractère « laïque » de la Constitution tibétaine affirmé par le représentant du bureau du Tibet à Paris. Voyons à présent ce qu’il en est de la « démocratie » tibétaine organisée par cette Constitution.

Article 36. Pouvoir législatif. « Tout pouvoir législatif et autorité réside dans l’Assemblée tibétaine. Les décisions de celles-ci requièrent l’approbation de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour devenir des lois ».

Vous avez bien lu. Après une formule péremptoire « tout le pouvoir au parlement » vient cette suite, dans un enchaînement d’un cynisme absolu : pour qu’une « décision » du parlement tibétain devienne une loi, il faut que sa sainteté soit d’accord. Est-ce là l’idéal démocratique et les valeurs universelles que nous sommes censés défendre en défendant le Dalaï Lama et le Tibet des moines ?

Et après cela il reste à se demander si l’idéal démocratique dont on se réclame pour protester contre l’actuel statut du pouvoir dans la province autonome du Tibet reçoit une alternative avec la concentration monarchique du pouvoir prévue par cette Constitution.

Article 19. Pouvoir exécutif. « Le pouvoir exécutif de l’administration tibétaine est dévolu à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et doit être exercé par lui, soit directement ou par l’intermédiaire d’officiers qui lui sont subordonnés, conformément aux dispositions de la présente Charte. En particulier, Sa Sainteté le Dalaï Lama est habilité à exécuter les pouvoirs ci-après en tant que chef de la direction du peuple tibétain :

(a) approuver et promulguer les projets de loi et des règlements prescrits par l’Assemblée tibétain.

(b) promulguer des lois et ordonnances qui ont force de loi.

(c) conférer les honneurs et les brevets de mérite.

(d) convoquer, ajourner, reporter et prolonger l’Assemblée tibétaine ?

(e) envoyer des messages et adresses à l’Assemblée tibétaine chaque fois que nécessaire.

(f) suspendre ou dissoudre l’Assemblée tibétaine.

(g) dissoudre le Kashag (gouvernement) ou destituer un Kalon (ministre).

(h) décréter l’urgence et convoquer des réunions spéciales de grande importance.

j) autoriser les référendums dans les cas impliquant des grandes questions en suspens conformément à la présente charte. »

Un autre « must » des débats est d’affirmer avec les yeux brûlants de compassion pour la misérable ignorance de son interlocuteur :« Mais le Dalaï Lama, ne veut pas l’indépendance, pas du tout, il veut juste l’autonomie ». Pour preuve nous sommes renvoyés à sa déclaration à ce sujet devant le parlement de Strasbourg en 1988. De cette façon il ne nous reste plus qu’a dire que c’était exactement le discours des « résistants kosovars » du type du déjà « bon et pacifiste » Ibrahim Rugovar que l’on promenait en son temps sur les plateaux de télé avec son air pitoyable de chien battu, son écharpe attendrissante autour du cou même en plein été, et que l’on sait comment cela s’est fini. On nous réplique alors que nous faisons des procès d’intentions. Il faut donc se référer aux textes des discours du Dalaï Lama. Non seulement à la lettre de ce qui est dit mais à l’esprit de la démonstration. Le texte auquel je renvoie est sur le site : www.Tibet-info.net. Il date de 1987.

Mais le site officiel des tibétains donne d’intéressantes précisions pour sa présentation. « Traduite pour la première fois en français, l’allocution du Dalaï Lama au Congrès des Etats-Unis à Washington le 21 septembre 1987 reste toujours d’actualité, comme nous le montrent les essais nucléaires en Inde et les récentes inondations en Chine. L’allocution marque plus encore que la proposition de Strasbourg du 15 juin 1988 la volonté de dialogue et la position du chef spirituel et temporel des Tibétains. » Donc ce texte de 1987 est « toujours d’actualité ». Il l’est même « plus encore que la déclaration de Strasbourg » de 1996 [autre discours du D.L.]. Nous voici donc prévenus. Lisons :« Alors que se poursuit l’occupation militaire du Tibet par la Chine, le monde doit garder présent à l’esprit que, bien que les Tibétains aient perdu leur liberté, du point de vue du droit international, le Tibet reste aujourd’hui un état indépendant soumis à une occupation illégale. […] Libéré de l’occupation chinoise, le Tibet continuerait à remplir aujourd’hui son rôle naturel d’Etat-tampon, préservant et favorisant la paix en Asie. » Cette analyse est au-delà d’une simple allusion. L’idée centrale est que le Tibet reste du point de vue légal un Etat indépendant quelle que soit sa situation actuelle.

Il est significatif que dans ce document comme dans tous les autres, le Tibet dont il est question est celui qu’il nomme « le Tibet historique » qui, au total représente le quart de l’actuel territoire de la Chine ! «  Mon désir le plus cher, à moi ainsi qu’au peuple tibétain, est de rendre au Tibet ce rôle précieux, en transformant à nouveau le pays tout entier, c’est-à -dire l’ensemble des trois provinces d’U-Tsang, du Kham et de l’Amdo, en une zone où régneraient stabilité, paix et harmonie. ». (Voir la suite sur le blog de Jean-Luc Mélenchon).

Les manifestants qui, à Paris, brandissaient des drapeaux noirs ornés de menottes (distribués par RSF) en criant « Liberté pour le Tibet » voulaient-ils que la Charte du Dalaï Lama devienne la loi dans une partie de la Chine ? Voudraient-ils d’une telle Constitution chez nous ?

La réponse est que beaucoup ne savaient rien de tout cela et que, s’ils lisent ces lignes, il ne leur reste qu’à convenir qu’ils ont été manipulés.

L’autre parade que choisiront les inconditionnels de Robert Ménard (l’homme qui refuse de condamner la torture au Pakistan et qui connaît les cas où il faut l’appliquer « sans aucune limite ») est de botter en touche, de soupçonner ceux qui ne se pâment pas d’admiration devant la sauvage dictature lobotimisante des moines de vouloir importer à Paris le système politique de Beijing.

Parions qu’ils vont s’acharner à discréditer ceux qui leur apportent ces informations et recourir à des diversions vertueuses sur ce que devrait être la Chine, avant le mois d’août(1), pour avoir le droit d’être aussi bien traitée que la plus formidable puissance du jour, les USA, qui ont massacré des centaines de milliers de civils ces dernières années, loin de chez eux, qui ont raflé des centaines de malheureux hors de leur territoire, les maintiennent dans des bagnes et 17 prisons flottantes, zones de non droit, de tortures et de disparitions, sans que Delanoë, Ménard et Rama Yade ne s’émeuvent, ne rameutent la foule parisienne des hémiplégiques de la solidarité, des borgnes de l’émotion, des manchots des droits de l’homme, des culs-de-jatte de la vérité toute nue, le troupeau inconscient des atlantistes bêlants qui firent tant pour que recule la France et que progresse l’incompréhension entre notre peuple et le peuple chinois, pour le plus grand bénéfice de l’Oncle Sam, pourvoyeur de fonds d’une fausse ONG qui sait, elle, ce qu’elle fait (et pardon si la phrase est trop longue).

Line Arez Demora.

(1) Beaucoup de choses ont changé positivement. Les Chinois redécouvrent la religion. L’ex-chef de parti Jiang Zemin est bouddhiste, l’ex-Premier ministre Zhu Rongji aussi. Beaucoup d’hommes d’affaires et d’artistes montrent également de l’intérêt pour le bouddhisme ; ce qui se passe sur Internet est passionnant, toutes ces critiques anticonformistes du gouvernement.

Avis à ceux qui, à la lecture de ces quatre phrases, m’ont déjà naturalisée chinoise, titulaire d’une carte du PCC. Je viens de citer son Altesse Divinement Réincarnée N° 14 dans son interview à « Der Spiegel ».

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