Cela a provoqué ces dernières semaines un mouvement objectivement néocolonial dans la ville, qui prend de plus en plus les allures d’une « révolution colorée » comme nous en avons connues en Europe de l’Est, en Syrie et ailleurs, avant qu’on y déclenche des « guerres humanitaires », directement ou sous faux-drapeau.
Les manifestants pensent (ou feignent de) se battre pour sauvegarder leur "autonomie hongkongaise" (temporaire) issue de l’accord anglo-chinois Thatcher-Deng Xiaoping de 1984 prévoyant la rétrocession de Hong Kong à la Chine par l’impérialisme britannique en 1997, mais ce faisant ils se battent en réalité pour leur soumission à terme à l’impérialisme en général, et en particulier à l’impérialisme le plus fort, l’impérialisme US. Tel est le fond de la lutte en cours.
La ville de Hong Kong était autrefois l’un des si prometteurs « dragons capitalistes » sous perfusion financière en marge du camp socialiste. Le désarroi économique et politique qu’éprouve aujourd’hui la bourgeoisie hongkongaise annonce la fin progressive de son rôle de tête de pont pro-impérialiste consécutive à la croissance et aux progrès incontestables de la République Populaire de Chine.
C’est à l’évidence le terreau d’un mécontentement instrumentalisé par le front impérialiste des « installateurs de démocratie ». Hong Kong, Taïwan, le Tibet et le Xinjiang sont des territoires que les impérialistes ne cessent de lorgner pour affaiblir et désagréger la Chine Populaire.
Depuis des années, ils n’ont pas de mots assez forts pour nous dépeindre le « totalitarisme » chinois : Bien des villes chinoises dépassent maintenant de loin Hong Kong, dont le rayonnement dans la région est en chute libre, et les occidentaux ne peuvent l’admettre sans réagir.
Evidemment, rien n’est rappelé dans la presse occidentale du contexte de cette légitime rétrocession programmée par étapes à la Chine (et dans lequel s’inscrit le projet de loi sur l’extradition des criminels qui a été l’objet ses premières manifestations), et le gel du projet de loi, qui a fortement limité la contestation, n’a évidemment pas suffi à calmer des manifestants de plus en plus « couverts » par nos télévisions, comme s’il s’agissait d’une répression sanglante.
Nous reconnaissons les méthodes utilisées ailleurs et notamment au Venezuela, pour multiplier les actes de vandalisme, les provocations, comme autant de marques d’un mouvement uniquement destiné désormais à montrer des images de « révoltes populaires durement réprimées par le régime chinois. » C’est ainsi que les puissances impérialistes cherchent systématiquement depuis des années à obtenir notre consentement préalable avant des interventions plus musclées contre le grand et « menaçant » ennemi chinois.
Répression ? N’est-ce pas un comble pour le « régime » français, si notoirement menteur, agressif, brutal, assassin des derniers mois, de « dénoncer » ainsi le traitement du conflit par Pékin ? Comment un tel « régime », si mal élu, si peu démocratique, qui a passé son temps à nous salir, nous insulter, nous calomnier dans le mouvement social des gilets jaunes, peut-il croire que nous tomberons dans le panneau ?
Comment une presse qui a couvert tant de mensonges éhontés par le passé pour étouffer voire criminaliser nos manifestations anti-guerre, avant la mise à sac barbare de la Libye, comme en Irak et en Syrie, peut-elle avoir encore une crédibilité ?
La prudence vis-à-vis des médiamensonges nous est maintenant cruciale. Elle est en soi un enjeu contre les visées guerrières des impérialistes, dont la France, contre les puissances émergentes qui leur soustraient chaque année de nouveaux « marchés », à commencer par leurs anciennes colonies en Afrique.
Et si la stratégie du chaos a fonctionné sur le tracé des oléoducs du Proche-Orient ces dernières années, elle va sans aucun doute se poursuivre, du moins l’espère t-on à Washington et à Paris, en Asie pour couper les nouvelles « routes de la soie » qui sapent les pré-carrés de l’impérialisme autour du Pacifique et de l’Océan Indien.
Ne soyons pas dupes et refusons leur propagande de guerre : elle témoigne de la dégénérescence des systèmes capitalistes en crise que nous subissons de plus en plus difficilement, et leur soif intarissable de domination sur tous les continents !
Guillaume SUING
Rassemblement Communiste.