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Il y vingt ans, Thomas Sankara, le Che Guevara africain et Président du Burkina Faso, était assassiné.








CADTM, octobre 2007.


Il y a tout juste vingt ans, le 15 octobre 1987, Thomas Sankara |1|, président et père de la révolution du Burkina Faso (1983-1987), était assassiné lors du coup d’Etat de Blaise Compaoré, l’actuel président soutenu par les puissances occidentales. A l’instar de Patrice Lumumba (père de l’indépendance de l’ex-Congo belge), Thomas Sankara, aussi appelé le « Che africain », reste une figure emblématique de la lutte de l’Afrique contre la domination des puissances du Nord. Au cours de sa brève carrière politique, il a accompli des avancées majeures en faveur de son peuple, en se positionnant notamment pour le non-paiement de la dette, la lutte contre la corruption, l’autosuffisance alimentaire, la libération de la femme,... Un des temps forts de sa vie politique fut le discours qu’il prononça à la conférence de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA), le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba. |2| (...)

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Arrivé au pouvoir par une « révolution démocratique et populaire » en août 1983 en Haute-Volta, qu’il rebaptise Burkina Faso (« pays des hommes intègres »), Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987. Le CADTM tient à commémorer aujourd’hui le 20e anniversaire de sa mort tragique.

Les peuples africains n’ont pas oublié celui qui incarne aujourd’hui encore la résistance la plus éclatante et la plus sincère à la logique imposée par le FMI et la Banque mondiale. Très vite, il a tenté d’instaurer une indépendance économique et de développer la production locale. C’est le « consommer burkinabè », pour lequel il n’a pas hésité à déclarer : « Regardez dans vos assiettes. Quand vous mangez les grains de mil, de maïs et de riz importés, c’est ça l’impérialisme. N’allez pas plus loin. » Il s’est attelé à la construction de services sociaux solides (santé, éducation, logement), a agi pour la libération de la femme et mené une grande réforme agraire de redistribution de la terre aux paysans.

Très populaire, il a milité avec acharnement pour la constitution, de la part des dirigeants africains, d’un front du refus de rembourser la dette, que le CADTM appelle également de ses voeux à l’échelle de tous les pays du Sud. Lors de son discours à Addis Abeba le 29 juillet 1987, Thomas Sankara avait lancé l’offensive : « La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment organisée de l’Afrique (...). La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. ». Avant de mettre ses pairs au pied du mur : « Qui, ici, ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée ? Celui qui ne le souhaite pas peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la Banque mondiale payer. »

Mais il était parfaitement conscient des risques qu’il courait : « Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence ! Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai grand besoin, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer, nous pourrons consacrer nos maigres ressources à notre développement. »

Thomas Sankara n’a pas pu se rendre à la conférence suivante... En rupture totale avec la logique des grandes puissances, il est mort assassiné voici 20 ans et Blaise Compaoré l’a remplacé alors pour « rectifier la Révolution » et la mettre sur les rails du néolibéralisme. (...)

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Quel Burkina en 1983 avant la révolution ?

La HauteVolta, pays de près de 8 millions d’habitants, très pauvre en ressources naturelles, était le fournisseur de main d’oeuvre bon marché de toute la sous-région. Son économie dépendait de la vente à l’extérieur de ses produits agricoles et, financièrement, il vivait des aides internationales. Il était donc voué à appliquer les politiques dictées de l’extérieur. Mais... (...)

Sankara voulait libérer son peuple de cette logique là  : mais l’avenir qu’il prônait ne peut être possible que si l’Afrique se libère totalement du joug occidental en s’unissant, en assurant son éducation de masse, en protégeant la santé de ses populations et la pureté de son environnement naturel et en se réappropriant ses richesses. (...)

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- Notre pays a besoin d’hommes libres pour mettre en place un monde de paix et de respect.<BR>
Thomas Sankara Website www.thomassankara.net







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En Occident, la guerre deviendra la norme, la guerre constante. Les gens grandiront, atteindront la maturité, deviendront adultes, avec l’idée qu’il y a toujours une guerre. Alors la guerre ne sera plus une chose exceptionnelle, inhabituelle ou horrible. La guerre deviendra la nouvelle normalité.

Julian Assange

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