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Pacte de non-agression, et non une « alliance » comme cela est répété

Il y a 80 ans, le pacte germano-soviétique : un symbole de l’histoire détournée par les réactionnaires !

Les affabulations dogmatiques des anticommunistes primaires

« Car comme c’est aussi ou peu s’en faut, le 80 ème anniversaire du « pacte germano-soviétique », véritable traité d’alliance avec le régime Hitlérien (qui va presque immédiatement entraîner, pour commencer, le dépeçage de la Pologne entre les deux prédateurs) il est bon de remettre en pleine lumière ce pacte et ses implications » : voici ce que l’on peut lire sur le blog de Marc Daniel Lévy sur le site de Médiapart [1] au sujet du pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939 entre Molotov et Ribbentrop. Outre l’argumentation proche du néant – moins de 20 lignes se contentant d’accusations –, on retrouve des affabulations classiques dignes des plus farouches anticommunistes, que le titre de l’article (« 20 août 40 : c’est le grand allié de la Gestapo qui fait tuer Trotsky » !) illustre parfaitement. De fait, depuis la signature du pacte le 23 août 1939, les anticommunistes de tout poil chantent à tue-tête ce refrain d’une prétendue « alliance » entre Hitler et Staline, à l’image de Jean-François Copé : déjà peu à l’aise avec la maîtrise des chiffres – que l’on se souvienne de son incapacité à évaluer le prix d’un pain au chocolat [2] ou de ses problèmes de comptabilité pour la campagne de Sarkozy en 2012 [3] –, l’homme qui a obtenu 0,3% à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017 [4] – soit moins de voix que Jean-Luc Bennahmias à la primaire du Parti socialiste ! – s’était déjà illustré au cours de la campagne pour les élections européennes en déclarant : « Oui, il y a 75 ans, jour pour jour, Staline et Hitler signaient un pacte d’alliance qui a conduit à l’écrasement de l’Europe sous la botte nazie : 60 millions de morts » [5]. On ne saurait faire plus complotiste pour le coup...

Qu’importe : sous la pression des pays d’Europe centrale et orientale ayant accédé à la « démocratie libérale » après l’implosion du bloc socialiste en 1989-1991, le Parlement européen a adopté le 2 avril 2009 une « résolution sur la conscience européenne et le totalitarisme », « qui demande, entre autres, que ses États membres et les autres pays européens proclament le 23 août « Journée européenne du souvenir » pour la commémoration, avec dignité et impartialité, des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires » [6]. Largement approuvée par les eurodéputés biberonnés à l’anticommunisme primaire, cette falsification mensongère de l’histoire fait la joie de tous les réactionnaires de tout bord, tout heureux de soutenir l’insoutenable équation véhiculée par les « historiens » comme Stéphane Courtois – un fanatique de « l’obsession comparatiste » (Marc Ferro) [7] – selon laquelle « nazisme = communisme = totalitarisme ». Malheureusement pour les (non-) « historiens » anticommunistes, une telle interprétation mensongère ne peut résister à l’épreuve des faits.

L’URSS, citadelle assiégée depuis 1917

Bien évidemment, Lévy, Copé, Courtois et tant d’autres ignorent que la « guerre froide » (en tout cas certainement pas pour la Russie bolchevique, la Corée, le Vietnam, l’Amérique latine, etc., qui connaissent les joies des bombardements et guerres menées par l’impérialisme yankee et ses affidés anticommunistes) débute bel et bien en 1917, comme l’affirment André Fontaine [8] et l’école dite « révisionniste » étasunienne dès les années 1950, et comme l’ont très bien analysé Anatoli Chouryguinine et Youri Korablev, dans La Guerre de 1918-1922. Quatorze puissances liguées contre la Révolution russe [9]. Pourquoi rappeler cet élément ? Tout simplement parce que la Russie bolchevique, puis l’URSS, vivent dans la hantise d’une attaque du camp capitaliste, qui se déploie d’ailleurs dès la fin de l’année 1917 de tous les côtés, y compris dans le Pacifique où le Japon joint la coalition internationale formée sous l’égide de Wilson, Clemenceau et Lloyd George. Cet encerclement reprend de plus bel lorsque le Japon fasciste et l’Allemagne nazie signent le pacte anti-Komintern le 25 novembre 1936. Curieusement, aucune réaction des « démocraties libérales », de fait tout heureuses de voir le « péril rouge » contenu... Autrement dit, alors que l’Allemagne nazie menace d’envahir la Pologne depuis le printemps 1939, Staline craint de se retrouver seul face aux forces de l’Axe – Allemagne, Japon et Italie qui a rejoint le pacte anti-Komintern en 1937, auxquels s’ajoute la Hongrie réactionnaire en février 1939 et l’Espagne franquiste en mars 1939. Et pendant ce temps, les « démocraties libérales », si attachées à la défense de la « paix », des « libertés » et des « droits de l’homme », restent campées dans leur hypocrisie, leur lâcheté... et par-dessus tout leur anticommunisme primaire et vulgaire.

Les « démocraties libérales », entre compromissions et trahisons

Car c’est un autre élément que les Lévy, Copé, Courtois, Furet et compagnie oublient sciemment – ou par pure ignorance –, à savoir les compromissions et trahisons successives des « démocraties libérales » à l’encontre respectivement de leurs « ennemis » et de leurs « alliés ». Compromissions ? Le Royaume-Uni et la France ne sont guère déterminés à contenir le péril fasciste et nazi en Europe, perçu de fait comme un excellent moyen de lutter contre le bolchevisme. Le résultat ? Pêle-mêle :

Absence de réaction face à l’invasion japonaise en Mandchourie en Chine à partir de septembre 1931, le Japon étant perçu comme un rempart contre le bolchevisme en Asie ;

Absence de réaction à la réintroduction du service militaire obligatoire en Allemagne en mars 1935 – mesure interdite par le traité de Versailles du 28 juin 1919 ;

Veto franco-anglais contre l’« alliance de revers » sans répit proposée par l’URSS depuis 1933, puis prétendu « pacte franco-soviétique » de mai 1935 saboté du côté français (il est vrai que celui qui avait signé ce pacte pour la France était... Pierre Laval ! Un véritable crève-cœur pour le futur collaborateur...) ;

Accord anglo-allemand de juin 1935 permettant un puissant réarmement naval de l’Allemagne nazie ;

Contacts maintenus et renforcés entre les élites françaises [10] et britanniques notamment, avec les élites allemandes dans les années 1930, au point que l’ancien Premier ministre britannique Lloyd George, en visite dans le chalet du Führer à Berchtesgaden en septembre 1936, déclare au sujet de ce dernier : « Hitler ne rêve pas d’une Allemagne qui menace l’Europe. Les Allemands ont perdu toute envie de rentrer en conflit avec nous » [11] ;

Accord secret de la France et du Royaume-Uni avec l’Italie fasciste [12] pour annexer une grande partie de l’Ethiopie en mai 1936 – à noter que l’Italie n’est guère sanctionnée par la Société des nations (SDN) à l’époque... ;

Remilitarisation de la Rhénanie en mars 1936 (interdite par le traité de Versailles...) ;

Guerre d’Espagne au cours de laquelle seules l’URSS et les Brigades internationales viennent en secours au camp républicain face à Franco et ses alliés fasciste et nazi, opérant en complète complicité avec le Reich et l’Italie ;

Bien entendu, création du pacte anti-Komintern évoqué précédemment ;

Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne) en mars 1938, pourtant interdit par le traité de Versailles ;

Et, le clou du spectacle, livraison de la Tchécoslovaquie par la France – pourtant liée à la Tchécoslovaquie par un traité depuis 1924... – et le Royaume-Uni aux appétits hitlériens à la suite de la signature des honteux accords de Munich dans la nuit du 29 au 30 septembre 1938 (décision définitivement prise à Londres par les Britanniques et les Français le 29 novembre 1937 [13]). A noter que l’URSS était absente de cet accord (et pour cause), contrairement à l’Italie fasciste qui, de même que l’Allemagne nazie, la France et le Royaume-Uni, ne veulent nullement de la présence des Soviétiques (ni des Tchécoslovaques d’ailleurs...).

Chamberlain (Royaume Unis), Daladier (France), Hitler (Allemagne), Mussolini (Italie) signent le 30 septembre 1938 les accords de Munich. Un an avant que l’URSS ne soit réduite faute de réponse à ses demandes d’accord de défense de la France et de l’Allemagne à signer le pacte germano soviétique.

Bref, alors que l’URSS a clairement ciblé le danger fasciste en appelant à la fondation de la « sécurité collective » contre les agresseurs et à la constitution de Fronts populaires – voir le fameux rapport Dimitrov publié lors du 7e congrès du Komintern en juillet 1935 –, en volant au secours de l’Espagne républicaine, en proposant d’aider la Tchécoslovaquie par l’envoi de troupes (dont le passage fut officiellement refusé par la Pologne réactionnaire et anticommuniste, théorique alliée de la France antisoviétique et liée à l’Allemagne par le « traité d’amitié » du 26 janvier 1934), et alors que les députés communistes en France dénoncent la trahison de Blum par rapport à l’Espagne – Blum lâche d’ailleurs : « Nous sommes des salauds ! » – et refusent en bloc les accords de Munich, les « démocraties libérales » capitulent encore et toujours face au danger fasciste, aveuglées par leur haire du bolchevisme et leur séduction du fascisme : le ministre des Affaires étrangères français au moment des accords de Munich, Georges Bonnet, homme de « haute banque », « pacifiste » convaincu et futur soutien au régime de Pétain, ne démentira pas ! Une « entente cordiale » que l’on retrouve outre-Atlantique : que l’on songe à Charles Lindbergh, décoré par Hermann Göring et qui voit en Hitler un « grand homme » bien moins dangereux que Staline [14], ou encore à Henry Ford, grand financeur du parti nazi tout au long des années 1930 et jusqu’en 1945 [15] – au même titre que tous les créanciers occidentaux du Reich depuis 1933.

Une décision tactique décisive de Staline

C’est dans ce contexte que Staline va accepter de signer le pacte germano-soviétique qui, rappelons-le, est un pacte de non-agression, et certainement pas une « alliance » comme cela est si fréquemment affirmé. Peut-on d’ailleurs imaginer un instant une alliance sincère lorsque l’on sait que l’objectif de Hitler est la conquête d’un vaste Lebensraum (espace vital) à l’est de l’Europe pour son projet de « Reich pour mille ans » ? Hitler lui-même le répète dans Mein Kampf : « Nous arrêtons l’éternelle marche des Germains vers le sud et vers l’ouest de l’Europe, et nous jetons nos regards sur l’Est. » ; « La lutte contre la bolchévisation mondiale juive exige une attitude nette vis-à-vis de la Russie soviétique. On ne peut pas chasser le diable par Belzébuth. » [16] Et de fait, difficile de croire que les dirigeants soviétiques soient naïfs quand ils signent ce fameux pacte : désireux d’attaquer la Pologne, Hitler a pourtant signé en janvier 1934 un pacte de non-agression valable pour au moins 10 ans avec... la Pologne. Il s’agit bel et bien de gagner du temps dans l’industrialisation à marche forcée de l’URSS, qui devient ainsi la troisième puissance industrielle mondiale en 1941 et se retrouve en situation de faire face à l’Allemagne nazie, Hitler n’ayant jamais abandonné son projet de conquête de l’espace vital. Inutile dès lors de compter sur un soutien des « démocraties occidentales », en dépit de quelques éclaires de lucidité de nationalistes farouchement anticommunistes comme Henri de Kérillis, qui s’opposa aux accords de Munich.

Ainsi, pendant qu’Hitler se lance dans ses « guerres-éclairs » en Pologne puis à l’ouest de l’Europe, l’URSS poursuit sa préparation à la guerre, tout en tirant bénéfices « clauses secrètes » du pacte. Il est souvent reproché à l’URSS d’avoir annexé une partie de la Pologne et les pays baltes – rappelons que ces derniers appartiennent à la Russie jusqu’à la paix germano-russe de Brest-Litovsk de mars 1918 ; faut-il rappeler que la Pologne avait repoussé ses frontières orientales de 250 km à l’est de la ligne Curzon fixée par les traités de paix de 1919-1920 (autrement dit, en annexant des territoires appartenant alors à la Russie bolchevique) ? Les dirigeants soviétiques y voient donc l’occasion de laver l’affront du traité de Riga de mars 1921 et, du même coup, de repousser le plus loin possible le risque d’une invasion allemande désormais plus que jamais probable après la liquidation de la Pologne : disposer d’un « cordon sanitaire » antinazi avant d’atteindre Moscou, Leningrad et Stalingrad, voilà une raison majeure du pacte de non-agression. Quant à la rupture du pacte par l’Allemagne nazie le 22 juin 1941 à la suite du lancement de l’opération Barbarossa, elle ne fut pas une « surprise » pour Staline, voyant s’accumuler plus de 4 millions de soldats issus de la Wehrmacht et des pays alliés et satellites à l’Allemagne, 600 000 camions, 4 000 chars, 7 000 canons et 3 000 avions aux frontières soviétiques [17] ; la vraie surprise fut surtout pour les Allemands, qui constatèrent l’ampleur de la farouche résistance et de l’efficace industrialisation soviétique et s’aperçurent rapidement des risques de courir sur deux fronts comme en 1914. Ainsi, les dirigeants soviétiques, Staline en tête, surent réagir rapidement (comme l’illustre le « discours au peuple soviétique du 3 juillet 1941 »), afin d’organiser la résistance et la contre-offensive dans la « Grande guerre patriotique », sous la direction du maréchal Joukov[18].

Une histoire droitisée et travestie par les réactionnaires

Les amalgames grossiers des réactionnaires de tout poil ne saurait résister à une analyse rigoureuse de l’histoire ; mais il n’en demeure pas moins que cette dernière est travestie par les tenants de l’ordre capitaliste, impérialiste et atlantiste (CIA), qui falsifie l’histoire à l’image d’un Parlement européen peu vigoureux en revanche dans la lutte contre les défilés d’anciens Waffen SS en Lettonie ou la présence au pouvoir à Kiev de néonazis se revendiquant de Stepan Bandera, grand collaborateur pendant la Deuxième Guerre mondiale [19]. Quant à Jean-François Copé, il certifie avec son habituelle assurance déconcertante et méprisante que la signature de ce pacte est responsable de la mort de 60 millions de personnes – oubliant au passage qu’il y eut plus de 20 millions de morts en Asie orientale, dont plus de 15 millions de Chinois victimes du Japon fasciste : était-ce vraiment la faute du pacte germano-soviétique, alors que le Japon avait entamé l’invasion de la Chine dès septembre 1931 ?!

L’histoire est d’ailleurs travestie jusque dans l’identité du vainqueur principal de l’Allemagne hitlérienne : si la réponse ne faisait aucun doute en 1945, à savoir l’URSS, un bon lessivage des cerveaux a produit son effet puisqu’en 2004, 60% des Français affirment que ce sont les Etats-Unis qui ont joué le rôle majeur contre l’Allemagne nazie [20]. Pourtant, comme le rappelle justement un article du Monde Diplomatique d’août 2009 : « quatre soldats allemands sur cinq furent tués sur le front de l’Est ; les batailles de Stalingrad et de Koursk n’eurent pas de réel équivalent sur quelque autre théâtre d’opération européen que ce soit (en juillet 1943, la bataille de Koursk engage 4 millions d’hommes et provoque plus d’un million de tués et blessés, dont près de 500 000 pour l’armée allemande ; pendant toute l’année 1943, les pertes étasuniennes et britanniques n’excèdent pas 60 000 hommes) » [21]. De fait, le pacte germano-soviétique, la moins mauvaise option possible lors de sa signature, devient même la meilleure solution possible, sanctionnée par la victoire finale de 1945 comme l’a rappelé récemment le représentant spécial du Président russe pour l’écologie et les transports et ex-chef de l’administration présidentielle Sergueï Ivanov[22].

Ainsi s’écrit chaque jour un peu plus l’histoire droitisée, qui envahit les plateaux télés et nourrit les analyses des « éditocrates », les unes sensationnalistes des chiens de garde médiatiques (à l’image du Point qui alla jusqu’à affirmer que Staline planifia à la fin de sa vie... une nouvelle Shoah ! [23]), les manuels scolaires, les déclarations vaseuses des hommes politiques comme Copé, et bien entendu sans occulter les explications « scientifiques » des « historiens » anticommunistes comme Stéphane Courtois, père du fameux Livre noir du communisme et ayatollah obsessionnel de la comparaison nazisme-communisme pour expliquer, comme son maître à penser François Furet, que les deux sont des « jumeaux » ; et tant pis si le communisme, issu du courant des Lumières et s’en revendiquant, combat le nazisme fondamentalement antihumaniste [24]... Plus que jamais, face à un tel déferlement de mensonges aussi grossiers que dangereux pour le communisme, le combat pour l’« hégémonie culturelle » doit être livré et gagné, ce à quoi s’emploie le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) par le biais de ses historiennes comme Gisèle Jamet, Annie Lacroix-Riz et Gilda Landini (notamment) et des philosophes comme Aymeric Monville et Georges Gastaud. Cette bataille est d’autant plus fondamentale que, comme prévenait Marx : « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre ».

Fadi KASSEM

Notes :
[1] Voir le lien suivant : https://blogs.mediapart.fr/marc-daniel-levy/blog/200819/20-aout-40-c-est-le-grand-allie-de-la-gestapo-qui-fait-tuer-trotsky

[2] Voir le lien suivant : https://www.huffingtonpost.fr/2016/10/24/pour-jean-francois-cope-un-pain-au-chocolat-coute-10-ou-15-cen_a_21590236/

[3] Voir le lien suivant : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/09/13/les-exagerations-de-jean-francois-cope-sur-son-innocence-dans-l-affaire-bygmalion_4997065_4355770.html Remarquons que si Jean-François Copé n’a pas été mis en examen, c’est par « absence de preuve » et non « innocence » proclamée par la cour de justice...

[4] Voir le lien suivant : https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/11/21/jean-francois-cope-cible-facile-a-0-3_5035242_4832693.html

[5] Voir le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=JOfs41kyTmQ A partir de 5’50.

[6] Voir le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_europ%C3%A9enne_du_souvenir

[7] Voir le lien suivant : https://www.monde-diplomatique.fr/2000/01/VIDAL/2079

[8] Voir le lien suivant : http://www.seuil.com/ouvrage/la-guerre-froide-andre-fontaine/9782020861205

[9] Voir le lien suivant : http://editionsdelga.fr/produit/la-guerre-de-1918-1922/

[10] Il est vivement conseillé de lire Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2010 (édition augmentée).

[11] Voir le documentaire Hitler, la folie d’un homme, diffusé sur M6 en 2004. Documentaire disponible au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=1k5kUctcQzM

[12] Il s’agit de l’accord Laval-Hoare ; on constate au passage déjà l’attirance de Laval pour les régimes fascistes...

[13] Il est vivement conseillé de lire sur ce sujet Annie Lacroix-Riz, De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République, 1938-1940, Armand Colin, 2008.

[14] Voir le lien suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Lindbergh#Lindbergh,_les_nazis_et_l’antis%C3%A9mitisme

[15] Voir le lien suivant : https://www.liberation.fr/planete/1998/12/04/ford-fournisseur-du-iiie-reich-le-groupe-americain-employait-prisonniers-et-deportes-en-produisant-p_254762

[16] Ce ne sont que quelques citations non exhaustives que l’on peut retrouver au lien suivant (pages 493 et 507) : https://beq.ebooksgratuits.com/Propagande/Hitler-combat-2.pdf

[17] Chiffres issus du documentaire Apocalypse. La Seconde Guerre mondiale : le choc. Pour plus d’informations sur l’invasion allemande, lire Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline (1939-1953), Delga, 2006.

[18] Pour plus de précision sur ce sujet, lire Domenico Losurdo, Staline. Histoire et critique d’une légende noire, Aden Belgique, 2011.

[19] Voir notamment le lien suivant : https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/quand-un-neo-nazi-ukrainien-rugy-de-plaisir-la-regression-est-en-marche-vers-la-fascisation/

[20] Voir le lien suivant : http://www.slate.fr/story/88935/defaite-nazis-sondage

[21] Voir le lien suivant : https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-08-24-Pacte-germano-sovietique

[22] Voir le lien suivant : https://fr.sputniknews.com/international/201907081041618429-pacte-molotov-ribbentrop-seconde-guerre-modiale-non-agression-allemagne-nazie/

[23] Voir le lien suivant : https://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/staline-aussi-voulait-sa-solution-finale-13-04-2016-2031862_55.php

[24] Lire notamment Enzo Traverso, A feu et à sang. De la guerre civile européenne, 1914-1945, Stock, 2007.

Fadi Kassem est professeur agrégé d’histoire.

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/il-y-a-80-ans-le-pacte-germano-sovietique-un-symbole-de-lhistoire-detournee-par-les-reactionnaires/
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COMMENTAIRES  

26/08/2019 10:16 par CN46400

Depuis 1927 Staline table sur une attaque de la bourgeoisie internationale contre l’URSS. C’est pour cela qu’il abandonne le cosmopolitisme de la NEP pour l’autarcie rigoriste du "socialisme dans un seul pays". Depuis septembre 38 (Munich), il sait que c’est Hitler qui va s’en charger, Chamberlain et Daladier ayant donné à Hitler les "mains libres à l’Est". Le pacte est une manière élégante de donner à Hitler, "les mains libres à l’Ouest". C’est la réponse du berger à la bergère. Et depuis 40, il sait que ce qui reste de la « meilleure armée du monde », à savoir la France roule pour Hitler (2,5 millions de prolos français prisonniers, ainsi que tout le complexe militaro-industriel fransçais, travaillent en et pour l’Allemagne).
En 41, le temps devient précieux, l’objectif de Staline est, alors, d’éviter toute provocation qui serait calamiteuse pour « la patrie du socialisme » qui a fait voeux de pacifisme. C’est pour cela qu’il se méfie, peut-être trop, de toutes les alertes qui lui arrivent. Il table, jusqu’au bout, sur le fait que l’incursion des nazis en Grèce, en soutien de Mussolini peut fermer la fenêtre d’attaque de l’URSS et donc retarder de une année cette attaque. Dans sa manche, il a une carte majeure, connue de tous : le général Hiver !
Et si l’attaque est retardée, il aura du temps pour fortifier sa nouvelle frontière Ouest. Sait-on assez que la forteresse de Brest-Litvosk, qui date d’avant 1900, a tenu plus d’un mois alors que tout, sur plus de 100km, s’effondrait autour ?
Et c’est, sans doute aussi pour cela qu’Hitler a, quand même, lancé son attaque en espérant arriver à Moscou au plus tard en octobre, avant la « raspounitsa » d’automne.
Aujourd’hui, on connaît la suite de l’histoire et en suivant l’américain Kissinger, on ne peut que conclure : "opération diplomatique géniale !" qui, en définitive, a divisé les bourgeoisies occidentales entre les anglos-saxonnes qui, derrière Churchill, se sont opposées à Hitler et les latines qui, comme la France, se sont couchées....

26/08/2019 10:57 par simon

Apres la scandaleuse non invitation de la russie aux commemorations du cinquantenaire de la victoire des allies sur le regime nazi ,meme pour un anticommuniste ,a condition qu’il soit un honnete homme,et ce d’autant plus que c’etait pour soutenir un regine ukrainien ouvertement pro nazi ,il y a urgence a enfin ecrire la verite historique sur le role qu’ont joue les etats unis dans l’avenement de cette petite frappe,d’hitleret la promotion financiere dont il a joui de la part des institutions americaines.il y en a assez d’entendre tous ces faux historiens tordre le bras a la verite historique,et les subir a longueur de plateau radios et tele .A quand un groupe de vrais historiens ,s’attaquant enfin a etayer le vrai role des etats unis ,dans la promotion du voyou hitler pour endiguer la comunisation de l’europe de l’ouest,jusqu’a leur choix d’une implication ,apres 1943. ,c’est a dire le premier recul des nazis ,apres Stalingraad,et ceci a nouveau pour endiguer l’avance des troupes sovietiques dans la liberation de l’europe .Nous subissons encore ,et plus que jamais les consequences de ce mensonge historique et en avons assez de ces charlatants mediatiques ,promus par la doctrine liberale .La meilleure des defenses etant l’attaque,il serait temps de retablir quelque verite .Mais peut etre existe t il deja un ou des ouvrages et etudes historique sur ce point qui me semble crucial a eclairer.En ce cas ,merci au grand soir de nous l’indiquer...

26/08/2019 12:37 par Yannis

Oui, Marc Daniel LEVY, un de ces oiseaux rares qui prennent tout leur envol dans cette ménagerie de verre qu’est Mediapart... Ses écrits et commentaires ne volent pas haut, l’auteur étant un épiphénomène de cet usage savant de l’internet bien poli-bien francais voire parisien, comme toute une cohorte de contributeurs qui n’ont vraiment pas grand chose à dire et étalent leur maigre confiture sur de gigantesques tartines vides, histoire de faire vibrer leur moi et tenter d’exister au milieu d’une pseudo-communauté d’idées... Ceux et celles qui consultent le Club de Mediapart s’en sont déjà rendu compte j’espère. Dans ce microcosme deux fois virtuel, car numérique et se disant de la meilleure gauche volatile, les interactions personnelles et la sociologie de groupe sont intéressants, juste pour ce qu’ils sont, mais restent souvent de l’ordre de grandes manoeuvres passionnelles évoluant dans un bac à sable.

D’autres auteurs comme Pascal Maillard y retiennent davantage mon attention, même si la plupart ont bien du mal à se "radicaliser" à gauche, sur un journal qui a tendu un très longue perche à Macron, chante partout les vertus de la Pax Americana et le fera encore jusqu’à son chant du cygne.

Un lien pour comprendre le mécanisme neutralisant du mediaparti de l’intérieur : https://lapartmanquante.com/2014/10/13/espoirs-grandeurs-et-deceptions-au-pays-des-mediapartiens/

27/08/2019 05:26 par A. B.

Pour compléter le très bon texte de Fadi Kassem, il y a aussi l’article Michael J. Carley, "Five kopecks for five kopecks : Franco-Soviet trade negotiations, 1928-1939" (voir ici : https://www.persee.fr/doc/cmr_0008-0160_1992_num_33_1_2305?q=five+kopek), travail qui mériterait une traduction en français.

27/08/2019 11:56 par Rauch

Dans ce crédo injurieux et habituel de la droite libéral contre le socialo-communisme du style "les extrêmes se rejoignent" ; cet article de Fadi Kassem est superbe il vient à expliquer clairement comment l’inversion accusatoire opère à l’encontre des révolutions sociales et populaire et de leur porte parole genre Staline égale hitler et d’attribuer les morts du fascismes aux communistes le comble quand on sait qu’en France ceux là composait le gros de la résistance de la première heure oui de la première heure et ceci malgré ce fameux pacte et tout ça pendant que De Gaulle se carapatait en Angleterre pour faire alliance à l’autre empire coloniale concurrent de celui de la France. Cette article d’histoire de Fadi demanderait une version plus courte et un arrangement sur la chronologie afin que les dates concordantes soit plus clair dans le discours historique uniquement dans le but que l’ensemble soit plus percutant plus pédagogique. La lutte politique actuelle à faire contre les réactionnaires de tout poil est actuellement sur ces points historiques fondamentales car le clan du libéralisme actuelle se nourrit de cette propagande historique pour justifier ces actuelles et futurs agressions contre tout projet de socialisme révolutionnaire ou communiste.

28/08/2019 04:31 par alain harrison

Bonjour.
Un article qui se situe bien dans le continuum Crime contre l’Humanité,l’ultime retour des barbares (vue d’ensemble historique).
Un article très bien fait, remontant l’histoire des grands événements passés jusqu’aux manoeuvres tordus d’après guerre et sophistiquées aujourd’hui.
Merci pour cet excellent compte rendu.
Quand à la Pax Américana, elle se résume aux guerres préventives et au nouveau paradigme de guerre : guerre non conventionnelle.

28/08/2019 10:16 par Do Nascimento

Et encore, rien n’est dit dans cet article sur les jeux olympiques de Munich en 1936 auxquels tous les futurs belligérants ont participé… en faisant semblant de ne pas voir ce qui se passait en Allemagne depuis au moins trois ans (la chasse aux juifs et aux communistes allemands enfermés dans les premiers camps de concentration…). L’admiration pour Hitler exprimée alors par de nombre de représentants venus des « démocraties occidentales », dont le baron Pierre de Coubertin, en dit long sur l’état d’esprit des élites d’alors. La revue Historia y consacre un dossier conséquent dans son n° 803 de novembre 2013 : « IIIe Reich, comment on embrigade un peuple », pages 31 à 58.

En plus des ouvrages cités ci-dessus, il me semble indispensable de lire : « Le mythe des jumeaux totalitaires : Fascisme méthodique et renversement du communisme ; de Michael Parenti, aux éditions Delga. »

28/08/2019 12:53 par CN46400

@Do Nascimento
" les jeux olympiques de Munich en 1936 auxquels tous les futurs belligérants ont participé…" sauf l"URSS....

28/08/2019 14:17 par HUGO

@ Do Nascimento - A cette période l’URSS ne participe pas encore au mouvement olympique.

28/08/2019 19:20 par Assimbonanga

Biarritz a ressemblé à un nouveau Berghof, château d’Hitler où régnait l’Ordre. Les JO de Paris seront-ils le summum du macronisme ?

28/08/2019 19:50 par Bruno

« Le modèle américain d’Hitler / Comment les lois raciales américaines inspirèrent les nazis »
Auteur : J.Q Whitman
https://www.armand-colin.com/le-modele-americain-dhitler-comment-les-l...

29/08/2019 20:39 par ozerfil

Un petit mot de leur part sur le poids de Wall Street dans le financement des révolutions russe et hitlérienne, préparant, en toute conscience, le champ à une future terrible et surtout... lucrative guerre en Europe ?

https://www.amazon.fr/Street-lascension-Hitler-Antony-Sutton/dp/2355120439

https://www.amazon.fr/Street-révolution-bolchévique-Antony-Sutton/dp/2355120447/ref=pd_sim_14_1/259-2863424-2608240?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2355

Anthony Sutton parle aussi du très trouble L. Trotski...

30/08/2019 19:27 par alibe

Oui d’en déplaise à certains c’est l’armée rouge qui bat l’armée allemande. Comme le démontre très bien cette article l’URSS fut seule face au nazisme. Quant à l’implication des états unis ou plus particulièrement des élites américaines dans le nazisme je vous conseille le livre de Jacques Pauwels "le mythe de la bonne guerre" vous pouvez aussi regarder la présentation du livre à cette adresse https://www.youtube.com/watch?v=uExxjuQDjCs.
l’absence de la Russie (lier au problème ukrainien) lors des commémorations du 70ème anniversaire de la victoire contre le nazisme est un scandale.
Le massacre de badi Yar en 1941 qui est le plus grand massacre de la Shoah par balles mené par les Einsatzgruppen en URSS : 33 771 Juifs furent assassinés (29 et 30 septembre 1941, à Kiev) par les nazis et leurs collaborateurs locaux, principalement le 201e bataillon Schutzmannschaft, les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar. Le 201e bataillon Schutzmannschaft était un bataillon de milice ukrainien qui fut créé, pendant la Seconde Guerre mondiale, par les SS.

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