Le 16 janvier, le tribunal correctionnel de Nîmes devra relaxer deux militants antifascistes, André Matthieu, président nîmois de Ras l’Front, et Serge Martin, militant d’Alternative libertaire, ou condamner un innocent.
Serge Martin est accusé par l’élue MNR Elisabeth Pascal de l’avoir frappée le 14 novembre 2000, devant le lycée Gaston-Darboux, à Nîmes, où elle venait siéger au conseil d’administration. Il aurait été reconnu sur des photos par des policiers qui étaient présents sur les lieux.
Le 14 novembre 2000, à l’appel du Comité de vigilance contre l’extrême droite, quelques dizaines de militants s’étaient regroupés devant les grilles du lycée Gaston-Darboux. Elisabeth Pascal est arrivée sur les lieux, a pénétré dans le lycée avec les membres du MNR, encadrée par plusieurs policiers en civil, sans signe distinctif de leur appartenance à la police. Une bousculade a été provoquée, plusieurs manifestants se sont retrouvés à terre.
Par la suite Elisabeth Pascal attaquera Serge Martin en citation directe, et André Matthieu pour sa "responsabilité morale". Mais Serge Martin n’était pas présent à ce rassemblement de protestation, et il doit être mis hors de cause. Il risque pourtant trois ans de prison et 50 000 euros d’amende, suite à ces accusations.
Ces deux militants sont soutenus par le Collectif citoyen antifasciste et le Comité de vigilance contre l’extrême droite (FSU, LCR, Alternative libertaire, APTI, Ras l’Front, PCF, G10/Solidaires, Les Alternatifs, FCPE, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, Attac, Les Verts, U.D. CGT., PS, MJS, PRG, Cimade), la CNT, le Scalp-No Pasaran et la Fédération anarchiste.
La violence est de leur côté
A Nîmes, le 27 février 2002, au cours de la première audience du procès de Serge Martin et André Matthieu, 12 membres d’Unité radicale (organisation néonazie dissoute par le gouvernement l’été dernier) agressent les antifascistes, sont interpellés, placés en détention provisoire puis condamnés (Elisabeth Pascal vient les soutenir à leur procès). Ils passeront à nouveau en procès en février prochain.
Nous ne laisserons pas condamner Serge Martin ni André Matthieu, dans ce qui s’apparente à un procès politique, et nous soutiendrons toujours tous les citoyens mobilisés contre les idées de haine que véhicule l’extrême-droite et qui se verraient inquiétés pour cela.
appel de l’Alternative libertaire, le 13 janvier 2003