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Ou : comment il ne faut sans doute pas commencer un C.V.

Je m’efface, frotté à l’eau-de-vie, tel les vitres privilégiées du bouilleur de cru, de ses proches ou de ses héritiers avant la loi de 1960.

Les jours de grand ménage, chez mes grands-parents aussi, la maison cossue qu’ils dénommaient non sans raison « la villa » s’en dilatait, pourtant hors la table, des vapeurs de fin de repas et de rires.

Nanti du bon cigare comme houlette, il l’allumait pour mettre ses convives à l’aise mais ne l’entamait qu’à peine et pouvait dès lors tenir coffret ouvert, munificent, mon grand-père s’entendait à conduire d’une main patriarcale débonnaire les festins familiaux marathoniens jusqu’au pousse-café.

Ici, il dérogeait à son penchant plus intime pour la Verveine du Velay.

Une fois la gniole servie, selon le goût de chacun dans la tasse ou dans le petit verre, et la libéralité des canards accordée, la conversation, qu’illustrait souvent un schéma plutôt virtuel tracé du tranchant du pouce sur la grande nappe blanche et desservie, ou le redéploiement tout symbolique de bricoles encore à la traîne, salière et ronds de serviettes, le propos allait s’évaporant peu à peu puis, par un transvasement traînant opéré vers les lourds fauteuils de cuir ambre, laissait le dépôt d’une sieste inavouée mais que le dodelinement des têtes trahissait...

Seuls les récits d’évènements mythiques, dans le corpus desquels celui de ma naissance rude pendant l’hiver douloureux qui précéda de cinq mois l’offensive de la Wehrmacht dans les plaines de l’URSS avaient leur cadre dans l’ancienne maison de « l’atelier ».

Il avait tant neigé que le docteur dut mettre les chaînes, or son auto marchait-elle déjà au gazogène ? (« le gazo ») pour franchir, une prouesse nocturne, de son lieu d’exercice au domicile de la parturiente, la femme qui allait sous peu devenir ma maman, quinze kilomètres de vallée du Rhône.

Robuste, coiffé de son béret, le visage mangé par une pilosité sauvage, peut-être l’unique représentant de ce « type alpin » que je n’ai trouvé dans aucun dictionnaire quoique les termes croquassent son allure farouche, il m’imposera plus tard les mains sur la tête ; un geste sain et apostolique ; et mémorable autrement que n’importe quelle administration sacramentelle...

Ce brave homme s’appelait, c’est véridique, le Docteur Bonnamour.

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Dominique Fernandez : Ramon
Bernard GENSANE
(Paris, Grasset, 2008) La lecture des livres de Dominique Fernandez (romans, livres de voyage, photographies) m’a toujours procuré un très grand plaisir. Avec, cependant, deux petits bémols. Pour se rassurer, j’imagine, Fernandez éprouve le besoin d’en faire des kilos, d’écrire jusqu’à plus soif. Dans son très beau livre sur Tchaikovski, par exemple, s’il ne nous décrit pas trois cents rues et artères russes, il n’en décrit aucune. Dans son Ramon, il nous inflige, par le menu (c’est le cas (…)
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Ce qui nous fait avancer, ce sont nos sources. Ce sont des gens, sans doute, qui sont à l’intérieur de ces organisations, qui veulent du changement. Ce sont à la fois des figures héroïques qui prennent des risques bien plus grands que moi et qui poussent et montrent qu’ils veulent du changement d’une manière, en fait, extrêmement efficace.

Julian Assange - Wikileaks

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