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Haiti : Chronique d’une piraterie annoncée !

« La généralisation de la médiocrité a crée un courant nihiliste dans la classe politique qui revendique Tèt Kale l’absence de toute valeur, le triomphe du rien et des vauriens » soulignait judicieusement Leslie Péan in AlterPresse le 3 janvier 2015.

L’étranger peut être expulsé du territoire de la République lorsqu’il s’immisce dans la vie politique du pays et dans les cas déterminés par la loi, suivant l’article 56 de notre Constitution. Cependant.

« Depuis 1915, nous avons connu et subi toutes sortes d’occupations. Et toutes sortes d’avanies. Et toutes sortes d’humiliations. Et d’abaissements. Depuis la gourde devenue une monnaie divisionnaire du dollar jusqu’au financement des élections, élément fondamental de la souveraineté, qui ne peuvent être organisées que sur ordre du Blanc », s’indigne Jean-Claude Fignolé. Les fameux billets émis le 22 janvier 1915 par le président Davilmar Théodore qui seront connus sous l’appellation de « Bons Da » s’échangeaient aux taux de 50 gourdes pour un dollar ! Aujourd’hui, cent ans plus tard, 55 gourdes et plus. Nous aurions alors comptabiliser un recul de 100 ans ?

Vu qu’ils partagent une vision commune du modèle de démocratie ( la leur ) qu’ils entendent imposer au peuple haïtien, pourquoi diantre Pamela White, Sandra Honoré, Evans Paul et Pierre- Louis Opont ne sont-ils pas allés jusqu’au bout en annonçant tout bonnement ce dimanche matin avant le « vote » ou à un quelconque moment donné de cette journée de la honte leur résultat, c’est une évidence, programmé ? Ils n’ont pas osé nous décrire dans les menus détails le scenario qu’ils avaient savamment orchestré, retenu pour cette « sélection chirurgicale », mais comment pouvons-nous leur reprocher de ne pas nous avoir averti : Agents intérimaires. Déclaration de l’Internationale « encourageant » la tenue d’élections. CEP accouché au forceps. Propositions pour une élection générale. Candidats agrées, rejetés, (re) agrées. Proposition de gouvernement de transition. Avis des ambassades à leurs ressortissants. Se dire en réserve de la République. Démenti d’assassinat du président du CEP. Et puis les choses sérieuses : difficultés techniques, d’où non inscription de bon nombre de Casecs, Asecs, de mandataires. Et pour clôturer le tout, valse officielle de K-Plim lors de la fermeture de campagne du PHTK de Sweet Miky et co... Et dire qu’ils ont trouvé des caves pour les prendre au sérieux, argumentant qu’il fallait par exemple donner le bénéfice du doute au ti jezi nan po krab K-Plim qui se bat, c’est le cas de le dire, comme un diable dans le bénitier pour se faire passer pour le Mandela haïtien ! Quelle prétention, que dis-je, quelle offense, quelle infamie !

Nous ne croyons pas inutile de rappeler que « l’écrasante majorité des citoyens de l’intérieur et de l’extérieur d’Haïti, surtout ceux des couches populaires les plus défavorisées, ont pris conscience au cours des années 80 du rôle que chacun doit jouer dans le cheminement du destin national et dans le développement du pays.[...] et ont mis en place en décembre 90 un pouvoir à visée progressiste, cherchant ainsi à renverser la pratique, la culture séculaire imposée par une suite de gouvernements agissant au profit exclusif de la minorité possédante ». Les coups d’État successifs de septembre 91, février 2004, mai 2011 qui ont visé l’exclusion définitive des masses haïtiennes en tant que sujet de la vie politique, économique, culturelle et sociale du pays ont consacré l’usurpation de ce pouvoir par des tenants de l’ordre ancien.

Fanmi Lavalas aura peut être été le seul dindon de la farce ? Et aussi tous ceux qui se réclament de cette mouvance, ses militants qui ont survécu et résisté à une si longue exclusion, pris pour des « canards sauvages » ? Tout porte à le croire. À moins que cette famille, renouvelée, rajeunie, qui devrait s’unir (dans la diversité des idées), qui devrait apprendre à mieux gérer les contradictions internes nous prouve à très court terme, sans délai que devan manje ranje saa zòt kwit pou pèp la e vle fòse l vale à la vitesse grand V, li gen zouti teyorik ak pratik -li pa ka antre nan won san baton- pou l kontinye charye toutbon vre revandikasyon mas la, la majorité qui reste attachée à l’idéal du 16 décembre 90 et qu’elle a pour mission aujourd’hui de rallier et de reconduire à la prise du pouvoir pou kat ki mal bat depi dikdantan an kapab rebat. Lutte de classe, jwèt la make san.

Yvon Pierre
9 juillet 2015

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Circus politicus
Christophe Deloire, Christophe Dubois
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, les Français sont saisis d’angoisse à l’idée que la fête électorale débouchera sur une gueule de bois. La crise aidant, la politique se révèle un théâtre d’ombres où les signes du pouvoir servent surtout à masquer l’impuissance. Qui gouverne ? Qui décide ? Circus politicus révèle les dessous d’un véritable « putsch démocratique », une tentative de neutralisation du suffrage universel par une superclasse qui oriente la décision publique. (…)
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Si j’étais un milliardaire ou un agent du renseignement, je voudrais probablement perturber la gauche au point de faire croire que quelqu’un de "gauche" est celui qui ne conteste jamais l’impérialisme US, ou qui soutient activement l’impérialisme US pour "contrebalancer les oligarques étrangers".

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