Un dernier petit cadeau aux Américains avant son départ ?
Honni par sa population (88 % d’opinions défavorables) et directement impliqué dans des scandales de corruption au point de se voir obligé de dissoudre l’Assemblée nationale pour échapper à une procédure de destitution, le président équatorien Guillermo Lasso est sur le point de quitter ses fonctions. Le second tour de l’élection qui déterminera son successeur se tiendra le 15 octobre, mais cela n’empêche pas l’ex-banquier conservateur de continuer les courbettes destinées à ses amis de Washington.
De passage dans la capitale étasunienne la semaine dernière et alors que son mandat lui avait déjà donné l’occasion de bien renforcer la politique de coopération en matière sécuritaire avec la Maison-Blanche, Lasso a signé deux nouveaux accords de coopération militaire destinés notamment à permettre aux militaires étasuniens d’intervenir « sur le territoire équatorien pour lutter contre des activités illégales telles que le trafic de drogue », a précisé, le 3 octobre, le ministre des Affaires étrangères.
Les États-Unis s’accrochent à leur pré carré sud-américain
Une démarche aux antipodes des récentes préconisations du Mexique et de la Colombie, premières victimes de la stratégie de « guerre contre la drogue », qui appellent aujourd’hui à s’émanciper du modèle répressif prescrit par Washington.
Le gouvernement équatorien a toutefois précisé que les accords n’impliquaient pas l’installation de troupes étasuniennes dans le pays mais la possibilité d’y entrer « pour de courtes périodes, mener des opérations et se retirer ensuite ». Alors que la doctrine Monroe (diplomatie étasunienne vis-à-vis de l’Amérique du Sud mise en place en 1823) s’apprête à fêter en décembre ses 200 ans d’existence, le président Biden prouve une fois encore qu’en matière de politique extérieure, démocrates et républicains divergent peu lorsqu’il s’agit du pré carré latino-américain. Malgré les récents appels de l’aile gauche de son parti à tourner la page...