Communiqué du SNJ-CGT de 20 Minutes
APPEL AUX SALARIES DE 20 MINUTES
A SOUTENIR LES REPORTER-PHOTOGRAPHES REMUNERES A LA PIGE
Pourquoi les reporter-photographes pigistes de 20 Minutes sont en grève ?
Depuis des mois nous tentons de faire reconnaître nos droits légaux. Quoiqu’en pensent certains, il n’existe pas de « statut » du pigiste, ni « traditionnel », ni autre. Il n’existe que des salariés. A revenus variables ou pas, avec un contrat signé ou à rétablir.
Durant ces mois, malgré nos tentatives de discussion, la direction a toujours refusé ou négligé de prendre en compte les anciennetés maison et professionnelle, les droits d’auteur en cas de seconde réutilisation des photos (Code de la propriété intellectuelle et morale), une prime de sac pour utilisation de notre propre matériel, le remboursement des frais de reportage, les visites obligatoires à la médecine du travail, la publicité et participation aux élections des représentants du personnel etc.
De notre côté la porte du dialogue n’a jamais été fermée, bien au contraire. Nous ne demandons qu’une simple application de la loi pour tous les salariés. Un grand nombre d’entre nous étaient là dès la création des locales.
Aujourd’hui, la direction nous propose un nouveau contrat alors que nous sommes déjà sous contrat de fait CDI (loi Cressard du 4 juillet 1974 qui reconnaît aux journalistes rémunérés à la pige la présomption simple de contrat de travail).
De plus, ce nouveau contrat modifiera largement nos conditions avec un surcroit de travail liés aux nouvelles missions d’iconographie, de traitement numérique des images, etc. dans le cadre d’« un processus nouveau de réalisation des pages ».
Il s’agit purement et simplement d’un avenant mais qui n’a à AUCUN MOMENT été négocié.
Cerise sur le gâteau, ce nouveau contrat remet à plat les anciennetés qui ne seront reconnues qu’à partir de sa signature !
Licenciements assurés
En outre en proposant ce contrat, pour 6 (ou plus) d’entre nous, déjà dans une situation financière précaire, c’est le licenciement assuré. Notre rémunération moyenne est loin d’être « supérieure à la rémunération d’un salarié » (à temps plein) comme le fait croire la direction.
C’est là que le bât blesse… car il avait été convenu avec la Direction que nous pouvions revendre nos archives pour contrebalancer la faiblesse de nos revenus. Accord tacite avantageux pour le journal qui n’avait alors pas à assumer des revenus trop élevés donc moins de cotisations sociales.
La direction tente de nous mettre devant le fait accompli et choisit elle-même une stratégie de rupture. Elle envoie par mail des « appels à candidatures » pour un poste unique à temps plein à chaque bureau local et à chaque salarié rémunéré à la pige, qui pourtant travaille régulièrement depuis des années pour 20 Minutes, à temps plein ou partiel…
Voilà toute la considération que nous porte la Direction des Ressources humaines (DRH).
Le choix de la direction de rationaliser les méthodes de travail n’est pas ici la première question.
C’est d’abord la méthode choisie par la DRH qui nous révolte.
Pour la Direction, insatisfaisant est synonyme d’illégalité (pour elle-même).
La Direction propose aujourd’hui une « offre de collaboration en contrat à durée indéterminé pour répondre à deux objectifs : mettre un terme à une situation insatisfaisante à la fois pour les photographes rémunérés à la pige et pour elle-même » et elle « entérine la création de six postes en CDI à temps plein dans les éditions locales concernées » soit un dégraissage de six salariés.
Mais elle n’a jamais répondu sur la question de la dette contractée envers les photographes, sur les anciennetés dues et la régularisation de tous les autres avantages et notamment ceux consentis par l’entreprise aux membres de son personnel relevant de la même catégorie des journalistes professionnels..
Le syndicat national des journalistes CGT a désigné un délégué syndical suivant en cela les voies légales. Pour accompagner les reporter-photographes rémunérés à la pige et faire enfin reconnaître leurs droits auprès de la Direction. Les discussions de gré à gré ne peuvent prétendre à un accord collectif.
Certes se voir enfin proposer un contrat est une avancée. Mais dans quelles conditions ?
Face à l’absence d’aménagement du « poste de reporter photographe permanent » en fonction des configurations et des effectifs actuels de chaque locale, la direction semble renverser la situation en invoquant la nécessité d’un poste unique et permanent d’un reporter photographe pour mener à bien l’évolution du processus de production du journal.
Pour toutes ces raisons, pour ce combat qui fait suite à celui mené par les rédactions de 20 minutes fin mai 2009, nous faisons un appel au soutien de l’ensemble des salariés.
SNJ-CGT
Paris, le 10 février 2010