RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Glucksmann, le menteur dans la tanière des menteurs.

Sur Youtube, Nadiya Lazzouni nous propose une émission modestement intitulée « Nadiya Lazzouni show » et dont le thème est « Les Ouïghours [...] victimes d’une politique de colonisation chinoise qui les rend minoritaires sur leur propre territoire ».

Elle interviewe Raphaël Glucksmann. Je vous livre un florilège des affirmations de l’euro-député et je vous dis, juste après, pourquoi il parle ainsi. (Si vous avez du temps, sa prestation complète est ici. Elle dure 33 MN).
https://www.youtube.com/watch?v=6rAgTO2KB-I

« Tu lis le Coran, tu vas en camp, tu portes une barbe, tu vas en camp, tu envoies des vœux pour l’Aïd, tu vas en camp… on tue un peuple… un programme de mise en camp d’un peuple… il y a des camps de concentration où l’on parque une population entière…. Il y a trois millions de personnes dans des camps de concentration… enfermement d’un peuple dans des camps de concentration… trois millions de personnes dans des camps de concentration [pour] éradiquer le peuple… un peuple qui, n’a plus de langue, plus de religion, plus de droit à l’identité… ».

Pourquoi parle-t-il (ment-il) ainsi sans avoir mis les pieds sur place ni, semble-t-il, vu une vidéo sur la vie quotidienne au Xinjiang ? Parce qu’il sait qu’il n’aura jamais en face de lui un journaliste qui lui demandera de préciser, d’étayer, de sourcer, de s’étonner de ses contradictions les plus grosses.

Son interlocutrice, par exemple, ne relève pas son incohérence quand il prétend qu’il y a «  trois millions de personnes dans des camps de concentration », soit «  une population entière » alors qu’il y a 25 millions d’habitants au Xinjiiang. Si Glucksmann a voulu dire « une population entière de Ouïghours », il en manque encore dans les camps car les Ouïghours sont 12,7 millions d’habitants.

Mettre « une population entière » dans les camps pour punir les Ouïghours suppose que le gouvernement chinois n’a pas remarqué que le Xinjiang est peuplée de nombreuse ethnies. Ce sont, dans l’ordre d’importance numérique : les Ouïgours (50%), les Han (30%), les Kazakhs, Huis, Kirghizes, Mongols, Tadjiks, Xibes, Mandchous, Ouzbeks, Russes, Daurs, Tatares, Dongxiangs, etc.

Mettre « une population entière » dans les camps pour lui apprendre à aimer les mosquées, suppose que le gouvernement chinois n’a pas remarqué que le Xinjiang n’est pas une région uniquement musulmane. Plusieurs religions y cohabitent : musulmane, certes, mais aussi, taoïste, bouddhiste, chrétienne, orthodoxe sans oublier les non-croyants.

Sans que son interlocutrice ne lève un sourcil incrédule qui aurait pu déranger l’agencement de son prude foulard (et offenser nos regards à la vue d’une mèche de ses cheveux), Glucksmann, suggère que Beijing, anti-musulman et anti-Ouïghour, met en camp de concentration, à la louche, sans faire de détail, « une population entière » faite d’ethnies différentes et de religions variées.

On se demande bien pourquoi les Glucksmann, Autain, journalistes de Libé et autres pitres, faisant preuve d’un égoïsme inouï, se bornent à parler de « génocide ouïghour » et ne nous alertent pas sur «  l’éradication » des peuples kazakhs, huis, kirghizes, mongols, tadjiks, xibes, mandchous, ouzbeks, russes, daurs, tatares, dongxiangs, etc.

Et ce n’est pas tout ! Gluksmann affirme : « Tu lis le Coran, tu vas en camp, tu portes une barbe, tu vas en camp… ». Pure invention ! J’ai vu, de mes yeux vu, une école coranique, des mosquées, des prières hors des mosquées, des barbus, des restaurants halal, une cantine halal. Il suffit d’ailleurs à qui me lit de taper « Kashgar » sur son moteur de recherche et il vérifiera que Glucksmann ment. Effrontément.

Il est sûr du soutien des siens, conscients et complices de ses mensonges parce que s’en démarquer serait politiquement incorrect.

Ecoutons-le encore « éradiquer le peuple… un peuple qui n’a plus de langue, plus de religion… ».

Mais la religion est libre. Il y a plus de mosquée au Xinjiang qu’aux USA. Celle de Kashgar, que j’ai visitée, peut accueillir plus de fidèles que Notre-Dame de Paris.

Mais la langue des Ouïghours n’est pas menacée, c’est souvent la seule langue parlée et le gouvernement chinois voudrait qu’ils parlent AUSSI le mandarin.

Fallait-il que la France du 19 ème siècle continue à parler ses 50 langues sans surtout apprendre celle dans laquelle vous me lisez ? Fallait-il que l’Eglise catholique fasse la loi et éduque les jeunes Français ? Fallait-il accorder l’indépendance au pays Basque, à la Bretagne, à la Nouvelle-Calédonie ? Faut-il que les quelques centaines de djihadistes français qui se battent en Syrie aux côtés de milliers de Ouïghours soient assurés d’une sorte d’immunité droit-de-l’hommiste ?

Ces questions ne seront pas posées. Les mafiosi médiatiques déblatèrent entre eux en toute impunité, sans jamais être interrompus. Ils se confortent, s’apitoient de concert devant des faux témoins. Ils se passent la parole pour des surenchères, ils sont entre eux.
« Tout chien est lion dans sa maison ».

D’après une enquête (2019) publiée fin janvier 2020 par l’Institut Reuters (1), seulement, 24 % des français font confiance aux médias. Soit 11% de moins que l’année précédente. Le taux de confiance est de 47% en Allemagne, de 40% au RoyaumeUni. L’enquête a été menée auprès de 75 000 personnes dans 38 pays. Quand elle a commencé à mesurer la confiance en 2015, le taux était de 38% pour la France. La France enregistre la chute de confiance la plus importante. Elle se classe 37e sur 38 pays étudiés, devant la Corée du Sud (22 %).

Tiens, pourquoi ?

Maxime VIVAS

Note (1) Extrait de mon livre (décembre 2020).
Ouïghours pour en finir avec les fake news

https://www.laroutedelasoie-editions.com/notre-catalogue/essais/ouighours-pour-en-finir-avec-les-fake-news/#cc-m-product-11877632497


URL de cet article 36873
   
Même Auteur
La face cachée de Reporters sans frontières - de la CIA aux faucons du Pentagone.
Maxime VIVAS
Des années de travail et d’investigations (menées ici et sur le continent américain) portant sur 5 ans de fonctionnement de RSF (2002 à novembre 2007) et le livre est là . Le 6 avril 2006, parce que j’avais, au détour d’une phrase, évoqué ses sources de financements US, RSF m’avait menacé dans le journal Métro : " Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice". Au nom de la liberté d’expression ? m’étonné-je. Quoi qu’il en soit, j’offre aujourd’hui (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Malheur aux pays qui ont besoin de héros.

Bertolt Brecht

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.