RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

George Harrison et Liliane Bettencourt

Au milieu des années soixante, le Royaume-Uni connaissait de sérieuses difficultés économiques et financières, au point que le gouvernement travailliste dut faire appel à l’aide du FMI. Ce fut la première - et dernière - fois qu’un pays riche était contraint de passer sous des fourches caudines normalement réservées aux pays pauvres.

Juste avant cela, le Premier ministre Harold Wilson avait décidé la création d’un impôt exceptionnel (super tax) pour les très riches, de sorte que leurs revenus furent taxés à plus de 95%. A l’époque, la livre anglaise était divisée en 20 shillings, eux-mêmes divisés en douze pennies. Une fois qu’on avait pris le coup, on avait affaire à une monnaie extrêmement concrète : certains produits étaient pensés en livres, d’autres en shillings, d’autre en pennies. Pour tout compliquer, les Britanniques utilisaient même la guinée, qui valait 21 shillings (une livre plus 1 shilling). Bref, c’était le bon temps.

Pas pour le Beatle George Harrison, très bon musicien mais nouveau riche furieux de se voir tondre la laine sur le dos. Pour l’album Revolver, il composa la chanson " Taxman " , dans laquelle, de manière très poujadiste et égoïste, il exprima son ire. Renvoyant dos-à -dos les travaillistes et les conservateurs (« Mr Wilson, Mr Heath »), il créa très habilement un narrateur qui n’était autre qu’un percepteur particulièrement zélé et sadique. Ce fonctionnaire était prêt à tout taxer : la rue si on conduisait une voiture, un siège si on voulait s’asseoir, nos pieds si on voulait se promener. « Si vous gagnez 20 shillings », disait le taxman, j’en prendrai 19 » (« There’s one for you, nineteen for me »).

Mais ce qui révulsa au plus haut point Harrison, ce fut l’augmentation de l’impôt sur les successions. Payer un impôt alors qu’on était mort était incompréhensible pour le Beatle : « declare the pennies on your eyes » (dans l’Angleterre traditionnelle, on fermait les yeux des morts avec des pièces de monnaie, d’or si possible).

Et notre bonne Liliane, me direz-vous ?

J’avoue que l’idée de cette note m’est venue lorsque j’ai lu que l’héritière de l’empire L’Oréal était imposée - en toute légalité - à 11% (c’est fort bien expliqué dans Le Canard Enchaîné de cette semaine).

La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

URL de cet article 11140
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Thomas Frank. Pourquoi les pauvres votent à droite ? Marseille : Agone, 2008.
Bernard GENSANE
Rien que pour la préface de Serge Halimi (quel mec, cet Halimi !), ce livre vaut le déplacement. Le titre d’origine est " Qu’est-ce qui cloche avec le Kansas ? Comment les Conservateurs ont gagné le coeur de l’Amérique. " Ceci pour dire que nous sommes en présence d’un fort volume qui dissèque les réflexes politiques, non pas des pauvres en général, mais uniquement de ceux du Kansas, dont l’auteur est originaire. Cela dit, dans sa préface, Halimi a eu pleinement raison d’élargir le débat et (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je n’ai aucune idée à quoi pourrait ressembler une information de masse et de qualité, plus ou moins objective, plus ou moins professionnelle, plus ou moins intelligente. Je n’en ai jamais connue, sinon à de très faibles doses. D’ailleurs, je pense que nous en avons tellement perdu l’habitude que nous réagirions comme un aveugle qui retrouverait soudainement la vue : notre premier réflexe serait probablement de fermer les yeux de douleur, tant cela nous paraîtrait insupportable.

Viktor Dedaj

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.