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Garde à vue d’un journaliste de l’AFP :
Le syndicat SUD-AFP lance un appel à témoins.

Patrick Brosselin, 56 ans, journaliste au Reportage sportif de l’AFP et Délégué du Personnel SUD-AFP, a été interpellé puis mis en garde à vue, le mardi 30 mars vers 11h30.

Témoin d’une interpellation musclée dans les couloirs du métro à la gare Saint-Lazare, alors que de nombreux passants demandaient aux policiers de garder leur sang froid, Patrick a eu le tort de réclamer des policiers « qu’ils se comportent en citoyens ». Applaudi par les témoins, il a été menotté et emmené au commissariat de la gare Saint-Lazare.

Après avoir pu convaincre les policiers qu’il avait subi une opération à coeur ouvert, il a été transféré aux urgences médico-judiciaires à l’Hôtel-Dieu. Patrick n’a été remis en liberté qu’au bout de 29 heures de garde à vue.

Patrick a saisi l’Inspection générale des services (IGS). Mais il devra comparaître le 14 janvier 2005 devant la 28e Chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris pour « outrage » et « résistance avec violence ». En effet, selon la police, il aurait blessé deux agents qui ont eu des arrêts de travail de cinq et de deux jours.

Pour organiser sa défense, SUD-AFP demande à tout témoin de son interpellation de bien vouloir nous contacter au 06-80-21-27-70
ou d’écrire à sud-afp@noos.fr
ou à  : Patrick Brosselin, AFP Service des Sports, 13 place de la Bourse, 75002 Paris
(Pour tout renseignement concernant ce communiqué, vous pouvez contacter :
Claus Tulatz, Délégué syndical SUD-AFP, au 06-80-40-90-77)

Voici le récit de Patrick :

Mardi 30 mars, j’étais dans le métro dans les couloirs de la station Saint-Lazare en correspondance entre la gare Montparnasse et Bourse. Je venais d’un rendez-vous et j’allais au bureau avec à mon programme de l’après-midi à 15h00, la couverture de la conférence de presse de Philippe de Villiers relative au Vendée Globe.

Dans ce couloir, il y avait du monde et beaucoup de brouhaha. Je passais mon chemin lorsque j’ai vu, à une dizaine de mètres derrière moi (en montant les premières marches de l’escalier), une personne coincée et maintenue au sol par deux ou trois autres personnes. C’était contre cette manière de faire que les gens protestaient. Je l’ai fait tout autant.

Plus tard les policiers m’ont dit que cet « individu était dangereux et qu’il s’était évadé depuis une semaine ». Je leur ai rétorqué que je n’avais pas d’avis sur cette personne que je ne connaissais pas, mais qu’en revanche, dès l’instant qu’elle était maîtrisée il n’était pas nécessaire d’en faire trop et que le passant ordinaire supportait mal ce genre de scène.

« Les gens vous parlent poliment, répondez leur poliment », ai-je dit dans un premier temps au grand brun qui brandissait une matraque télescopique. Ayant eu l’impression qu’il n’avait pas entendu, j’ai ajouté, bien plus fort cette fois : « les gens vous parlent de façon citoyenne, répondez de façon citoyenne ».. Là le grand brun a entendu. « Je suis policier », qu’il clame. Je lui réponds « et moi je suis journaliste ». A ce mot, il a totalement changé d’attitude. Enchaînement de mots et d’invectives, il me dit « restez-là  ». Je lui réponds « sûrement pas, j’ai du travail monsieur » et je continue de monter l’escalier. Tout cela s’est passé en moins de dix secondes. Ensuite, les paroles ont fusé et il m’est tombé dessus.

En dépit de l’hostilité de la foule, il m’a plaqué au sol, passé une menotte et l’autre menotte sur la main-courante de l’escalier. J’ai réussi à glisser ma main en dehors de la menotte et j’ai commencé à poursuivre mon chemin en continuant de gravir l’escalier. Si il n’y avait pas eu les encouragements des spectateurs, le policier ne se serait peut-être pas rendu compte que j’étais parti. Il s’est retourné et aidé par d’autres policiers (il y a eu des contrôleurs du métro en tenue verte, des agents en tenue de la brigade spéciale du métro et d’autres en civil), ils ont réussi à me repasser les menottes. Tous les policiers n’étaient pas d’accord pour que je sois arrêté. « On le laisse partir », « c’est pas bien grave, ça sert à rien de l’arrêter », mais le grand brun y tenait. Les voyageurs, eux, étaient outrés. Néanmoins, j’ai été embarqué jusqu’au commissariat de la gare Saint-Lazare.

Là , je passe sur plein de détails, il m’a été signifié mon placement « en garde à vue ». Dès l’instant que cela est signifié, tout vous est confisqué. Un inventaire est fait devant vous (c’est là que j’ai vu que mes lunettes étaient cassées).

Un des policiers m’a demandé si je voulais prévenir quelqu’un. J’ai donné le numéro de la ligne directe de mon chef de service, car j’avais une conférence de presse à couvrir et que je pensais que cela ne durerait pas longtemps. J’ai donc pris l’option travail plutôt que famille. Il était tout de même 11h30 et raisonnablement je ne pensais pas passer l’après-midi là -bas.
Erreur funeste.

A 13h30, escorté par quatre gardiens de la paix, je suis arrivé à l’Hôtel Dieu dans les locaux des urgences médico-judiciaires. J’ai été examiné par un médecin à 16 heures, j’ai eu deux radios, nouveaux passages avec ce médecin, puis demande d’avis d’un médecin des urgences et entre 20h30 et 21h00, j’ai été installé salle Cusco (chambre 10 comme ils disent). C’est là que j’ai rencontré l’avocat de la première heure (visible dès la première heure ne signifie pas que c’est à la première heure mais à partir de la première heure). A ce moment là , je ne sais pas si ma famille a été informée. La police ne m’a rien dit jusqu’en fin de matinée de mercredi.

Au moment où s’achevaient les premières 24 heures, deux policiers sont venus prendre ma déclaration. Petit à petit, j’ai compris qu’il y avait eu des avis divergents entre le commissariat de Saint-Lazare (qui voulait à tout prix me récupérer pour terminer ma garde à vue) et le personnel médical (qui ne voulait surtout pas que je retourne dans ce commissariat). Par la suite j’ai appris que cela était allé assez loin, puisque les médecins ont dit que si ma garde à vue allait au-delà des 48 heures, ils demanderaient mon transfert vers l’hôpital de Fresnes. C’est pour cela que mon audition s’est déroulée dans la salle Cusco. Le procureur avait demandé une confrontation, les policiers voulaient bien la faire dans leur commissariat mais pas dans les locaux de l’hôpital. La confrontation, qui aurait pu sans doute éclaircir bien des choses n’a pas eu lieu. Je me demande aujourd’hui dans ce cas de figure à qui est revenu la conduite de l’enquête, au procurer comme semble le dire la loi, ou bien aux policiers comme cela semble être la coutume.

Enfin, durant la 30e heure, il m’a été signifié que la garde à vue était terminée.

Une fois sorti, j’ai entendu de nombreuses versions de cette aventure. Toutes avaient un point commun : j’avais agressé les policiers à un tel point que l’un avait eu 5 jours d’arrêt de travail, l’autre 2 jours. Cela m’a tellement étonné que j’ai saisi l’Inspection générale des services (IGS) sur ce point.

Je veux bien admettre que je sois costaud et capable de rosser deux policiers, à la limite je pourrais en retirer une certaine fierté. Cela signifierait que je sois particulièrement vigoureux en dépit de mes 56 ans, de mon insuffisance cardiaque, alors que je m’éloignais de la « scène du crime » (sic) en tenant mon cartable à ma main.
Arriver à rosser deux policiers dans ces conditions relève de l’exploit ! Or, comme je suis aux antipodes d’être un Hercule (taille : 1,66 m, poids 66 kg), j’ai saisis l’IGS pour tirer tout cela au clair et je pense que ce service arrivera aux mêmes conclusions que moi, à savoir que je ne suis pas Tarzan.

Je n’ai pas de témoins car il faut bien savoir que lorsque vous êtes arrêtés, les gens le voient, mais ils ne se précipitent pas sur vous pour vous donner leurs cartes de visite. Ils n’ont pas ce réflexe et, s’ils le faisaient, cela ne servirait à rien car cela serait saisi lors de la mise en garde à vue. C’est pourquoi nous avons lancé cet appel à témoins.

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