La CGT lance un grand mouvement de contestation jeudi et vendredi à l’hôpital (Chiva). Le syndicat dénonce la politique de la direction et le plan de retour à l’équilibre.
« Le matin, nous venons soigner la population. La direction, elle, vient soigner le déficit ». La pilule a du mal à passer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les propos du directeur du centre hospitalier (voir notre édition d‘hier) n’ont pas laissé indifférents les membres de la CGT et les familles des patients des maisons de retraite de Foix et Pamiers.
Le plan de retour à l’équilibre. Pour la CGT, c’est sûr, il se soldera par la suppression de quarante emplois. Un chiffre démenti par le directeur. « En 2009, pour un million d’euros, ils voulaient supprimer vingt emplois. Là, c’est deux millions qu’il faut trouver. Et quand on sait que 75 % du budget est affecté à la masse salariale », souligne Jacques Gomes. Le plan aurait déjà été mis en place d’après le syndicat. Plusieurs CDD n’ont pas été renouvelés. « Cela va provoquer une détérioration des conditions de travail et un cumul d’heures pour les agents. Ce qui provoquera une baisse de la prise en charge donc un taux de fuite plus important vers Toulouse et au final une hausse des déficits », tempête Frédéric Birobent. Pour le syndicat, ce plan va casser « cet outil de proximité ».
Les urgences. Voici neuf mois que la CGT, au départ accompagné de FO, a lancé une grève illimitée pour protester contre le manque d’effectifs. « Nous sommes très inquiets, il y a une baisse de la prise en charge des patients depuis un an et demi, deux ans ». La faute aux effectifs qui sont restés stables alors que le nombre d’admissions à plus que doublé depuis la création du Chiva.
Hier le directeur a annoncé le renfort d‘un aide-soignant. « Il s‘agit d’un aide-soignant conducteur. Il n’est pas là tout le temps. En fait, il remplace une activité privée. Cela ne résout en rien notre problème », se plaignent des urgentistes. Quant au renfort d’une infirmière d’accueil 19 semaines par an, c’est bien mais pas suffisant. Les personnels veulent une infirmière d’accueil en permanence.
Les maisons de retraite. Là encore, le syndicat dénonce le discours de la direction qui assure que les 17 postes supprimés ne sont plus budgétisés, à cause d’une baisse du niveau de dépendance des résidents. « Une expertise avait montré l’an dernier que l’effectif actuel ne pouvait pas répondre aux besoins des résidents », assure le personnel. Plus difficile à avaler pour les familles, désormais, il n’y a plus de médecin sur place. Elles doivent faire appel à leur médecin traitant. « Dans le contrat que nous avons signé, il est bien spécifié qu’il y a un médecin 24 heures sur 24 », rappelle une femme. L’association des familles a donc décidé de prendre un avocat. « On paye quand même près de 2000 € par mois. Et jusqu’ici le directeur a toujours refusé de nous recevoir ».
E.D., le 11/12/2013
Manifestation
Pour dénoncer cette situation, la CGT appelle l’ensemble du personnel à un mouvement de grève jeudi 12 et vendredi 13 décembre de 10 heures à 12 heures. Et à un grand rassemblement dans le hall de l’hôpital du jeudi au vendredi non-stop. Le syndicat appelle la population et les élus à venir les rejoindre.