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Finkielkraut et son obsession de l’islam : un danger pour le vivre ensemble

« Le mal-être français est le brunissement des Français »

« Êtes-vous conscient de faire mal à la France ? » Wiam Berhouma, interpellant Alain Finkielkraut, France 2...

Cette phrase résume plus que cent discours le danger de la propagation de la haine en France. Tout est parti d’une émission de France 2 jeudi 20 janvier « Des paroles et des actes » animée par Daniel Pujadas qui a invité deux personnalités vedettes : l’inévitable philosophe tout-terrain que les médias « bien-pensant » s’arrachent et Daniel Cohn-Bendit autrement plus pondéré. L’académicien a été apostrophé par Wiam Berhouma professeur d’anglais qui intervenait parmi le public de l’émission. Estimant que l’invité n’avait pas répondu à sa question, « Il y a une vidéo de vous où vous criez à monsieur Dafri (scénariste français) "taisez-vous, taisez-vous’’. Eh bien, pour le bien de la France, je vous dis la même chose, taisez-vous monsieur Finkielkraut » a lancé la jeune professeur qui a marqué l’émission.

Cette professeur, femme française et musulmane, qui a réussi socialement à crever le plafond de verre, a été éclairée et courageuse. Naturellement, ce fut par la suite l’hallali des médias bien connus. Attaquée sur Twitter après sa courageuse sortie, elle est certainement marquée au rouge. Quel est son crime ? D’avoir déclaré « Là où votre rôle d’intellectuel était d’éclairer les débats, vous avez au contraire obscurci nos pensées, nos esprits avec tout un tas de théories vaseuses et tout à fait approximatives. » Et de regretter que Finkielkraut n’évoque pas le racisme dont les musulmans sont victimes en France. Le philosophe s’est défendu tant bien que mal arguant que « certains intellectuels musulmans dénoncent les dérives de l’islamisme » et appelant à condamner « tous les racismes et pas seulement celui envers les musulmans ». La jeune femme a également marqué la soirée avec cette phrase qui restera dans les annales de l’émission : « Pour le bien de la France, taisez-vous. »
Une référence à un incident qui s’était déroulé sur le plateau de l’émission Ce soir ou jamais, de Frédéric Taddeï, en 2013. Le philosophe, avait crié « Taisez-vous » au cinéaste Abdel Raouf Dafri. Une réplique devenue culte sur Internet. Ce sera l’une des séquences qui a le plus fait réagir les téléspectateurs... La jeune femme avait auparavant détaillé son propos, soulignant que « la parole raciste s’est décomplexée ces dernières années en France » et que « les musulmans sont discriminés ». Elle a également regretté que le membre de l’Académie française ne dénonce pas suffisamment ces discriminations dont des musulmans sont victimes. « Êtes-vous conscient de faire mal à la France ? », l’a-t-elle interrogé.

Y a -t-il un vrai débat ?

En dehors de la position courageuse de Wiam Berhoumi, il semble que tout a été fait pour que le débat n’aborde pas les vrais problèmes. C’est en tout cas la position du site Egalité et réconciliation. Sous le titre : « Finkielkraut vs Cohn-Bendit : sioniste de droite contre sioniste de gauche. Des paroles et des actes, le grand débat 100% communautaire », on lit : « Le débat sans débat, et entre amis d’une même tribu, s’il vous plaît. Cela n’a pas empêché David Pujadas de faire semblant d’y croire à fond les potirons, et de prendre les téléspectateurs pour des jambons. Quelle personne normalement constituée du point de vue de l’intelligence et de la culture politique, peut un instant croire que Finky et Dany vont s’écharper en plateau ? (...) L’avantage de ne pas lui offrir de contradicteur méchant, du type Abdel Raouf Dafri c’est qu’il peut laisser libre cours à ses obsessions. Les attentats de janvier et novembre 2015 sont tombés à point nommé pour monter d’un cran sa peur de l’islam et des islamistes : (...) Tout au long de cet interminable monologue – Cohn-Bendit ne mangera le micro que 20% du temps à peine – Finky multipliera les amalgames et généralisations, tout en se défendant de le faire : « Toute généralisation est absolument dangereuse et même, criminelle. Mais revenons-en quand même à la différence fondamentale, entre le monde musulman et le monde européen et occidental, qui est la question du statut des femmes. » (...) Finky a beau rectifier, se rectifier lui-même – « Non pas l’islam, mais l’islamisme » – il ne peut pas s’empêcher de retomber dans son islamocentrisme. Ne comptons pas sur Cohn-Bendit, qui a l’air de s’ennuyer comme à un congrès de vendeurs de chaussettes, pour porter le fer dans le coeur du discours de son « opposant » (...) Nos deux amis sont d’accord sur quasiment tout, et surtout sur un préalable : l’évacuation de toute question sociale dans le malaise français. (...) » (1)

« L’intervention de la terroriste musulmane sexy aura fait couler beaucoup d’encre, cette Wiam Berhouma, Elle a effectivement défilé aux côtés des Indigènes de la République, mais elle va moucher le philosophe sur son islamocentrisme. Sa tirade a duré six bonnes minutes. « Il y a une islamophobie institutionnelle... Je pense aux discriminations au logement... à l’éducation, à l’emploi, etc. [...] Des médias qui traitent l’information de façon totalement biaisée de sorte à faire du musulman l’ennemi de l’intérieur. » Elle s’adresse alors directement au philosophe, déjà détruit par tant d’impudence : « Vous vous êtes octroyé le droit de parler de l’islam, de parler des musulmans, et de parler des quartiers populaires, alors que vous n’en avez ni les compétences ni la légitimité... Je vous rassure monsieur Finkielkraut, et vous n’êtes pas le seul à jouer à ce jeu-là, j’interpelle aussi les médias qui vous font tribune et qui vous permettent de parler, à vous et à d’autres personnes comme monsieur Zemmour, comme monsieur Bernard-Henri Lévy... » Pujadas, dont le sourire passe du jaune au vert, intervient : « Eux ils sont pas là pour répondre, il est là lui, il vous répond. » (...) » (1)

« Alors qu’un vrai débat incendiaire a été éteint illico presto par un Pujadas semi-paniqué, le faux débat a repris ses droits. (...) Le seul petit point d’achoppement – soyons honnêtes – c’est la société multiculturelle. Un bienfait pour l’un (Dany), une malédiction pour l’autre (Finky). Pour Dany, « aujourd’hui nous avons des pays mélangés, des pays multiculturels, c’est une réalité ! » Il pose à Alain une question simple : « Tu as raison, qu’est-ce qu’on fait des 5 millions de musulmans en France, qu’est-ce qu’on fait des 14 millions de musulmans en Europe ? » Réponse d’Alain : les musulmans doivent renoncer à ce qui n’est pas compatible avec notre civilisation. » (1)

Qui est Alain Finkelkraut ?

Depuis plus d’une quinzaine d’années, le philosophe Alain Finkielkraut combat la communauté musulmane déniant de ce fait à la République le droit d’être une société multiculturelle. Ce faisant, il ne perd pas une occasion de mettre de l’huile sur le feu en attisant les haines et en désignant du doigt les Arabes, les Noirs, et les Antillais. Il explique le mal-être français par le brunissement des Français. Finkielkraut est un fils d’émigré polonais de la deuxième génération qui n’est pas marqué au fer rouge quant au numéro de son ascendance. Alain Finkielkraut est un philosophe éclectique, certes, brillant, mais faisant de la défense d’Israël un sacerdoce. Il diabolise tout ce qui pourrait entacher une République française qu’il veut blanche aseptisée, libre de tout Arabe et mélanoderme, pour lui responsables du mal-être français. Dans le viseur de Finkielkraut, l’Islam et les immigrés quand bien même ils seraient de dixième génération. Finkielkraut, malgré les explications des renseignements généraux qui ne purent que constater le malaise social à l’origine des émeutes de 2005, affirmait la dimension ethnico-religieuse de ces émeutes. » (2)

« En fait, Alain Finkelkraut est avant tout un intellectuel communautariste pro-israélien, et qui se permet de donner des leçons de patriotisme à la France entière ! Finkielkraut passe le plus clair de son temps à défendre la République contre les assauts du démon communautariste, mais que fait-il finalement ? Défendre les intérêts de sa communauté, devenant ainsi lui-même un communautariste. Alain Finkielkraut rejette le concept d’une société française multiculturelle. Pourquoi Finkelkraut dit-il systématiquement qu’une société multiculturelle est incompatible avec le concept de nation ? Qu’y a-t-il d’antinomique ? Les citoyens en France ne peuvent-ils pas tous être français, juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, athées, agnostiques, blancs, noirs, jaunes, arabes...? » (2)

Les intellectuels communautaristes

On sait que Finkielkraut défend le sionisme, qui est un colonialisme. Par son comportement il rappelle les naturalisés européens non français pendant la colonisation en Algérie. Pour s’affirmer, ces derniers en rajoutent. Ils cassent de l’Arabe pour être reconnus comme blancs à part entière par les colons français de souche. Le même racisme anti-arabe, se retrouve chez les Israéliens contre les Arabes israéliens. Chacun sait, en effet, que le microcosme intellectuel en France est squatté par certains intellectuels que l’on pourrait qualifier d’organiques au sens d’Antonio Gramsci, qui pensent que leurs élucubrations est parole d’Evangile et qu’à ce titre, elles doivent formater l’imaginaire des Français de toutes conditions. C’est un fait que, pratiquement sur toutes les chaînes, on ne voit qu’eux, à croire que la richesse culturelle se résume à ces « certitudes » martelées en boucle avec un maillage intelligent plus nocif que cent divisions puisqu’il formate l’imaginaire des Français et insidieusement leur dicte d’une façon inconsciente le rapport à l’Autre quand il s’agit de l’allogène, qu’il soit mélanoderme ou encore plus grave, appartenant à cette religion de l’antéchrist : l’Islam ? (3)

En son temps, Pascal Boniface avait dénoncé dans son ouvrage, d’une façon plus générale les intellectuels faussaires. « Qui sont donc ces maîtres incontestés de la manipulation des esprits, ces illusionnistes de la science infuse, dont le prisme déontologique sélectionne soigneusement les causes à défendre en fonction des intérêts supérieurs qu’elles servent, et du profit personnel qu’il y a à en tirer ? (...) En tête de liste, il y a l’influent Bernard Henry-Lévy, alias BHL le « seigneur et maître des faussaires », (...) Alain Finkielkraut le talonne de près, lui « qui a contribué à alimenter la peur d’une grande partie de la communauté juive en grossissant de façon démesurée l’antisémitisme en France ». (...) La malhonnêteté intellectuelle a ses stars, qui lorgnent toutes sur la consécration médiatique en s’engageant dans le sens du vent, sur le dos d’un ennemi commun, et très tendance « l’islamofascisme », et de peurs irrationnelles à faire frémir dans les chaumières « l’islamophobie ». (4)

Dans la même veine sous couvert de laïcité, Elisabeth Badinter, a tenu des propos similaires sur une matinale de France Inter : « Il faut s’accrocher et il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe, ce qui a été pendant pas mal d’années le stop absolu, l’interdiction de parler et presque la suspicion sur la laïcité. » Elle revendique son islamophobie tout comme Michel Houellebecq l’avait fait en septembre dernier dans une interview au Guardian. Par contre quand un intellectuel pense différemment il est vite désigné du doigt. C’est le cas du philosophe Michel Onfray qui estime que l’Occident, par ses politiques néocoloniales, par ses interventions en Irak et en Libye, a enfanté l’Islamisme. « La France doit cesser sa politique islamophobe », l’interview accordée par Michel Onfray au Point n’en finit plus de faire des vagues. La réaction d’Alain Finkielkraut, ne s’est pas fait attendre. Finkielkraut juge le raisonnement d’Onfray sur l’islamisme « extravagant ». Il en sera de même du philosophe Alain Badiou qui lui réproche sa dérive vers la droite extrême, il écrit : « (...) Malgré mes conseils éclairés, vous avez franchi avec le volume « l’Identité malheureuse » et le devenir central, dans votre pensée, du concept proprement néo-nazi d’Etat ethnique. (...) Vous vous êtes mis vous-même dans une trappe obscure, une sorte d’anti-universalisme borné. Et je crois deviner que vous commencez à comprendre que là où vous êtes, ça sent le moisi,(...) »(5)

Le sociologue Michel Wieviorka estime quant à lui qu’Alain Finkielkraut « fait partie de cet ensemble d’intellectuels qui, depuis 25 ans, ont mis en avant une vision outrée et « républicaniste » de l’idée républicaine. Du coup, ses propos sont devenus éloignés des réalités. (...) Finkielkraut s’est enfermé dans une logique incantatoire, qui ne peut déboucher que sur des propos extrêmes et sur l’appel à la répression policière. Wieviorka a également pointé un paradoxe d’Alain Finkielkraut, qualifiant l’intellectuel de « républicano-communautariste » : « Il prêche l’idée républicaine un jour sur France Culture et, le lendemain, dans Haaretz ou sur des radios juives, il se présente comme un intellectuel participant au monde juif. » Pascal Boniface, par ailleurs critiqué par Finkielkraut, émet un jugement analogue, observant chez l’intellectuel des « contradictions entre un universalisme revendiqué et un communautarisme forcené ». Éric Hazan reproche à Alain Finkielkraut une perte d’objectivité au sujet d’Israël, et voit en lui « la Star Academy du sionisme français ». (6)

Qu’en conclure ? Il est à craindre une sionisation lente et inexorable de la société française sous les coups de boutoir d’intellectuels pyromanes à l’instar de Finkielkraut, BHL, voire Zemmour qui craint pour la France un grand remplacement. Ces intellectuels malhonnêtes connaissent cependant leurs intérêts. Pratiquement un ouvrage par an sur l’islam, le mal-être français, au besoin ils se liguent avec d’autres comme Houllebecq avec son brulot « soumission » voire même Gilles Kepel qui a fait un exploit : sortir un ouvrage sur les attentats de novembre en janvier !!!. Ce fonds de commerce sur la diabolisation de l’islam fait vendre et ne présente aucun risque. Leur sacerdoce est d’expulser les Français d’espérance musulmane de France même s’ils sont à la dixième génération, ou de leur faire subir l’équivalent de la condition inhumaine des Palestiniens, voire même Arabes israéliens. Peut-on réduire l’intellectuel français uniquement à ces pyromanes communautaristes ? Non ! Il existe heureusement d’autres intellectuels ouverts, tolérants, pondérés à l’instar de Stephane Hessel, Edgard Morin, Rony Brauman, d’Esther Benbessa, Sophie Bessis, Henry Laurens et tant d’autres scientifiquement honnêtes, mais qui n’ont pas et pour cause de visibilité médiatique. La France actuelle gagnerait à désigner du doigt les Français musulmans qui ont accompagné la France dans des chevauchées militaires à travers l’histoire. La République devrait de mon point de vue faire admettre que l’altérité et les problèmes actuels sont plus d’ordre socio-économique que religieux. L’immense majorité des Français dits musulmans travaillent construisent et peuvent faire réussir la France. Ils ne demandent qu’à vivre dans la dignité à l’ombre de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». Nul doute que la nation française et le vivre ensemble deviendront un plébiscite de tous les jours, comme l’écrivait Renan.

1.https://www.egaliteetreconciliation.fr/Finkielkraut-vs-Cohn-Bendit-sioniste-de-droite-contre-sioniste-de-gauche-37412.html
2. http://www.legrandsoir.info/Pour-en-finir-avec-Alain-Finkielkraut-Le-fossoyeur-du-vivre-ensemble.html
3.http://www.legrandsoir.info/pour-en-finir-avec-les-intellectuels-organiques-les-degats-contre-le-vivre-ensemble.html
4. Nico Ramirez : Samedi 2 Juin 2012 http://diktacratie.com/lhomme-qui-exploitait-la-foret-africaine-mais-qui-ne-voulait-pas-que-cela-se-sache/
5.Alain Badiou http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut.html
6.Alain Finkielkraut : Encyclopédie Wikipédia

Jeudi 28 Janvier 2016

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