
Le Courrier, samedi 30 Juin 2007.
Interview. De passage en Suisse, le président bolivien a fait le bilan d’un an et demi de pouvoir. L’ancien syndicaliste met en avant les indicateurs économiques et une crédibilité internationale nouvelle. (...)
De quels résultats économiques et sociaux êtes-vous le plus satisfait ?
Durant la campagne électorale, nos adversaires assuraient que, si nous parvenions au pouvoir, l’inflation exploserait et notre monnaie serait dévaluée... Rien de ça n’est arrivé. Au contraire, la stabilité macroéconomique est assurée. La croissance est supérieure à 5% et notre monnaie s’est appréciée face au dollar. Quant aux investissements, ils croissent, même si ce n’est pas encore assez.
Mon inquiétude, en janvier dernier, lorsque j’ai rédigé mon rapport devant le Congrès, était que les progrès ne se remarquaient pas assez dans la microéconomie, les petites entreprises, l’économie familiale. Or, j’ai appris dimanche que, selon un journal qui ne nous fait pourtant pas de cadeaux, 12 000 nouvelles microentreprises sont nées. Si l’on compte les initiatives non déclarées, c’est sûrement le double !
Et au niveau social ?
Un récent rapport d’une ONG pourtant très critique avec le gouvernement estime que le chômage a reculé de deux points. Je pense que c’est plus ! Et après des années de stagnation, le salaire minimal a été augmenté de près de 20%.
Aujourd’hui, presque 5 millions de personnes, soit plus de la moitié des Boliviens, bénéficient d’une attention sanitaire gratuite. La mortalité infantile a reculé. Grâce à la coopération de Cuba, 100 000 personnes ont pu être opérées des yeux !
Sur le plan de l’éducation, nous avons rencontré davantage de difficultés. Pourtant, grâce au bon Juancito Pinto (le gouvernement distribue 30 francs annuels par enfant scolarisé, ndlr), de nombreux enfants sont revenus vers les écoles publiques. L’an dernier, nous n’avons pas connu un seul jour de grève dans les écoles, et seulement deux en 2007. Et encore, le mouvement était extrêmement minoritaire... Pourquoi ? Parce qu’avant les enseignants étaient contraints de faire en moyenne un mois de grève pour obtenir une augmentation de salaire de 3,5%. Nous, nous les avons augmentés de 7% puis de 6%. (...)
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La seconde naissance de la Bolivie, par Eduardo Galeano.