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Europe : plainte contre Reporters Sans Frontières et patate chaude.


Le 3 février 2005, j’ai adressé à la Commission européenne une plainte contre Reporters sans frontières.


Pour aider cette organisation dans son travail de défense des journalistes, l’Europe lui a versé 779 304 euros en 2003 et 513 999 euros en 2004. En retour, RSF a adressé le 1er février 2005 une lettre comminatoire au président de l’Europe l’adjurant de participer activement à son action en vue de créer les conditions de renversement du gouvernement cubain. En effet, dans sa lettre, RSF prétend « travailler dès aujourd’hui à une transitions démocratique » à Cuba et énonce des prescriptions précises : « Il nous paraît indispensable que l’UE apporte son soutien aux agences de presse indépendantes, ainsi qu’aux organisations de syndicalistes, de bibliothécaires, médecins, économistes, etc. »

Usant de fonds européens, RSF entend intervenir (et être secondé pour cela par l’Europe) sur les systèmes politique, économique, social, culturel de santé, etc. d’un pays indépendant.

L’énumération (d’ailleurs non exhaustive : cf. le « etc. ») de ces domaines d’action, la référence explicite à un objectif de « transition démocratique », expression par laquelle les USA désignent le renversement du gouvernement en place, sont dépourvues d’ambiguïté quand au détournement des fonds attribués pour un autre usage, incompatible avec les règles qui régissent les rapports entre Etats, y compris les rapports entre Cuba et l’Europe, cette dernière n’ayant jamais inscrit dans ses objectifs le renversement d’un gouvernement qui ne représente aucune menace pour elle et avec qui elle entretient des relations diplomatiques normales.

Le 7 février, j’ai reçu de Mme Rachel DOELL, du secrétariat du Médiateur européen, un courriel m’informant que ma plainte n’est pas du ressort du médiateur.

Le 8 février, je lui ai demandé d’orienter ma plainte vers le service compétent.

Le 11 février, M. Joao SANT’ANNA, chef du département administratif et financier, m’informe que ma plainte est enregistrée sous la référence 0489/2005/DK et qu’elle sera traitée par M. Daniel KOBLENTZ.

Le 9 mars, par courrier postal, M. Nikiforos DIAMANDOUROUS, médiateur européen, m’indique, qu’après « examen approfondi » de ma plainte, il n’est pas habilité à la traiter et il m’invite à contacter Mme Josiane PAILHES à la commission européenne qui sera en mesure de me fournir « plus d’informations sur l’utilisation par Reporters sans frontières des fonds versés par la Communauté européenne et les règles régissant ce financement communautaire. »

Le 14 mars, je transmets le dossier à Mme Pailhès.

Le 16 septembre, je m’inquiète auprès d’elle de la suite donnée.

Le 17 octobre, je lui rappelle mes courriels des 14 mars et 16 septembre.

Le 20 octobre, je reçois en réponse un courriel de Mme Marjorie FUCHS, juriste au bureau du médiateur européen Elle semble découvrir l’affaire et me demande (retour à la case départ) de remplir « un formulaire de plainte, disponible à l’adresse suivante : http://www.euro-ombudsman.euro.int/form/fr/form2.htm »

On notera que Mme FUCHS est mon sixième interlocuteur depuis le début. Le dossier circule comme une patate chaude, c’est-à -dire en rond, sans avancer d’un pouce.

La question qui se pose est dès lors la suivante : alors que les accointances de RSF avec les Etats-Unis et des officines écran de la CIA sont largement démontrées à ce jour, alors que Robert Ménard est enfin contraint d’avouer qu’il perçoit de l’argent de La NED (National Endowment for Démocratie, qui a contribué à des renversements de gouvernements) et du Center For a Free Cuba (dont le nom annonce la couleur), l’Europe, après avoir gelé une plainte étayée, va-t-elle faire la démonstration qu’elle est aux USA ce que les Quick sont aux McDo en attribuant le 27 octobre, (comme la rumeur en court) un prix européen des droits de l’Homme (le prix Sakharov) à cette prétendue ONG qui s’est félicitée en 2002 du coup d’Etat contre le président démocratiquement élu du Venezuela, une organisation dont les combats prioritaires sont calqués sur ceux des BUSH et qui, à chaque mort de journaliste en Irak, s’évertue à dégager la responsabilité de l’US Army, ce qui ne peut qu’encourager celle-ci dans ses tirs intempestifs contre les reporters non embedded et à porter ainsi une atteinte radicale aux droits de l’Homme et à la liberté de la presse ?

Maxime Vivas


Maxime Vivas vient de publier avec Danielle Bleitrach et Viktor Dedaj vient de publier avec Danielle Bleitrach et Maxime Vivas Les États-Unis DE MAL EMPIRE Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud, Atheles.


Robert Ménard confirme : RSF est bien financé par Bush.

Les USA financent Reporters Sans Frontières, par Diana Barahona.

Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA, par Thierry Meyssan.

Edifiant ! : Déclaration du Secrétaire d’Etat adjoint US Robert Noriega à propos de Cuba. A lire jusqu’au bout.


Les Mensonges de RSF - suite mais sûrement pas fin, par Viktor Dedaj.


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