- WikiLeaks n’a pas publié les câbles non expurgés en premier
- Un plan de haut niveau pour révoquer l’asile d’Assange
- Grenell négocie un accord pour expulser et arrêter Assange
- Ordres directs du président
- Témoignage de Christian Grothoff
- Témoignage de Cassandra Fairbanks
Compte-rendu de Craig Murray
Lundi a été une journée frustrante, car l’audience d’Assange s’est enfoncée dans un pays imaginaire où personne ne sait ou n’est autorisé à dire que des gens ont été torturés à Guantanamo Bay et ont fait l’objet de déportations illégales. La volonté du juge Baraitser d’accepter les lignes rouges américaines sur ce que les témoins peuvent et ne peuvent pas dire s’est combinée à un désir commun et ouvertement déclaré du juge et de l’accusation de clore rapidement cette affaire en limitant le nombre de témoins, la longueur de leur témoignage et le temps imparti pour les plaidoiries finales. Pour la première fois, je critique ouvertement l’équipe juridique de la défense qui semble manquer le moment d’arrêter de se laisser entraîner et de dire non, c’est mal, en forçant Baraitser à prendre des décisions contre eux. Au lieu de cela, la majeure partie de la journée a été perdue en négociations entre l’accusation et la défense sur les preuves de la défense qui pourraient être supprimées ou omises.
Nous en reparlerons plus tard.
PROFESSEUR CHRISTIAN GROTHOFF
Le premier témoin était le professeur Christian Grothoff, un informaticien de l’Institut des sciences appliquées de l’Université de Berne. Le professeur Grothoff avait préparé une analyse sur la façon dont les câbles non censurés ont été diffusés sur Internet et sur la date à laquelle ils l’ont été pour la première fois.
Le professeur Grothoff a été entendu par Marks Summers QC pour la défense. Le professeur Grothoff a témoigné que Wikileaks avait partagé le lot de câbles avec David Leigh du Guardian. Cela avait été fait sous forme cryptée. Il avait une clé de cryptage très forte ; sans le mot de passe long et robuste, il n’y avait aucun moyen d’y accéder. Sans la clé, c’était inutile. En réponse aux questions de M. Summers, le professeur Grothoff a confirmé qu’il était de pratique courante que les informations partagées en ligne soient protégées avec un cryptage fort. C’est une pratique courante, qui n’est en aucun cas irresponsable. Les dossiers bancaires ou médicaux peuvent être communiqués de cette manière en toute sécurité. Une fois que le fichier est crypté, il ne peut être lu sans la clé, et la clé ne peut pas non plus être modifiée. De nouvelles copies peuvent bien sûr être faites à partir de l’original non crypté avec des clés différentes.
Summers a ensuite mené le professeur Grothoff jusqu’en novembre 2010, date à laquelle des câbles ont commencé à être publiés, initialement par des partenaires du consortium médiatique après avoir été expurgés. Grothoff a déclaré que l’événement suivant était une attaque DDOS sur le site Wikileaks. Il a expliqué comment fonctionne une attaque par déni de service distribué, en détournant plusieurs ordinateurs pour surcharger le site web cible avec des requêtes. La réaction de Wikileaks a été d’encourager les gens à mettre en place des sites miroirs pour maintenir la disponibilité des contenus. Il a expliqué qu’il s’agissait d’une réaction tout à fait normale à une attaque par déni de service distribué.
Le professeur Grothoff a produit une large liste de miroirs créés dans le monde entier à la suite de cette attaque. Wikileaks a publié des instructions sur la façon de mettre en place un miroir. Les miroirs mis en place selon ces instructions ne contenaient pas de copie du cache des câbles non expurgés. Mais à un moment donné, certains miroirs ont commencé à contenir le fichier avec les câbles non expurgés. Il s’agissait apparemment de sites peu nombreux et spéciaux avec des miroirs créés d’une autre manière que par les instructions de Wikileaks. Grothoff et Summers ont discuté de la façon dont le fichier pouvait avoir été caché dans une archive du site Wikileaks, par exemple non référencée dans le répertoire, et comment un miroir créé pouvait l’avoir récupéré.
Summers a ensuite demandé au professeur Grothoff si David Leigh avait divulgué le mot de passe. Grothoff a répondu que oui, Luke Harding et David Leigh avaient révélé la clé de cryptage dans leur livre sur Wikileaks publié en février 2011. Ils l’avaient utilisée comme titre de chapitre, et le texte indiquait explicitement de quoi il s’agissait. Les copies du fichier crypté sur certains miroirs étaient inutiles jusqu’à ce que David Leigh affiche cette clé.
Summers : Donc, une fois que David Leigh a publié la clé de cryptage, Wikileaks avait-il le pouvoir de faire tomber les miroirs ?
Grothoff : Non.
Summers : Pouvaient-ils changer la clé de cryptage sur ces copies ?
Grothoff : Non.
Summers : Pouvaient-ils faire quelque chose ?
Grothoff : Rien d’autre que faire diversion et temporiser.
Grothoff a continué à expliquer que le 25 août 2011, le magazine Der Freitag avait publié l’histoire expliquant ce qui s’était passé. Il ne donnait pas lui-même le mot de passe ou l’emplacement des archives, mais il indiquait clairement aux gens que cela pouvait être fait, en particulier à ceux qui avaient déjà identifié soit la clé, soit une copie du fichier. Le maillon suivant de la chaîne des événements a été la publication par nigelparry.com d’un article de blog qui identifiait l’emplacement d’une copie du fichier crypté. La clé se trouvant dans le livre de David Leigh, le matériel était maintenant effectivement disponible. Cela a entraîné en quelques heures la création de torrents puis la publication de l’archive complète, non cryptée et non expurgée, sur Cryptome.org.
Summers a demandé si Cryptome était un site web mineur. M. Grothoff a répondu que non, qu’il s’agissait d’une plateforme établie de longue date pour les fuites ou les documents confidentiels et qu’elle était surtout utilisée par les journalistes.
A ce stade, le juge Baraitser a rappelé à Mark Summers qu’il restait cinq minutes sur le témoignage du professeur Grothoff. Il a donc commencé à accélérer les événements. La chose suivante qui s’est produite, toujours le 31 août 2011, est qu’un site web MRKVA en avait fait une copie consultable. Des torrents ont également commencé à apparaître, notamment sur Pirate Bay, un service très populaire. Le 1er septembre, selon des documents classifiés du ministère public fournis au professeur Grothoff, le gouvernement américain a d’abord accédé à l’archive non expurgée. Le document montrait que cela avait été fait par un torrent de Pirate Bay. Wikileaks avait mis à disposition les câbles non expurgés le 2 septembre, alors qu’ils étaient déjà largement disponibles. Ils avaient déjà dépassé le point où "ils ne pouvaient pas être arrêtés".
Ni Pirate Bay ni Cryptome n’ont été poursuivis pour cette publication. Cryptome est basé aux Etats-Unis.
Joel Smith s’est alors levé pour procéder au contre-interrogatoire pour l’accusation. Il a commencé par évoquer les références du professeur. Il a laissé entendre que le professeur était expert en analyse informatique, mais qu’il n’était pas expert en matière d’établissement d’une chronologie des événements. Le professeur Grothoff a répondu qu’il avait eu besoin de compétences spécialisées pour suivre la chaîne précise des événements.
Joel Smith a ensuite suggéré que sa chronologie des événements dépendait des éléments fournis par la défense. Le professeur Grothoff a déclaré qu’en effet, la défense avait fourni des preuves essentielles, mais qu’il avait effectué des recherches approfondies pour trouver d’autres documents et preuves en ligne sur le déroulement des événements et avait vérifié les preuves de la défense.
Smith a ensuite demandé à M. Grothoff s’il avait dissimulé des informations qu’il aurait dû donner dans le cadre d’une déclaration d’intérêt. Grothoff a répondu que non, et qu’il ne voyait pas où Smith voulait en venir. Il avait mené ses recherches de manière impartiale et avait pris soin de vérifier les affirmations de la défense par rapport aux preuves. Smith a ensuite lu une lettre ouverte de 2017 au président Trump demandant l’abandon des poursuites contre Assange. Grothoff a déclaré que c’était possible, mais qu’il ne se souvenait pas l’avoir signée ni l’avoir vue. La défense lui en avait parlé samedi, mais il ne s’en souvenait toujours pas. Le contenu de la lettre lui semblait raisonnable, et si un ami lui avait demandé de signer, il l’aurait probablement fait. Mais il ne s’en souvenait pas.
M. Smith a noté que M. Grothoff était inscrit comme signataire initial et non comme signataire ajouté en ligne. Grothoff a répondu qu’il n’en avait pourtant aucun souvenir. Smith lui demanda alors, incrédule, "et vous ne vous souvenez pas d’avoir signé une lettre au Président des Etats-Unis ?" Grothoff a de nouveau confirmé qu’il ne s’en souvenait pas.
Citant la lettre, Smith lui a alors demandé : "Pensez-vous que l’accusation est "un pas dans les ténèbres" ?". Grothoff a répondu qu’il pensait que cela avait de fortes ramifications négatives pour la liberté de la presse dans le monde entier. Lewis a alors fait valoir à Grothoff qu’il avait des opinions bien arrêtées et qu’il était donc manifestement "partial". Grothoff a déclaré qu’il était un informaticien et qu’on lui avait demandé de faire des recherches et de témoigner sur des questions de fait concernant ce qui s’était passé. Il avait correctement vérifié les faits et ses opinions personnelles n’étaient pas importantes. Smith a continué à poser plusieurs autres questions sur la lettre et la partialité de Grothoff. Au total, Smith a posé 14 questions différentes concernant la lettre ouverte que Grothoff aurait signée. Il est ensuite passé à autre chose :
Smith : Avez-vous téléchargé vous-même le fichier des câbles au cours de vos recherches ?
Grothoff : Oui, je l’ai fait.
Smith : L’avez-vous téléchargé à partir du site Wikileaks ?
Grothoff : Non, de Cryptome je crois.
Smith Donc, à l’été 2010, David Leigh a reçu un mot de passe et les documents ont été placés sur un site web public ?
Grothoff : Non, il a été mis sur un site web mais pas public. Il était dans un répertoire caché.
Smith : Alors comment s’est-il retrouvé sur des sites miroirs s’il n’était pas public ?
Grothoff : Cela dépend de la façon dont le miroir spécifique est créé. Sur le site Wikileaks, le cache crypté n’était pas visible. Différentes techniques de mise en miroir peuvent récupérer des fichiers cachés.
Smith : Wikileaks avait demandé la création de miroirs ?
Grothoff : Oui.
Smith : La solidité d’un mot de passe est sans importance si vous ne pouvez pas contrôler les personnes qui le détiennent.
Grothoff : C’est vrai. L’humain est toujours le maillon le plus faible du système. Il est difficile de se prémunir contre un acteur de mauvaise foi, comme David Leigh.
Smith : A combien de personnes Wikileaks a-t-il donné la clé durant l’été 2010 ?
Grothoff : Selon son livre, uniquement à David Leigh. Il l’a ensuite donnée aux centaines de milliers de personnes qui ont eu accès à son livre.
Smith : Est-il vrai que 50 organisations de médias et ONG ont finalement été impliquées dans le processus de purge ?
Grothoff : Oui, mais chacune d’entre elles n’a pas eu accès à la totalité des documents.
Smith : Comment le savez-vous ?
Grothoff : C’est dans le livre de David Leigh.
Smith : Combien de personnes au total de ces 50 organisations ont eu accès aux documents ?
Grothoff : Seul M. Leigh a eu accès à l’ensemble. Seul M. Leigh avait la clé de cryptage. Julian Assange avait été très réticent à lui donner cet accès.
Smith : Quelle est votre preuve pour cette déclaration ?
Grothoff : Elle se trouve dans le livre de David Leigh.
Smith : Ce n’est pas ce qu’il dit.
Smith a ensuite lu deux longs passages distincts du livre de Luke Harding et David Leigh, qui indiquaient tous deux clairement qu’Assange n’avait donné à Leigh l’accès aux archives complètes qu’avec une extrême réticence, et qu’il avait été poussé à le faire, notamment par David Leigh qui demandait à Assange ce qui se passerait s’il était transféré à Guantanamo Bay et que personne d’autre qu’Assange ne détenait le mot de passe.
Grothoff : C’est ce que j’ai dit. Harding et Leigh écrivent qu’il a été très difficile d’arracher le mot de passe à Assange.
Lewis : Comment savez-vous que les 250 000 câbles n’étaient pas tous accessibles aux autres ?
Grothoff : En février 2011, David Leigh a publié son livre. Avant cela, je n’ai pas la preuve que Wikileaks a donné le mot de passe à quelqu’un d’autre. Mais si c’est le cas, ils n’ont rien dit à ce sujet.
Smith : Vous dites qu’après l’attaque de la DDOS, Wikileaks a demandé aux gens de créer un miroir du site au niveau mondial. Ils ont publié des instructions sur la façon de le faire.
Grothoff : Oui, mais les miroirs créés en utilisant les instructions de Wikileaks n’incluaient pas le fichier crypté. En fait, cela a été utile. Ils essayaient de construire une botte de foin. L’existence de tant de miroirs sans le fichier non crypté le rendait plus difficile à trouver.
Smith : Mais en 2010, le mot de passe n’avait pas été communiqué. Pourquoi Wikileaks voudrait-il alors construire une botte de foin ?
Grothoff : L’effet fut de construire une botte de foin. Je suis d’accord que ce n’était probablement pas le mobile initial. Cela a peut-être été le cas lorsque cette création de miroir s’est poursuivie par la suite.
Smith : En décembre 2010, ce que Wikileaks dit, c’est qu’il souhaite multiplier le site car il est attaqué ?
Grothoff : Oui
Joel Smith : Le 23 août 2011, Wikileaks lance une campagne de diffusion massive de câbles ?
Grothoff : Oui. Il s’agit d’une diffusion de câbles non classifiés et aussi d’une diffusion en cours de câbles classifiés expurgés par des partenaires médiatiques.
Smith : Ils publiaient des câbles par pays et publiaient des tweets indiquant pour quels pays ils publiaient des câbles à ce moment-là et à l’avenir ? (Smith lit les tweets).
Grothoff : Oui. J’ai vérifié qu’il s’agissait de câbles non classifiés en cherchant parmi ces câbles dans le champ de classification.
Smith : Y avait-il des câbles classés secrets ?
Grothoff : Non, ils n’étaient pas classifiés. J’ai vérifié cela.
Smith : Certains étaient pourtant marqués "strictement protégé" ?
Grothoff : Ce n’est pas une classification dans le champ de classification. Je n’ai pas vérifié cela.
Smith : Wikileaks se vante de rendre les documents disponibles sous une forme interrogeable.
Grothoff : Oui, mais leur outil de recherche n’était pas très bon. Il est beaucoup plus facile de les rechercher par d’autres moyens.
Smith : Vous avez dit que Der Freitag a déclaré que le fichier crypté était disponible sur des sites miroirs. L’article ne dit pas cela.
Grothoff : Non, mais il dit qu’il était largement diffusé sur Internet. Cela se fait par le biais de miroirs. Ils n’ont pas utilisé ce mot, je suis d’accord.
Smith : L’article du 29 août Der Spiegel ne publie pas le mot de passe. Puis Wikileaks publie un article affirmant que ces articles sont "substantiellement incorrects".
Grothoff : Il pointe vers le mot de passe.
Smith : Certains câbles publiés étaient classés "Secret".
Grothoff : Il s’agit de câbles qui ont été entièrement expurgés par le consortium d’experts des médias.
Smith : Pourquoi les appelez-vous "experts" ?
Grothoff : Ils connaissaient le sujet et les lieux.
Smith : Pourquoi les appelez-vous "experts" ?
Grothoff : C’étaient des journalistes expérimentés qui savaient ce qui était sûr et ce qui ne l’était pas et qui avaient le droit de publier. Donc des experts en journalisme. Il faut distinguer trois types de câbles publiés à cette époque : 1) les câbles classés et expurgés ; 2) les câbles non classés ; 3) les câbles classés et non expurgés.
Smith : Savez-vous que certains câbles portaient la mention "strictement protégé" ?
Grothoff : Ce n’est pas une désignation de câble. Elle s’applique aux personnes mentionnées. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont en danger, simplement que pour des raisons politiques, ils ne veulent pas être connus comme des témoins du gouvernement américain.
Smith : Comment savez-vous cela ?
Grothoff : C’est dans le dossier qui m’a été remis, ainsi que les témoignages des autres témoins de la défense.
Smith : Vous ne savez pas.
Grothoff : Je sais que les noms "strictement protégés" auxquels vous faites référence se trouvaient dans des pays sûrs.
Smith : Avant le 31 août, vous ne trouvez aucune preuve de la publication complète des documents ?
Grothoff : Oui.
Nous avons ensuite passé par un processus atrocement long où Smith a recherché les preuves du moment de publication avant la propre publication de Wikileaks, et a essayé de reculer le plus possible dans le temps le moment de la publication en ligne de diverses copies, y compris Cryptome, MRKVA, Pirate Bay et divers autres torrents. Il a réussi à établir que, selon le fuseau horaire dans lequel on se trouvait, une partie de ce décalage pouvait être attribuée au fait qu’il était peut-être très tôt le 1er septembre plutôt que le 31 août, et qu’il n’était pas possible de mettre une heure exacte sur la publication non expurgée de Cryptome tôt le matin du 1er septembre.
[Cet exercice pourrait se faire dans les deux sens. Le moment où un tweet dit qu’une copie ou un torrent est en place et donne un lien, doit être envoyé après que le matériel est mis en place, ce qui pourrait prendre un certain temps avant l’envoi du tweet].
M. Grothoff a conclu qu’en fin de compte, nous ne connaissons pas à la minute près les horaires de chaque publication, mais ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que toutes les publications discutées, y compris Cryptome, étaient antérieures à Wikileaks.
Smith a ensuite fait remarquer que Parry a écrit dans son blog "C’est un mauvais jour pour David Leigh et le Guardian. J’ai entré le mot de passe du livre de David Leigh dans un vieux fichier W/L..." mais n’a pas donné l’emplacement du fichier. C’était le 31 août à 22 heures. 20 minutes plus tard, Wikileaks publiait un communiqué de presse "déclaration de la divulgation des mots de passe de Wikileaks par le Guardian" et 80 minutes plus tard, un éditorial. [Je pense que Smith essayait de dire que Wikileaks avait publié la découverte de Parry]. Smith a ensuite invité Grothoff à convenir que lorsque Wikileaks lui-même a publié les documents complets plus tard le 2 septembre, c’était plus compréhensible et plus visible que les publications précédentes. Grothoff a répondu que ce n’était pas plus complet, c’était la même chose. Il était plus visible, mais à ce moment-là, la situation était hors de contrôle et les câbles non expurgés se répandaient rapidement sur Internet. Il n’y avait aucun moyen de l’arrêter.
Mark Summers a alors réinterrogé Grothoff et a établi que la preuve était que la clé de cryptage pour l’archive complète avait été donnée à David Leigh et à personne d’autre. La méthode de stockage était sécurisée - Grothoff a souligné que c’est précisément la même méthode qui a été utilisée pour envoyer les liasses de documents au tribunal dans cette affaire. Seul David Leigh avait révélé le mot de passe.
Sur les sites miroirs, Grothoff a confirmé que les instructions de Wikileaks créaient des miroirs sans l’archive crypté. Toutes les copies cryptées qu’il a pu trouver sur d’autres sites miroirs se trouvaient sur des sites qui ont manifestement été créés à l’aide d’autres méthodes, par exemple avec d’autres logiciels. Summers a ensuite demandé au professeur Grothoff de lui expliquer la méthode qu’il avait utilisée pour vérifier que les câbles publiés par Wikileaks avant la bévue de Leigh étaient tous non classifiés. Outre l’échantillonnage, on effectuait une corrélation entre le nombre publié pour chaque pays et le nombre répertorié comme non classifié pour chaque pays dans l’annuaire du gouvernement américain. Ces numéros correspondaient dans tous les cas.
Summers a ensuite tenté de ramener Grothoff sur la chronologie des preuves que Joel Smith s’était tant efforcé de brouiller, mais en a été empêché par la juge Baraitser. Elle avait interrompu Summers à quatre reprises au cours de son réexamen, au motif extraordinaire que ce motif avait déjà été examiné auparavant ; extraordinaire parce que c’est le but d’un réexamen. Baraitser avait permis à Smith de poser quatorze questions successives à Grothoff au sujet de la raison pour laquelle il avait signé une lettre ouverte. Le deux poids, deux mesures était très manifeste.
Ce qui nous amène à un point très crucial. Le témoin suivant, Andy Worthington, était au tribunal et prêt à témoigner, mais il en a été empêché. Le gouvernement américain s’est opposé à ce que son témoignage, concernant son travail sur les dossiers des détenus de Guantanamo, soit entendu parce qu’il contenait des allégations de torture de détenus à Guantanamo.
Baraitser a déclaré que sa décision n’allait pas prendre en compte la question de savoir si la torture avait eu lieu à Guantanamo, ou si des transferts illégaux de détenus avaient eu lieu. Elle n’avait pas besoin d’entendre des preuves sur ces points. Mark Summers a répondu que la CEDH s’était prononcée sur ces points en tant que faits, mais qu’il était nécessaire qu’ils soient exposés par des témoins, le cas échéant, car il s’agissait de la défense au titre de l’article 10 de la CEDH. Lewis a maintenu l’objection du gouvernement américain.
Baraitser a déclaré qu’elle souhaitait que l’accusation et la défense produisent un calendrier des témoins qui permettrait de terminer l’affaire d’ici la fin de la semaine prochaine, y compris les déclarations finales. Elle voulait qu’ils se mettent d’accord sur les preuves qui pourraient et ne pourraient pas être entendues. Dans la mesure du possible, elle souhaitait que les preuves soient présentées sous forme de déclarations non contestées, la défense se contentant de lire l’essentiel.
Elle a également déclaré qu’elle ne voulait pas entendre les plaidoiries finales au tribunal, mais qu’elle les aurait par écrit et que la défense et l’accusation pourraient simplement les résumer brièvement à l’oral.
Ce que la défense aurait dû dire à ce moment est "Madame, tout le monde sait que des gens ont été torturés à Guantanamo Bay. Dans le monde réel, ce n’est pas un fait contesté. Si les instructions de M. Lewis étaient de nier que la terre est ronde, nos témoins devraient-ils s’en accommoder ? La vérité de ces questions relève clairement de la défense de l’article 10, et en cédant à la négation d’un fait notoire et évident, ce tribunal sera tenu pour responsable. Nous ne discuterons pas d’une censure aussi ridicule avec M. Lewis. Si vous souhaitez décider qu’il ne doit pas y avoir de mention de la torture dans les preuves, qu’il en soit ainsi".
La défense n’a rien dit de tout cela, mais comme elle en avait reçu l’instruction, elle a entamé un processus avec les avocats de l’accusation pour convenir du raccourcissement et de la modification des preuves, un processus qui a pris toute la journée et avec lequel Julian a montré des signes évidents de gêne. Andy Worthington n’a pas eu l’occasion de donner son témoignage. La seule autre déposition entendue a été la lecture de l’essentiel d’une déclaration de Cassandra Fairbanks. Je n’ai pas entendu la plupart de ces témoignages car, après avoir été ajourné à 16h30, le tribunal est revenu plus tôt que prévu, alors que le père de Julian, John Shipton, la chanteuse MIA et moi-même étions partis prendre un café. Je recommande ce récit de Kevin Gosztola sur le témoignage surprenant de Fairbanks. Il a été lu rapidement par Edward Fitzgerald pour "l’essentiel", accepté comme un récit incontesté, et parle avec force de la motivation politique manifeste dans cette poursuite.
Je suis très préoccupé par la collusion évidente entre l’accusation et le juge pour clore cette affaire. L’extraordinaire amalgame entre "gestion du temps" et exclusion de preuves que le gouvernement américain ne veut pas voir entendues en public est manifestement illégitime. Il est illégitime d’interrompre continuellement les avocats de la défense lors des interrogatoires alors que les avocats de l’accusation sont autorisés à répéter sans cesse ce qui constitue du harcèlement et de l’intimidation. Certains contre-interrogatoires de l’accusation extraordinairement longs, comme celui de l’avocat Carey Shenkman, ont toutes les apparences d’une perte de temps et d’une distraction délibérées.
Le témoin de mardi est le professeur Michael Kopelman, l’éminent psychiatre, et l’accusation a indiqué qu’elle souhaitait le contre-interroger pendant une durée extraordinaire de quatre heures, ce que Baraitser a accepté contre les objections de la défense. Son obsession pour la gestion du temps est nettement subjective.
Il est évident qu’il y a une question morale pour moi dans la quantité d’informations médicales que je publierai. La décision sera prise en stricte conformité avec l’opinion de Julian ou, si nous ne pouvons pas l’établir, de sa famille.
https://www.craigmurray.org.uk/archives/2020/09/your-man-in-the-public-gallery-assange-hearing-day-14/
Christian Grothoff : WikiLeaks n’a pas publié les câbles non expurgés en premier
Le premier témoin cette semaine a été le professeur d’informatique allemand Christian Grothoff, qui a témoigné de ses recherches sur la chronologie des événements entourant la publication en 2011 des câbles non censurés du Département d’État. Trois des 18 chefs d’accusation contre Assange l’accusent spécifiquement d’avoir publié les câbles non expurgés. Le témoignage de Grothoff établit que WikiLeaks n’a pas été le premier à publier ces documents, que d’autres l’ont publié avant lui et n’ont pas été poursuivis pour l’avoir fait, et que WikiLeaks a pris soin de crypter le fichier mais que des actions hors du contrôle d’Assange ont conduit à sa publication.
M. Grothoff a passé en revue la chronologie dans sa déclaration et à la barre. Au cours de l’été 2010, WikiLeaks a partagé les câbles diplomatiques avec le journaliste du Guardian David Leigh via un fichier crypté sur un site web temporaire ainsi qu’un mot de passe fort pour le décrypter. Assange n’en avait écrit qu’une partie du mot de passe sur papier.
WikiLeaks et ses partenaires médiatiques ont commencé à publier les câbles expurgés en novembre 2010, sous le nom de Cablegate. WikiLeaks a alors fait l’objet d’attaques de type "Distributed Denial of Server" qui ont fait tomber le site ou l’ont rendu très difficile d’accès, ce qui a encouragé les partisans à créer des miroirs du site, des répliques des données du site sur différents serveurs, et des centaines de personnes l’ont fait [dont le Grand Soir en son temps - NdT].
En février 2011, Leigh et son collègue journaliste du Guardian Luke Harding ont publié un livre sur la collaboration avec WikiLeaks et Assange, dans lequel un des chapitres s’intitulait "mot de passe complet", qui pouvait être utilisé pour décrypter le fichier contenant l’ensemble des câbles non expurgés.
Le 25 août 2011, l’hebdomadaire allemand Der Freitag a publié un article expliquant que le mot de passe révélé par Leigh et Harding pouvait être utilisé avec un fichier crypté pour trouver les documents - l’article ne dit pas exactement quel est le mot de passe ni où exactement le fichier pourrait être trouvé, mais il fournit suffisamment d’indices pour que des lecteurs suffisamment avertis en matière de technologie puissent le découvrir. Der Speigel a ensuite confirmé l’histoire, et le 31 août, Nigel Parry a publié "Le rédacteur en chef des enquêtes du Guardian, David Leigh, publie un mot de passe top secret du Cablegate révélant les noms de collaborateurs et d’informateurs américains... dans son livre", dans lequel il dit exactement quel était le mot de passe.
Lorsque WikiLeaks a découvert que cette information avait été rendue publique, M. Assange et sa collègue Sarah Harrison ont appelé le département d’État pour les avertir que les câbles étaient en ligne sans avoir été expurgés - ces avertissements ont été ignorés.
Cryptome, un site de fuite basé aux Etats-Unis et bien connu dans la communauté technologique, a publié un fichier contenant l’intégralité des câbles non expurgés - Cryptome n’a jamais été poursuivi pour avoir publié ce fichier. Plus tard dans la journée, WikiLeaks a publié un éditorial intitulé "Un journaliste du Guardian a négligemment divulgué les mots de passe du Cablegate", et le 2 septembre, WikiLeaks a publié les câbles non expurgés.
Comme l’a écrit Glenn Greenwald ce jour-là,
"Une fois que WikiLeaks a réalisé ce qui s’était passé, ils ont averti le Département d’État, mais se sont trouvés face à un dilemme : pratiquement toutes les agences de renseignement du gouvernement auraient eu accès à ces documents à la suite de ces événements, mais le reste du monde - y compris les journalistes, les lanceurs d’alerte et les militants identifiés dans les documents - ne l’auraient pas. À ce moment-là, WikiLeaks a décidé - de manière tout à fait raisonnable - que la meilleure et la plus sûre solution était de divulguer tous les câbles dans leur intégralité, afin que non seulement les agences de renseignement du monde entier mais aussi tout le monde les ait en sa possession, afin que des mesures puissent être prises pour protéger les sources et que les informations qu’elles contiennent soient équitablement disponibles".
Lors du contre-interrogatoire, l’accusation a tenté de suggérer que WikiLeaks avait partagé l’intégralité des archives avec les 50 partenaires médiatiques avec lesquels elle avait travaillé sur le projet Cablegate, mais M. Grothoff a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de cela, et il a suggéré que l’accusation "n’avait pas fait [ses] devoirs" en ce qui concerne la chronologie de la publication. Il a fait référence au livre de David Leigh, dans lequel il est clair qu’Assange était "réticent" à remettre les archives non expurgées au Guardian. Leigh a dû harceler Assange à plusieurs reprises pour obtenir les archives complètes et, au départ, Assange a suggéré de ne donner que la moitié de l’ensemble des données. Les autres partenaires médiatiques n’ont reçu que des sous-ensembles de données, en rapport avec leur expérience ou leur région géographique.
Cassandra Fairbanks : Un plan de haut niveau pour révoquer l’asile d’Assange
Cet après-midi, la défense a lu la déposition de Cassandra Fairbanks, une journaliste basée à Washington qui soutient à la fois le président Trump et Julian Assange. En 2018-19, Fairbanks était membre d’un groupe de messages directs sur Twitter qui comprenait "plusieurs personnes qui travaillaient pour le président Trump ou étaient proches de lui", comme l’ambassadeur allemand Richard Grenell, et Arthur Schwartz, "un riche donateur du Parti Républicain qui fait des communications pour l’ambassadeur et travaille comme conseiller informel de Donald Trump Jr.
Le 30 octobre 2018, Fairbanks a publié une interview de la mère d’Assange dans le forum de discussion du groupe, "en espérant que quelqu’un la verrait et serait ému de l’aider". Schwartz, "indigné", l’a appelée peu après et "a insisté à plusieurs reprises pour que je cesse de défendre WikiLeaks et Assange, en me disant que "le pardon n’arrivera pas, putain".
"Il connaissait des détails très précis sur une future poursuite contre Assange qui ont été rendus publics par la suite et que seuls ceux qui étaient très proches de la situation à l’époque auraient connus. Il m’a dit que ce serait l’affaire "Manning" dont il serait accusé et qu’elle n’impliquerait pas la publication de Vault 7 ou quoi que ce soit en rapport avec la DNC [organe dirigeante du Parti Démocrate US]. Il m’a également dit qu’ils allaient s’en prendre à Chelsea Manning. Je me souviens aussi qu’on m’a dit, je crois, que ce ne serait pas avant Noël. Ces deux prédictions se sont réalisées quelques mois plus tard".
Grenell négocie un accord pour expulser et arrêter Assange
Schwartz savait également à l’avance qu’il était prévu de révoquer l’asile politique accordé à Assange par l’Équateur :
"Il m’a également dit que le gouvernement américain allait entrer dans l’ambassade pour attraper Assange. Je lui ai répondu qu’entrer dans l’ambassade d’une nation souveraine et enlever un réfugié politique serait un acte de guerre, et il m’a répondu "pas si on nous laisse faire".
Je ne savais pas à l’époque que l’ambassadeur Grenell lui-même avait ce même mois, octobre 2018, élaboré un accord pour l’arrestation d’Assange avec le gouvernement équatorien".
Fairbanks s’est mise à pleurer au téléphone avec Schwartz, ce qui l’a amené à "adoucir son ton et à dire qu’Assange ne purgerait "probablement" que la prison à vie".
En janvier 2019, Fairbanks a rendu visite à Assange à l’ambassade et
"l’a informé de tout ce qu’on m’avait dit. Je sais qu’il craignait d’être entendu ou espionné et il avait une petite radio pour couvrir la conversation. J’avais également rencontré Chelsea Manning en personne et lui avais dit que je craignais qu’ils ne s’en prennent à elle à nouveau".
Deux mois plus tard, en mars 2019, elle a rendu une nouvelle visite à Assange, mais elle a déclaré : "Cette visite était très différente. J’ai été choquée par la façon dont Assange et moi avons été traitées". Fairbanks a été "enfermée dans une salle de réunion froide pendant une heure tandis que le personnel de l’ambassade exigeait qu’Assange soit soumis à un scanner corporel complet avec un détecteur de métaux avant de l’autoriser à entrer dans la pièce". [voir un article de Cassandra Fairbanks en français]
"À l’époque, j’ai considéré qu’il semblait que notre gouvernement obtenait ce qu’il voulait de l’Équateur, comme un ancien haut fonctionnaire du Département d’État l’a déclaré à Buzzfeed en janvier : "En ce qui nous concerne, il est en prison". J’ai noté que "dans une interview avec El Pais en juillet, le président Moreno a également déclaré que sa "solution idéale" est qu’Assange puisse "apprécier" d’être "extradé" si le Royaume-Uni promet que les États-Unis ne le tueront pas".
Fairbanks a ensuite envoyé un message à Schwartz, lui demandant ce qu’il savait des rumeurs selon lesquelles Assange pourrait être expulsé, et Schwartz l’a appelée pour lui dire clairement qu’il "savait que j’avais dit à Assange ce qu’il m’avait dit". Cela semble corroborer le fait que les conversations privées d’Assange à l’ambassade ont été surveillées et que les enregistrements ont été renvoyés aux États-Unis.
Assange a été expulsé de l’ambassade et arrêté le 11 avril 2019. Quatre jours plus tard, ABC News rapportait que "les États-Unis ont promis verbalement de ne pas condamner Assange à la peine de mort"
Le processus de transfert d’Assange hors de l’ambassade équatorienne a commencé un an auparavant, le 7 mars 2018, lorsque les Équatoriens ont fait leur première demande au Royaume-Uni : une lettre demandant des garanties écrites que le Royaume-Uni n’extraderait pas Assange vers un pays où il pourrait être condamné à la peine de mort, selon la ministre équatorienne de l’intérieur Maria Paula Romo.
Selon des responsables américains et équatoriens, l’Équateur a contacté directement les États-Unis six mois plus tard, par l’intermédiaire de l’ambassadeur du pays en Allemagne, Manuel Mejia Dalmau. Dalmau a cherché à obtenir une "réunion d’urgence" privée à Berlin avec l’ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, considéré comme l’un des plus proches envoyés du président Donald Trump en Europe.
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Lors d’une réunion, Dalmau a demandé si les États-Unis s’engageraient à ne pas exécuter Assange, selon un haut responsable américain.
Grenell a ensuite contacté le ministère américain de la justice pour voir s’il pouvait donner l’assurance que le gouvernement américain ne demanderait pas la peine de mort. Selon le haut fonctionnaire américain, le procureur général adjoint Rod Rosenstein a donné son accord. Cela a permis à Grenell de faire cette promesse. L’accord entre les États-Unis et l’Équateur était verbal, selon une source au sein du gouvernement équatorien.
Ordres directs du président
Enfin, Fairbanks a dit,
Schwartz m’a informée qu’en coordonnant le retrait d’Assange de l’ambassade, l’ambassadeur Grenell l’avait fait sur "ordre direct du président". J’ai cru que cela reliait le président Trump à ceux qui auraient obtenu l’accord pour arrêter Assange. Je pense que la déclaration de Schwartz est correcte car ses liens personnels étroits avec le président Trump et Grenell sont bien connus.
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Parmi les autres personnes qui, selon M. Schwartz, pourraient également être concernées, on trouve des personnes qu’il a décrites comme des "amis de longue date". Arthur Schwartz est très connu et serait le bras droit ou l’"homme de main" de Donald Trump Junior. Il fait partie d’un cercle extrêmement proche de la Maison Blanche qui comprend Richard Grenell, Sheldon Adelson et d’autres. Je sais que Schwartz a fréquenté en permanence la Maison-Blanche (sa présence y est enregistrée sur de nombreuses vidéos) et qu’il fait partie d’un cercle extrêmement proche du président.
En mai 2020, Max Blumenthal du Grayzone a rapporté "de nouveaux détails sur le rôle critique joué par Las Vegas Sands de Sheldon Adelson dans une apparente opération d’espionnage de la CIA visant Julian Assange". [en français ici]
Après l’emprisonnement d’Assange, plusieurs anciens employés mécontents ont finalement contacté l’équipe juridique d’Assange pour les informer de la mauvaise conduite et de l’activité illégale à laquelle ils ont participé à UC Global. Un ancien partenaire commercial a déclaré qu’ils se sont manifestés après avoir réalisé que "David Morales a décidé de vendre toutes les informations à l’ennemi, les États-Unis". Une plainte pénale a été déposée devant un tribunal espagnol et une opération secrète qui a abouti à l’arrestation de Morales a été mise en route par le juge.
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Tout au long de la campagne d’opérations clandestines, les services de renseignement américains semblent avoir travaillé par l’intermédiaire de la société Las Vegas Sands d’Adelson, qui avait déjà servi de façade à une opération de chantage de la CIA quelques années auparavant. Les opérations ont officiellement commencé lorsque le candidat à la présidence d’Adelson, Donald Trump, est entré à la Maison Blanche en janvier 2017.
https://assangedefense.org/live-blog-entry/day-10-september-21-2020-assangecase/
Traduction "tout ce que les médias ne vous raconteront pas" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles
Etats-Unis contre Julian Assange : Comptes-rendus des audiences