Dans la même colonne G. Corm rappelle que les FM ont toujours eu une branche secrète armée dont les éléments les plus extrémistes ont souvent pratiqué la violence : assassinats de personnalités politiques, tel le président Sadate, ou tentatives d’assassinat, comme par exemple sur le président Nasser, ou sur le célèbre écrivain Najib Mahfouz, prix Nobel de littérature, et bien d’autres, ou encore les attaques sanglantes contre des groupes de touristes étrangers.
Et d’autre part il estime que l’intervention de l’armée a été le plus vraisemblablement motivée par un coup d’État rampant, mené, depuis l’arrivée du président Morsi à la tête de l’Égypte, par la confrérie des FM et son guide suprême et consistant à gangrener tous les rouages de l’État et probablement de la troupe militaire
Il ne pense pas que l’armée souhaite garder le pouvoir qu’elle exerce de façon feutrée, dans les coulisses, depuis la disparition de Abdel Nasser.
Enfin, il insiste très justement sur le fait que le pouvoir, quel qu’il soit doit trouver des solutions radicales aux énormes problèmes économiques et sociaux : chômage massif des jeunes, exclusion, inégalités sociales et régionales monstrueuses, méfaits de la persistance de l’économie de rente, de la concentration de richesses aux mains de milliardaires proches des pouvoirs, échec enfin à intégrer l’univers de la science et des technologies modernes [...] facteurs qui ont provoqué les manifestations populaires géantes dans tout le Monde arabe au printemps 2011, et certainement aussi ceux qui ont conduit à l’éviction de Morsi.
Il conclut en disant qu’en tous cas, le résultat de cette épreuve de force entre partis laïcs et partis à référent religieux en Égypte déterminera largement l’avenir du monde arabe.
À quoi il est raisonnable d’ajouter : et bien au-delà.