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Doit-on privilégier Johnny à l’idée ?

Moi aussi j’aimais bien Johnny. Moi aussi je suis triste que cette grande voix de la chanson française soit disparue. C’est un énorme interprète qui nous a quitté. Il m’a accompagné de l’enfance à la retraite, c’est dire.

Mais que toutes les chaînes de télé diffusent en continu des hommages et des rétrospectives de ses entrevues et de ses concerts, n’est-ce pas en faire un peu trop ? Que le président de la République le qualifie de héros français, n’est-ce pas abusif ? Ou la notion de héros serait-elle galvaudée ? Pourquoi ne pas décréter trois jours de deuil national ? Il y a même une pétition qui circule pour le faire entrer au Panthéon ! Il semblerait que la déraison ait envahie bon nombre de cerveaux et que quiconque ne fonde pas en larmes et ne tarisse pas d’éloges sur le défunt soit immédiatement cloué au pilori. Alexis Corbière en a fait les frais après un tweet où il soulignait, en même temps que la triste nouvelle, qu’il y avait d’autres sujets à l’ordre du jour, comme la menace de non-revalorisation du SMIC, qui méritaient que l’on s’y intéresse.

Si Johnny est aujourd’hui au centre de l’actualité, se souvient-on qu’hier seulement un grand homme de lettre nous a quitté ? Grand bien lui a pris de ne pas mourir le même jour car il serait passé aux oubliettes de la postérité sans autre forme de procès. Jean d’Ormesson, académicien, homme de droite assumé, au regard pétillant, au sourire moqueur et au verbe coloré, nous laisse un héritage culturel bien plus important que celui d’un interprète de chansons de variété, aussi talentueux soit-il. N’en déplaise aux fans de l’idole des jeunes.

Mais ce n’est pas tout. Ne s’est-il donc rien passé dans le monde aujourd’hui qui ne mérite le moindre petit temps d’antenne ? Non, trois fois rien. Simplement que Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël, ce qui risque, une nouvelle fois, d’embraser le proche orient mais c’est vrai, c’est loin. Et puis, quelques morts de plus, après tout, ce n’est pas grave.

A ce rythme là, on peut craindre le jour où Rocco Siffredi va casser sa pipe car si les télés nous diffusent ses films pendant toute une journée, les urgences risquent de regorger de cas de priapisme !

Jean-Michel HUREAU

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Claude Lanzmann. Le Lièvre de Patagonie. Paris : Gallimard, 2009.
Bernard GENSANE
Il n’est pas facile de rendre compte d’un livre considérable, écrit par une personnalité culturelle considérable, auteur d’un film, non seulement considérable, mais unique. Remarquablement bien écrit (les 550 pages ont été dictées face à un écran d’ordinateur), cet ouvrage nous livre les mémoires d’un homme de poids, de fortes convictions qui, malgré son grand âge, ne parvient que très rarement à prendre le recul nécessaire à la hiérarchisation de ses actes, à la mise en perspective de sa (…)
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