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Devant la barbarie des riches, la réponse est l’unité populaire

« La seule façon d’en sortir est de mettre la loi mondiale au-dessus des gouvernements, donc de faire cette loi, donc de disposer d’un parlement, donc de constituer ce parlement au moyen d’élections mondiales auxquelles participeront tous les peuples. » - Albert CAMUS

Les fils et filles des deux siècles de violence capitaliste à l’échelle planétaire sont condamnés à s’unir pour retrouver leurs humanités violées et volées. Au fur et a mesure que les « maîtres du monde » intensifient leurs pratiques violentes contre les peuples du monde, en particulier ceux de la périphérie, le grand réveil s’impose avec plus de détermination et fierté.

Nous vivons dans un monde entièrement convulsé. Attisé par les dirigeants et agents impérialistes impatients d’exercer un contrôle total sur tous les hommes et toutes les femmes, les richesses de toutes sortes et surtout la façon de penser ou de concevoir les diverses réalités complexes qui meuvent le monde. A un certain degré élevé de développement économique, social, militaire, culturel et technologique, les dirigeants d’un empire ne pensent qu’à renforcer sa domination à travers un temps indéfini.

Apres les 45 ans d’affrontement idéologique et politique entre les deux blocs (Est/Ouest), l’occident a soudainement eu le dessus au début des années 90. Depuis lors, les observateurs ne cessèrent de chercher le grand vainqueur de ce relativement long combat impérialiste. S’agissait-il de l’Europe ou des Etats-Unis ? Après vingt ans d’affirmations hégémoniques audacieuses, il importe d’admettre formellement la suprématie incontestable des Etats-Unis dans la conception, définition et l’exécution des politiques internationales.

Dans l’un de mes articles, j’avais mentionné le système transitoire mis en place par l’Amérique, que « commandant Marcos » avait brillamment développe à travers le concept de « désorganisation et réorganisation ». Période obligatoire, au cours de laquelle l’empire se donne comme objectif de détruire les derniers vestiges de la résistance étatique et populaire. Certains pensaient que cette politique visait strictement les anciens « rogue states », c’est-à -dire le dernier carré du communisme dur, notamment la Chine, Corée du nord, Cuba, Mongolie, Vietnam…Cette perception limitée de la nature de l’empire, précisément dans un monde unipolaire, allait donner lieu à la plus grande déception dans le camp des non-alignés. L’héritier idéologique du maréchal Tito, Slobodan Milosevic, fut le premier à faire l’expérience de l’épée arbitraire des vainqueurs. Il est mort d’un « infarctus du myocarde » le 11 mars 2006, pendant que son procès battait son plein a la Haye sous la férule de la Cour Pénale Internationale.

Lorsque le « statut de Rome » a été adopté le 17 juillet 1998, personne n’avait prévu qu’il allait être l’instrument juridico diplomatique de coercition entre les mains des puissants états pour punir les têtus. Aujourd’hui, la cour pénale internationale mène des enquêtes sur 7 pays. Comme par hasard, ils sont tous originaires du continent Africain. On y trouve Charles Taylor, Laurent Bagbo…pendant que d’autres s’apprêtent à venir grossir le nombre dans les geôles de la « Cour Pénale Internationale, CPI ».

D’après Peter Feaver, dans son article : « 8 mythes à propos de la grande stratégie de l’Amérique », dans lequel il a mis accent sur la politique américaine et les objectifs fixés, la politique de « containment » due au monde bipolaire, appliquée pendant toute la période de la guerre froide n’est plus en force depuis 1989. S’il y a eu une période de tâtonnement, c’était dû au fait que les occidentaux eurent été pris au dépourvu par le déroulement rapide des événements conduisant à la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 et de l’éclatement soudain de l’URSS. Mais depuis l’année 1992, la stratégie a été conceptualisée et définie par les néo conservateurs du parti républicain, dont Paul Wolfowitz et Dick Cheney. En 2001, elle était déjà prête à mettre en application avec l’arrivée de George Bush au pouvoir.

L’essence de la conception américaine de la politique internationale est réduite à sa plus simple expression. Elle est synthétisée ainsi « De s’assurer qu’aucune puissance rivale s’émerge en Europe de l’Ouest, l’Asie et les anciens territoires de l’URSS ». Quant au continent américain il est resté dans la stratégie originelle de la « doctrine de Monroe ». Pour atteindre cet objectif, il faut une haute capacité militaire supérieure aux besoins réels afin de dissuader toute rivalité entre les puissances occidentales et hostilité de la part des états jugés inamicaux. L’événement favorable à cet agenda allait se produire le 11 septembre 2001, l’attaque contre les tours jumelles et le Pentagon.

Les guerres intempestives que connurent l’Europe au cours des siècles passés représentent un danger qu’il faut absolument anticiper. Tant bien que mal, l’Europe n’a pas été troublée par des conflits meurtriers depuis plus de 60 ans, à l’exception des bombardements de Belgrade en 1999. Donc, plus d’un demi-siècle sans conflits militaires d’envergure renforce le calcul stratégique de domination sans recourir à la force brutale au sein des pays occidentaux. Pour y arriver, l’Amérique entend distribuer les richesses conquises entre eux, en ajoutant sur la liste puissances états émergeantes de l’Asie et de l’Amérique Latine. Cependant l’aspect militaire restera la chasse gardée des Etats-Unis et conserveront la plus grande part du butin.

Sur le plan économique, la stratégie est d’imposer les lois du marché à tous les peuples a travers la globalisation. Donc, un monde financièrement et économiquement uniforme renforcera l’unipolaritee actuelle.

Sur le plan culturel et social, la promotion des idées démocratiques a travers le monde. Partout, on aura au pouvoir des dirigeants acquis à la cause de l’empire, car il sera presque impossible aux responsables progressistes d’accéder à de hautes fonctions d’état.

Le paradigme « noir et blanc » américain favorise les grands états qui ont déjà atteint un certain degré de développement économique et de progrès social. L’aspect fondamental des relations internationales tend à consolider la domination déjà effective où en espace de conquête, donc le statu quo. C’est ainsi que les peuples du tiers-monde resteront les victimes perpétuelles des politiques impériales, car sa quintessence existentielle est d’exercer son autorité sur les plus faibles. En ce sens, il n’y aura jamais de réconciliation entre les puissants états et ceux affaiblis. Seul un monde libre de tout empire apportera l’équilibre indispensable a la justice, fraternité et égalité aux peuples.

Depuis les « traités de Westphalie » de 1648, les relations internationales ne cessent d’évoluer dans le sens d’un équilibre mondial pour éviter les conflits interétatiques, voir intraetatiques. Près de cinq siècles après, les avancées se révèlent très fragiles. Au contraire, le début du 21e siècle est fortement marqué par un recul notable dans les relations opposant les nations entre eux. La paix internationale n’a jamais été aussi menacée depuis la seconde guerre mondiale. Nous constatons à la reformulation de la « politique de bloc », cependant sans un « congres de Yalta » qui marqua la période de « containment ».

D’un cote il y a l’offensive tout azimut de l’empire américain en accord de solidarité avec l’Europe pour uniformiser le monde et imposer leur suprématie culturelle, économique et militaire. De l’autre cote il y a une alliance non ouvertement définie de certains états contraints a la défensive, telles que : Russie, Chine, Pakistan, Corée du nord, Biélorussie…Ils se préparent a repousser l’assaut combiné des occidentaux.

L’état en qu’organe administratif des cites reçoit des coups de masure depuis plusieurs décennies. Les gouvernements, certains d’entre eux sont dirigés par des patriotes ayant le sens de l’histoire, résistent pour être succombé héroïquement plus tard. L’occident est fort, il est irrésistible. Si les présidents et chefs de gouvernement échouent, qu’en est il des citoyens.

L’offensive des occidentaux à bombarder sans autres formes de procès laisse entrevoir la silhouette d’un jadis géant, fuyant les dernières heures d’une agonie certaine. Témoin du mouvement « occupy wall street » a Philadelphia, j’ai pu vivre la détermination des militants et aussi le niveau de formation intellectuelle de chaque participant sur des sujets variés allant de la crise financière au réchauffement de la planète. C’était une université en plein air, dans la poussière, au milieu du froid, sous la pluie et en plein coeur d’une hostilité policière très visible. J’ai entendu un monsieur, faisant partie du club des riches, qui exprima, pas sa rancoeur de classe, mais qui opinait sur la qualité des informations que distribuent les militants. Il est virevolté en écoutant de gens simples, c’est-à -dire sans un diplôme ronflant, disserter l’impasse financière américaine et internationale avec un raisonnement d’économiste calibré. Il s’inquiétait de la profondeur des idées étalées gratuitement a tous. Il estime que tous ces militants et les idées qu’ils propagent représentent un danger imminent pour la survie du système américain, de ce fait du monde. Il conclut que tôt ou tard, l’establishment américain doit négocier avec la contestation, ou mater ces leaders trop bien formés avant qu’il soit trop tard.

De toute évidence, les dirigeants optent pour la répression. Le sénat américain vient de voter « national defense autorization act », en fait qui est clairement perçu comme un composant indispensable a la mise en place d’un état policier. L’armée américaine qui, traditionnellement ne s’impliquait pas dans les activités internes du pays, s’est dotée de ces nouvelles autorités illimitées allant jusqu’à détenir des citoyens nationaux en absence de tout jugement pour des durées indéterminées. Donc, le citoyen est devenu si dangereux qu’il faut l’implication de l’armée pour le combattre.

D’après la nouvelle réalité internationale les guerres asymétriques affluent et posent beaucoup plus de problèmes aux états impérialistes que celles conventionnelles. Sa perduration dépend du niveau d’agressivité des forces impériales à énerver les citoyens jusqu’à l’extrême. Donc, la radicalisation et la violence des guerres biscornues sont les conséquences du climat de terre brûlée entretenu dans les territoires envahis ou bombardés. Nous nous acheminons vers un temps où la résistance sera tout simplement citoyenne et mondiale. Cela marquera la fin d’un monde et la naissance d’un autre.

Joel Leon

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