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Des Loups et des Brebis

Il y a encore des milliers de tanks et de véhicules blindés en Irak,
et ils ne sont pas partis tous seuls. Des centaines de milliers d’armes
légères. Jusqu’à 3.000 missiles anti-chars. Plus de 1.500 pièces
d’artillerie, et une demi-douzaine de lanceurs SCUD, plus de 1000 armes
légères anti-aériennes ainsi qu’un stock non négligeable de missiles
sol-air, une douzaine d’hélicoptères Hind, plusieurs dizaines de petits
hélicoptères, et une vingtaine d’avions PC-7 et PC-9.

Par Stan Goff

Stan Goff est un ancien instructeur des forces spéciales américaines.

Entré en résistance contre le système suite à son expérience de
l’intervention des Etats-Unis en Haiti, il nous livre ici
ses réflexions sur
l’aggression contre l’Irak. Si son passé militaire lui colle à la peau, Stan
a néanmoins des choses à dire.

Des Loups et des Brebis

(mes excuses aux Canis lupus)

Une brève histoire de la guerre mafieuse de Bush en Irak.

Orwell & Capone

La Banque Mondiale, sous la direction de James Wolfensohn ("wolf" = loup
en anglais - NDT-), pose un problème au néo-conservateur Wolfowitz. La
Banque Mondiale, bien que dominée par les États-Unis qui possède 16.2 pour
cent des parts de vote, a toujours démontré une loyauté dans faille au
multilatéralisme. Alors que l’unilatéralisme US prêché par les
néo-conservateurs US s’en prend à l’existence même de l’ONU, qui est
l’expression institutionnelle du multilatéralisme, on peut s’attendre à un
conflit entre les deux "loups". Le "loup" de la Banque Mondiale est un
néo-libéral, alors que le "loup" de la Défense est un néo-conservateur
("néo-con" en anglais - ça ne s’invente pas - NDT)
Henry C. K. Liu

21 Avril 2003

- M. Liu, qui dirige une société de placements et qui a écrit de nombreux
articles sur "l’hégémonie du dollar", vient de démontrer un point. Tout
comme le chef de la bande des médias de divertissement Wolf Blitzer,
flagorneur du Pentagone chez CNN à Koweït City, et représentant de la presse
néon ; néon : élément gazeux incolore, inerte et qui s’allume sur commande.

Les auto-congratulations de la Junte en ce moment n’ont d’équivalent que
le désespoir de ceux qui, après les premiers jours d’une résistance
inattendue de la part des Irakiens, espéraient assister à une défaite
tactique des Américains en Irak.

Ca, c’est parce que les gens n’ont pas la mémoire des chiffres. Les mêmes
chiffres qui nous démontraient, avant le début de l’agression de Bush, que
les Irakiens ne pouvaient pas battre les Américains devraient aussi faire
comprendre aux anti-impérialistes que la puissance militaire des États-Unis
n’est pas illimitée. Mais ceux qui s’accrochent à la fois à l’imaginaire et
au désespoir sont des impressionnistes, allergiques aux nombres et aux
mesures.

Un ami très proche disparu récemment - Mark Jones - insistait pour que
nous comprenions bien les choses, surtout celles qui prêtent le plus à 
conséquence et qui pourraient nous échapper à cause d’un paradoxe
émotionnel - comme le fait que nous soyons en train d’entrer dans une
période très sombre pour l’humanité mais où il y a aussi, avec la même
certitude, des occasions historiques en faveur de l’émancipation des hommes.
Le temps est venu pour nous de faire preuve de la plus grande compassion et
de l’habilité la plus ferme - et même parfois impitoyable.

Dans cet état esprit, revoyons l’aventure Irakienne.

Le plan de guerre de Rumsfeld fut lancé le 20 Mars, et prévoyait que
l’avance high-tech vers le nord à partir du Koweït résoudrait tous les
problèmes tactiques majeurs en deux jours. Dans le même temps, un autre plan
de Rumsfeld, les frappes de "décapitation", fut lancé contre Saddam Hussein.
Toute l’aventure fut pensée comme une rencontre entre Bill Gates et César.

Et ça s’est transformé en une rencontre entre Orwell et Al Capone.

L’aspect Orwellien, bien sur, était représenté par la presse Américaine
qui n’a même plus fait semblant de faire du journalisme, et sa fusion totale
avec le Ministère de la Défense, surtout la Commande Centrale (CENTCOM).

Le Faux Départ

A peine les premiers tanks avaient-ils traversé la ligne de départ au sud
de l’Irak que nous avons été témoins du spectacle répétitif et surréaliste
d’un mensonge-par-jour de la part du CENTCOM - un défilé de propagandistes
militaires, dont le Commandant actuel, Tommy Franks, qui faisait des
déclarations erronées et souvent ridicules sur l’avancement de l’agression -
et toute la folie de Rumsfeld éclata au grand jour devant la résistance
éparse, mais très courageuse et inattendue, des Irakiens.

Oum Qasar était tombée. Enfin, pas encore. Bassora était occupée. Enfin,
pas encore. Une brigade d’Irakiens s’était rendue. Zut. Le chiffre des
victimes était bidonné. Des colonnes invisibles de Gardes Républicaines
avançaient vers le sud. Saddam mourait une fois par jour. Des sites d’armes
chimiques étaient découverts, puis recouverts... Les victimes des bombes
Américaines étaient en fait des victimes d’obus Irakiens qui retombaient...

Les histoires démentes, les mensonges éhontés, et les explications qui
suivaient étaient répétés sans le moindre recul par CNN, MSNBC, et Fox,
entre autres, à un public Américain ovin (à l’exception des Noirs Américains
qui dans leur grande majorité sont restés sceptiques devant toute cette
histoire). Des journalistes "embarqués", totalement immergés dans les unités
militaires US - pratiquant l’auto-censure, s’identifiant totalement avec ces
unités et totalement dépendants d’elles - rediffussaient dans la minute qui
suivait des images censurées, et le monde assistait à la première véritable
mise en scène d’une guerre.

Puis des fissures sont apparues. L’Internet a permis au véritable
journalisme de contourner le barrage du CENTCOM. Et les généraux, rongeant
leur frein sous l’arrogance de Donald Rumsfeld et s’enhardissant devant les
échecs sur le terrain, ont commencé à provoquer des "fuites".

A 30 km de Bagdad, l’avance s’arrêta net. CENTCOM expliqua qu’il
s’agissait d’une "pause opérationnelle" pour tester la flexibilité des
troupes, "cela fait partie du plan".

Le 27 Mars, Bush et son laquais Tony Blair ont tenu une réunion d’urgence.

Le bombardement de Bagdad, modéré jusqu’à là , fut intensifié - presque un
geste gratuit dans un accès de rage et de frustration. Les journalistes
indépendants ont signalé que certaines cibles étaient frappées pendant six
nuits consécutives.

Les généraux sont retournés à leurs planches à dessin. La 4eme division
d’infanterie, dont l’équipement était bloqué en pleine mer lorsque le
gouvernement turc refusa aux Américains l’accès au front nord, se prépara à 
un déploiement en renfort. Les lignes de ravitaillement furent renforcées en
déplaçant la puissance de feu pour protéger les convois, afin d’alimenter
l’avant des troupes le long de la vallée de l’Euphrate et les Marines postés
sur le Tigre. Certaines troupes manquaient d’eau et ne recevaient plus
qu’une ration par jour. Des tempêtes de sable avaient bloqué les moteurs des
Abrams, des Bradleys, des hélicoptères et le niveau de combustible était
tombé à un niveau bas.

Le 27 mars, la 173eme brigade aéroportée fut parachutée sur l’aéroport de
Harrir dans le nord de l’Irak où les attendaient des hommes de la sécurité
Kurde. CENTCOM qualifia l’opération "d’ouverture d’un front nord".

Le 29 mars, un attentat-suicide à Najaf coûta la vie à quatre GIs. Une
autre victime fut la Loi de la Guerre. Désormais, la guerre ressemblait de
plus en plus à un nouveau Vietnam pour les GIs et les Marines, qui étaient
sur le point de considérer toute la population Irakienne comme leur ennemi.
Ce fut ensuite que les journalistes "non-embarqués" et non-Américains ont
commencé à diffuser des photos de soldats Irakiens morts, décapités et
tenant un drapeau blanc que les soldats US avaient oublié d’enlever. Et les
civils étaient plus régulièrement tués en masse aux points de contrôle US.

Les généraux devinrent nerveux tandis que "l’opération pause" s’éternisait
et que les positions US s’immobilisaient, cibles potentielles pour des
attaques de guérilla. Le 31 mars, CENTCOM déclara que les États-Unis
pouvaient attendre des semaines avait de lancer l’assaut contre Bagdad,
probablement une ruse pour attirer les défenseurs de la ville à l’extérieur,
pour renforcer leurs défenses, et les frapper par les airs. Le même jour,
Robin Cook, ancien chef des supporters de l’agression impérialiste contre la
Yougoslavie, lança une critique sévère contre Tony Blair.

L’euphorie commençait à gagner le monde arabe. Les gens commençaient à 
s’identifier avec ces Irakiens qui défendaient leur patrie contre la force
meurtrière de l’appareil militaire US. De nombreux anti-impérialistes à 
travers le monde suivaient le même raisonnement. Aucune mémoire des
chiffres, vous dis-je.

Une pluie d’Uranium

A nouveau les bombes ont commencé à pleuvoir sur Bagdad. Colin Powell
tentait de rallier les turcs. Rumsfeld - bouffi par l’humiliation - commença
à tenir des propos menaçants contre les Iraniens et les Syriens, tandis
qu’une tempête de critiques faisait rage à Washington et que l’on réparait
la ligne de ravitaillement depuis le Koweït.

Au 1er avril, les forces terrestres US avaient fait le plein et étaient
prêtes à reprendre l’offensive. L’avance vers le nord reprit le 2, avec la
3eme Division d’Infanterie mécanisée appuyée par des parachutistes de la
82eme et des hélicoptères Apaches de la 101eme qui avançaient sur Karbala et
de la 1ere Force Expéditionnaire de la Marine qui avançait sur Al Kut dans
la vallée du Tigre. Les Forces Spéciales dans le nord étaient organisées
avec les Kurdes, ravitaillées par les airs, pour une attaque sur Mossoul et
Kirkouk (où sont situées les réserves de pétrole parmi les plus riches du
monde).

Les Irakiens menèrent des actions de harcèlement à Karbala, mais de
multiples confrontations avaient donné aux commandants US l’expérience
nécessaire pour contrer les nouvelles tactiques Irakiennes de guerre
asymétrique, enseignée par les Russes, et les Irakiens commencèrent à 
souffrir d’une perte de commandement et de contrôle ainsi que d’une
incapacité à s’adapter. Les commandants US s’étaient adaptés et avaient
retrouvé leur avantage technologique, logistique et surtout leur supériorité
aérienne.

Les pertes Irakiennes étaient horribles, et les divisions des Gardes
Républicaines se sont rapidement repliées vers Bagdad, en laissant derrière
eux de petites embuscades pour retarder les Américains.

Mettre en action des armes anti-aériennes revenait à signer son arrêt de
mort, alors les batteries anti-aériennes furent retirées vers le nord,
probablement au-delà de Bagdad. Les commandants US avaient organisé une
coordination parfaite entre les avions A-10 Warthogs et les unités
terrestres pour ouvrir une brèche dans les défenses en préparation d’un
assaut terrestre.

Le A-10 est en fait une mitrailleuse Gatling de 30 mm avec un avion
construit autour, capable de tirer 3.000 balles par minute, recouvertes
d’uranium appauvri. Il est relativement lent, alors il ne peut etre employé
que dans les cas d’une supériorité aérienne totale. Mais c’est aussi un des
avions les plus agiles jamais construits. En une seconde, il peut réduire un
tank en cendres ou démolir des positions de défense. A deux, les A-10
peuvent réduire en poussière une immeuble de plusieurs étages en cinq
minutes, ou - comme l’a démontré le Général Barry McCaffrey en 1991 - ils
peuvent transformer une colonne en fuite, composée de plusieurs milliers
d’hommes et plusieurs centaines de tanks, en un amas de débris fumants et de
corps démembrés.

Les cadavres sont désormais un phénomène familier pour une nouvelle
génération de soldats US. Beaucoup rentreront chez eux avec la tête pleine
d’images de cadavres et le corps rempli d’uranium appauvri. Ils connaîtront
à leur retour leur moment de gloire en public, puis les cadavres reviendront
les hanter. Puis l’uranium appauvri aussi.

Certaines personnes apprennent à vivre avec les cadavres. Certaines
prennent goût à la liberté de tuer. Le machiste parfait est un psychopathe.
Un jeune Marine qui venait de tuer une femme à un point de contrôle a dit,
comme si de rien n’était, que "la gonzesse s’était mise en travers du
chemin". Un gangster. Un dur-à -cuire.

D’autres, lorsque l’adulation passagère se sera évanouie, verront leur
psychismes écorchés à vif par la cruauté d’une culture de consommation en
déclin, et leur aliénation se transformera en drogues, psychoses et
suicides. Alors on dira que ce sont EUX les malades.

Nous n’avons rien vu de tout ça le 3 avril, ni chez les troupes, ni chez
nous, ni sur CNN. Comme l’air, nous respirons l’aliénation avec naturel. Le
3 avril, nous avons assisté à la prise de l’aéroport Saddam Hussein dans la
banlieue de Bagdad, et le CENTCOM battait le rythme des applaudissements.

Les drones apprivoisés de Rumsfeld ont commencé à bourdonner dans les airs
au-dessus de Bagdad, comme des moustiques du Tigre, pour une valeur 37
millions de dollars pièce pour le modèle Global Hawk et 40 millions de
dollars pour le modèle Predator (sans compter les sommes investies pendant
les années de recherche). Ils ont pris des photos d’Irakiens pointant le
ciel du doigt tandis que les combattants prenaient des mesures de précaution
complexes, comme se cacher dans une allée pour échapper à leur regard
électronique. Ensuite sont arrivés les véritables avions.

De nouveau les A-10, telle une nuée mortelle au-dessus des banlieues de
Bagdad, détruisant les maisons et l’histoire de la vielle ville en prévision
du prochain assaut terrestre.

C’était la nouvelle stratégie : le meurtre en masse. Et il prenait de
l’ampleur.

L’aéroport Saddam Hussein fut rebaptisé par ses occupants. Ali Hassan
al-Majid - "Ali le Chimique" selon la presse hystérique qui cherchait de
nouvelles caricatures pour alimenter ses hallucinations - fut bombardé, et
l’histoire fut racontée pendant des journées entières - un dernier rideau de
fumée pour le troupeau d’Américains qui ne devaient pas prendre conscience
des cadavres bien réels.

Une Guerre de Symboles

Le 3eme Infanterie effectua sa petite incursion - une reconnaissance en
force - dans Bagdad le 5 avril et rencontra une opposition sporadique mais
féroce de la part de ceux qui s’étaient cachés la veille dans les allées
lorsque les drones survolaient la ville. Les hôpitaux de Bagdad étaient
débordés, des cadavres traînaient dans les coins sous des couvertures, les
plus gravement touchés étaient abandonnés à leur sort tandis que les
médecins et les infirmières s’acharnaient nuit et jour à sauver ceux qui
pouvaient l’être encore. En dépit des médias complaisants, nous savions que
les sols étaient baignés de sang humain.

Les combattants Irakiens - devenus des symboles pour un monde arabe
humilié - trouvèrent, eux, que la réalité n’avait rien de symbolique. Leurs
nouvelles tactiques, enseignées par les Russes, faisaient face à 
l’annulation de la cyber-guerre prônée par Rumsfeld et son remplacement par
un véritable bain de sang provoqué par les A-10. Leur décentralisation - qui
présentait un avantage au début, malgré l’amateurisme et un coût
tragiquement élevé en vies humaines - se transforma en déroute sous une
pluie mortelle d’uranium.

Les États-Unis démontraient leur détermination à conquérir Bagdad, quitte
à raser la ville si nécessaire, et les civils en payaient un prix très
lourd. On a même vu certains "progressistes", confortablement à l’abri en
Europe et aux États-Unis, commencer à critiquer publiquement les combattants
Irakiens pour ne pas avoir eu le courage d’aller jusqu’au bout et de
transformer Bagdad en un Armageddon.

Les lumières s’éteignirent à Bagdad, et les forces US se frayèrent un
chemin jusqu’aux rives du Tigre. Le 7 avril, les États-Unis testèrent les
bombes briseurs de bunkers sur une maison où Saddam était censé se cacher.
La presse US mentionna à peine les victimes civiles, dont des enfants, tandis
que CNN et consorts s’engagèrent dans une nouvelle spéculation frénétique
pendant trois jours sur l’état physique d’un seul homme.

A ce stade, tuer des civils faisait partie de la routine. Voici une
description poignante de Laurent Van der Stockt, photographe de l’Agence
Gamma pour les magazine New York Times :

"Au matin du 7 avril, les Marines décidèrent de traverser le pont. Un obus
tomba sur un transport de troupes. Deux Marines furent tués. La traversée
prenait une tournure tragique. Les soldats étaient stressés, fébriles. Ils
criaient. Le danger ne me paraissant pas très grand, alors je les ai suivi.
Ils hurlaient, criaient des ordres et leurs positions les uns aux autres.
C’était quelque chose à mi-chemin entre un phantasme, une mythologie et un
conditionnement. L’opération devenait une sorte de traversée du Pont de la
Rivière Kwai.

"Plus tard, le terrain se dégagea. Les Marines avançaient et prenaient
position, se cachant derrière des monticules de terre. Ils étaient toujours
très tendus. Une petit camionnette bleue s’approcha du convoi. Trois tirs de
sommation, pas très précis. Les tirs étaient censés faire arrêter la
camionnette. La camionnette continua, fit demi-tour, se mit à l’abri puis
revint lentement. Les Marines ouvrirent le feu. Ce fut l’enfer. Ils tiraient
de tous les cotes. Ils entendaient crier "cessez le feu". Le silence qui
suivit fut assourdissant. Deux hommes et une femme venaient de se faire
cribler de balles. C’était donc ça l’ennemi, la menace.

"Un deuxième véhicule s’approcha. Le même scénario se répéta. Ses
passagers furent tués sur le champ. Un vieillard marchait lentement avec une
canne sur le trottoir. Ils l’ont tué aussi. Comme pour le vieillard, les
Marines ouvrirent le feu sur un tout-terrain qui roulait le long des berges
de la rivière et s’approchait trop près. Criblé de balles, le véhicule se
retourna. Deux femmes et un enfant en sont sortis, miraculeusement indemnes.
Ils se réfugièrent dans la carcasse du véhicule. Quelques secondes plus
tard, la carcasse explosa en morceaux lorsqu’un tank lui tira dessus.

"Les Marines sont conditionnés pour toucher leur objectif à n’importe quel
prix, tout en restant en vie et face à n’importe quel ennemi. Ils ont
recours à une puissance de feu disproportionnée. Ces soldats endurcis,
traînant derrière eux des tonnes d’équipement, soutenus par une puissance
d’artillerie extraordinaire, protégés par des avions de combat et des
hélicoptères, étaient en train de tirer sur une population qui ne comprenait
rien à ce qui se passait.

"De mes propres yeux j’ai vu environ 15 civils se faire tuer en deux
jours. J’ai vu assez de guerres pour savoir qu’une guerre n’est jamais
propre, que les civils sont les premières victimes. Mais ce qui était en
train de se dérouler ici était folie pure."

La résistance se réduisait à quelques poches, certaines encore
déterminées, et beaucoup qui disparaissaient sans laisser de traces. Des
dizaines de milliers de combattants Irakiens sont portés disparus à ce jour,
et l’idée qu’ils auraient pu gagner la Syrie pour organiser une riposte fut
avancée par l’Administration US qui se voulait menaçante, même si sa
capacité à mener une guerre dans une autre partie du monde est actuellement
voisine de zéro.

S’il fallait choisir un moment pour cogner sur les États-Unis, c’est
maintenant. Ils sont comme un gros chien bloqué au bout d’une laisse bien
solide.

La vantardise impériale sur cette attaque foudroyante est tempérée dans
les coulisses par le fait que - contrairement à toutes ces foutaises sur le
destruction des unités Irakiennes - les sacrifices les plus courageux des
combattants Irakiens ont eu lieu non pendant des confrontations
conventionnelles mais lors des manoeuvres de ralentissement. Et ça a marché.
Les Irakiens ont pris avantage de l’aversion des Etats-Unis pour les pertes
"amies" et leur obsession d’une "force de protection".

Le fait est que la majeure partie des forces Irakiennes a réussi à 
effectuer un repli en ordre... quelque part... et les États-Unis soupçonnent
la Syrie. Peut-être. Ils sont peut-etre encore en Irak. Ils sont peut être
partis. Peut-être pas.

Il y a encore des milliers de tanks et de véhicules blindés en Irak, et
ils ne sont pas partis tous seuls. Des centaines de milliers d’armes
légères. Jusqu’à 3.000 missiles anti-chars. Plus de 1.500 pièces
d’artillerie, et une demi-douzaine de lanceurs SCUD, plus de 1000 armes
légères anti-aériennes ainsi qu’un stock non négligeable de missiles
sol-air, une douzaine d’hélicoptères Hind, plusieurs dizaines de petits
hélicoptères, et une vingtaine d’avions PC-7 et PC-9.

Les commandants militaires US sont préoccupés par ces chiffres, et ils ont
raison de l’etre.

Le 8 avril, les États-Unis ont testé les nouvelles limites de leur
impunité en attaquant délibérément un convoi de l’Ambassadeur Russe, puis
ils ont affirmé qu’il s’agissait d’une "erreur". Quelques jours auparavant,
Rumsfeld, dans un de ses accès de rage, avait menacé les Russes.

Al-Jazeera avait été publiquement attaqué par le CENTCOM quelques jours
auparavant pour avoir osé montrer des soldats américains morts (ce qui
risquait de saper le soutien à domicile). Ils auraient dû faire attention.
Lorsque Al-Jazeera faisait du journalisme en Afghanistan, les Américains ont bombardé leurs bureaux, sans un mot d’excuses.

Le 8 avril, les forces Américaines ont détruit les bureaux d’Al-Jazeera à 
Bagdad et dans le même temps attaqué les journalistes indépendants dans
l’hôtel Palestine. Le symbole du nom a été bien compris dans le monde Arabe,
et les États-Unis voulaient tester la possibilité d’éliminer des témoins.

Un contre-symbole fut développé dès le lendemain. Tandis que les
États-Unis poursuivaient le massacre, pénétrant dans Bagdad à partir de
trois directions et se préparant à attaquer Kirkuk, les militaires
Américains ont rassemblé une foule éparse autour d’une statue de Saddam
Hussein, puis l’ont déboulonné tandis que les figurants applaudissaient. La
presse embarquée, dans un geste honteux et mesquin, tourna de gros plans
pour faire croire à la présence d’une foule nombreuse. Les images sont
encore diffusées, bien après que la supercherie ait été découverte. Ils ont
même refusé de montrer le drapeau Américain qu’un jeune soldat débordant
d’enthousiasme avait inopinément posé sur le visage de la statue. Un peu
trop de symbolisme.

Rumsfeld perdit cette fois les pédales à la télévision, en répétant sans
cesse "il s’agit d’une libération, il s’agit d’une libération, il s’agit
d’une libération."

Puis le pillage a commencé, et les États-Unis ont regardé faire. Je l’ai
déjà vu faire en Haïti. Laissez s’instaurer le chaos puis ils viendront vous
supplier de réinstaurer l’ordre, même si l’ordre est instauré par des
envahisseurs. Certains sites furent protégés, comme le bâtiment du Ministère
du Pétrole. Selon moi, c’était l’événement le plus symbolique de toute la
guerre.

L’Irak est le berceau géographique et culturel de la civilisation
occidentale. Les militaires américains furent envoyés pour attaquer ce
berceau de la civilisation, et les soldats américains furent à l’origine du
pillage du Musée d’Archéologie, où 7.000 ans d’objets inestimables étaient
conservés pour la postérité. Des témoins oculaires ont signalé qu’avant le
début du pillage, les Américains avaient vidé les rues en tirant des coups
de feu. Puis ils se sont arrêtes devant le musée et ont commencé à tirer à 
l’intérieur. J’ai vu dans un reportage de CNN un trou provoqué par le tir
d’un obus de char, beaucoup trop haut pour avoir été provoqué par un
pilleur. Ils ont assassiné les deux gardes Soudanais qui gardaient le
bâtiment, puis ils ont ordonné aux pilleurs, par l’intermédiaire de leurs
interprètes, d’entrer dans le bâtiment et de le piller. Le 15 avril, les
Archives Nationales, où des millions de pages de documents historiques,
certains vieux de plusieurs siècles, étaient entreposés, furent pillées à 
leur tour, et les précieux papiers furent brûlés par une meute tandis que
les soldats américains observaient sans intervenir.

Le Non-Dénouement et l’Impérialisme Moral

Le reste de l’histoire pourrait ressembler à un dénouement. Kirkuk est
tombée. Mossoul est tombée. Mais ce n’était que le début. Une nouvelle
politique commence, et nous allons découvrir ce qui nous attend.

La victoire "militaire" est assurée. Les gangsters de Washington ont gagné
leur nouveau terrain, mais pourront-ils le garder ? Ils n’attaqueront
certainement pas la Syrie. Encore une fois, ceux que le pensent n’ont pas
fait les calculs, politiques et militaires. Les États-Unis ont lancé leur
appareil militaire jusqu’à ses limites conventionnelles, en premier lieu, et
l’objectif était en fait l’Europe et la Chine, avec le pétrole Irakien comme
objectif stratégique.

Les anti-impérialistes, les gens avec un courage moral, doivent cesser de
se laisser berner par ces gangsters et leur presse flagorneuse, et cesser de
confondre le discours de la classe dirigeante avec les motivations de la
classe dirigeante.

Les balivernes de Bush sur le Mal ne sont que des clins d’oeil en
direction de la droite chrétienne aux États-Unis qui croit que nous sommes
dans l’ère des réalisations de certaines prophéties bibliques. Il forment
une partie essentielle de l’appui populaire à la Junte de Bush aux
États-Unis, et - en tant que chrétiens Sionistes - au puissant lobby
Israélien. Après une période de crise pour l’hégémonie US, le plan des
NéoConservateurs, tracé il y a déjà quelques années, est en réalité celui
d’une laicité pure et dure. Leur véritable faiblesse est leur myopie
bourgeoise et leur incroyable orgueil démesuré. Ils sont incapables de
comprendre l’histoire en tant que processus auquel participent les masses.

Le néolibéralisme - expression de l’impérialisme US - était en perte de
vitesse avant le 11 Septembre. Cette forme d’expression de l’impérialisme
vit le jour sous l’administration Nixon, dans le but de dépasser les
faiblesses structurelles et profondes du système - dont une des principales
était la composition meme du Capital - où le Nord Industrialisé pillait le
Sud sous dépendance. Il a déjà beaucoup été dit sur le caractère de cette
transformation - mais elle s’appuyait sur une hégémonie du dollar, et la
base de l’hégémonie du dollar, en fin de compte, était la puissance
militaire.

La caractéristique fondamentale de ce néolibéralisme était que cette
domination "bénigne" des États-Unis était acceptée par les autres puissances
impériales parce que les États-Unis jouaient le rôle essentiel d’arbitre
dans un système d’exploitation et d’accumulation multilatérale.

La différence entre les néolibéraux (les Démocrates) et les
Néoconservateurs (Les plus Républicains des Républicains) aux États-Unis ne
porte pas sur la question de l’exploitation ou d’accumulation. Ils sont tous
partisans du maintien du statut et des privilèges de la classe dirigeante
US, dont ils font tous partie.

La différence réside entre deux illusions opposées ; celle des néolibéraux
qui croient qu’il est possible de revenir à la gloutonnerie multilatérale du
passé - et que les États-Unis pourraient retrouver un rôle paternel et
bienveillant - et celle de néoconservateurs qui pensent que les États-Unis
pourraient avoir une part plus grande du gâteau et la manger tout en se
livrant à un racket de protection globale sur les réserves d’énergie.

Les néolibéraux ne peuvent résoudre le problème des rebellions
périphériques et la chute des taux de profit. Les néoconservateurs ne
peuvent résoudre le problème des coûts militaires - économiques et
politiques.

Pendant ce temps, aux États-Unis, le début des hostilités le 20 mars a
élargi les bases d’une plus grande unité pour le mouvement anti-guerre.

La puissance du mouvement anti-guerre avant l’attaque résidait dans la
convergence de différentes tendances politiques, y compris de nombreux
secteurs des milieux d’affaires et des classes dirigeantes, autour d’un seul
mot d’ordre : Non à la Guerre !

Toute tentative de préserver cette alliance se heurtera à la réalité. Elle
ne pourra pas tenir parce que sa base a disparu, et les divergences
apparaîtront au grand jour. De nombreuses personnes ont évolué d’une
position de remise en cause des motivations de la guerre vers une position
franchement anti-impérialiste. Le moment est venu pour insister sur
l’éducation et la consolidation de cette partie de la population qui est
encore réceptive - particulièrement les gens de couleur et les travailleurs.

Les anti-impérialistes (et j’en fais partie) sont à nouveau à découvert,
et ils ne sont plus confondus dans la masse. Les Libéraux (y compris les
néolibéraux) sont aussi en train de reprendre leurs anciennes positions. Si
nous n’y prenons garde, nous pourrions etretentés d’emprunterle même
chemin,qui sembleprometteur mais ne mènera nul part. Symboliques de cette
marche arrière sont certaines stratégies rhétoriques ou politiques qui
étaient tolérées au sein de la diversité du mouvement avant le déclenchement
de la guerre, mais il nous faut maintenant leur répondre sur des positions
de gauche.

Une des plus révélatrices de ces stratégies est la dénonciation de la
direction du parti Baas, particulièrement Saddam Hussein. Il s’agit là d’une
erreur historique. Le Baasisme était un mouvement qui ne peut etre jugé à 
l’aune de la moralité occidentale. C’est comme si on jugeait le racisme des
noirs au même titre que le racisme des blancs. La réalité des relations de
pouvoir rendent ces points de vue irréconciliables et qualitativement
différents.

La pente glissante de l’impérialisme moral.

La dénonciation rituelle de Saddam Hussein avant, pendant et après la
dernière invasion n’a pas empêché le mouvement anti-guerre de se faire taxer
de pro-Saddam ou d’anti-patriotique.

Le seul résultat fut de voir une grande partie du mouvement anti-guerre se
faire assommer lorsque les tanks ont commencé à rouler vers le nord.
L’aveuglement devant la nature même de l’impérialisme des États-Unis et de
sa responsabilité bien avant la guerre - en tant que système global - de
tous les aspects de la situation au Moyen-Orient a déboussolé les soi-disant
progressistes après qu’ils se soient livrés à des comparaisons morales
déplacées, généralement basées sur une campagne de diabolisation qui a duré 13 ans, et plus récemment, allant même jusqu’à demander que l’ONU se charge du travail d’occupation.

Michael Keaney, un économiste qui vit en Finlande a vu juste lorsqu’il
remarqua :

"...différentes personnes de la gauche occidentale, au beau milieu des
événements actuels, sont en train de perdre leur temps et leur énergie
précieux en répétant "je vous l’avais bien dit" ou en donnant des leçons sur
les avantages de la "démocratie" alors que la véritable tache qui nous
attend est la lutte contre l’impérialisme. Dans de telles circonstances, le
seul résultat tangible de se laisser influencer par ce discours est la
légitimation de l’impérialisme. Nous perdons un terrain précieux lorsque
nous accordons le moindre crédit à la propagande des libéraux et des
néo-conservateurs contre des régimes dont le développement a été détourné,
tordu, saboté, manipulé, écrasé... par l’ingérence constante de l’Occident
ce qui, selon les termes très justes d’Edward Said, "les a rendus fous après
des décennies". En ce moment même je n’ai pas vraiment envie d’entendre
parler de la corruption de Saddam. Une analyse de classe précise de l’Irak
d’avant l’invasion serait appropriée pour mieux comprendre comment les
choses vont se dérouler dans le futur. Mais très honnêtement, par les temps
qui courent et jusqu’à ce que l’on me prouve le contraire, Saddam Hussein et
les siens font partie du mouvement anti-impérialiste..."

Cette idée sera d’autant mieux acceptée que la véritable lutte contre
l’occupation américaine se développe. La lutte ne peut être menée selon les
règles établies par les progressistes occidentaux, ni même par la gauche
Occidentale. Il faudra une forme d’unité et de lutte appropriée pour ceux
qui s’engageront dans la résistance, et ce ne sera pas assez séduisant pour
les Bolcheviks en BMW en train de siroter un cappuccino et de planifier la
révolution dans des lieux où ils n’ont jamais mis les pieds.

Il nous est impossible de savoir - du moins pour la plupart d’entre nous -
ce que sera la résistance Irakienne, ni même si elle existe déjà .

Il se peut que nous y assistions déjà , par les mini-révoltes contre
l’occupation US qui se produisent ici ou là , par les mobilisations de rue
qui forcent les militaires US à se retirer ou à réagir avec démesure. Le
rejet de la colonisation US requiert des dirigeants. Cela déstabilisera
certainement l’occupant US et, afin de maintenir le niveau de désordre, il
faudra empecher les États-Unis de connaître les plans et les intentions. Ce
qui signifie une élimination sans merci des collabos. Ce qui pourrait
signifier des attentats-suicides. Certains disparaîtront vers d’autres pays
pour améliorer leur technique ; le maniement des armes et des
communications, les embuscades, la guérilla. L’organisation d’unités et de
militants, certains se mêleront à la population pour suivre l’état d’esprit
des gens de la rue. Laissons mûrir les choses. Les fissures apparaissent
déjà au sein de la société Irakienne, et la résistance aux Américains a
commencé avant même la fin des hostilités. Attendons et planifions une ou
deux actions inattendues et dévastatrices lorsqu’ils ne s’y attendront pas,
dans un an, dans deux ans, peut-etre plus, et en attendant organisons
l’insurrection. Préparons des planques, des caches et des réseaux
logistiques. Ce ne sont là que des hypothèses.

Nous n’en savons rien. Mais la Famille Bush du Crime non plus.

Ce que nous devons comprendre est que les progressistes ne peuvent
s’opposer à ce qui s’avérera nécessaire pour expulser l’envahisseur. Comme
disait Henry Liu, nous ne pouvons laisser le Fardeau de l’Homme Blanc
devenir notre propre fardeau en tombant dans le piège de l’impérialisme
moral. Nous ne pouvons placer une moralité abstraite au-dessus des peuples.

Ne faisons pas partie du troupeau.

Cette histoire est loin d’etre terminée.

STAN GOFF

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site for non-profit purposes only.

- Je suis un ancien sergent des Forces Spéciales. Cela n’impressionnera
pas beaucoup ceux pour qui les seules opinions qui comptent sur les
questions militaires sont celles d’anciens officiers, étant donnée que ces
bons à rien d’appelés ne sont pas censés être capables de saisir toutes les
nuances d’une doctrine.

Mais je n’étais pas simplement un soldat. J’ai étudié et enseigné la
science et la doctrine militaire. J’étais instructeur en tactique au Jungle
Operations Training Center à Panama, et j’ai enseigné la Science Militaire à 
West Point. Et contrairement à l’imagerie populaire des Forces Spéciales,
notre mission était d’enseigner. Nous offrons conseil et assistance à des
forces étrangères. Ca va de l’enseignement au tir de précision à un
particulier, jusqu’à la formation d’un bataillon à l’art de coordonner des
opérations aériennes avec d’autres corps d’armées.STAND GOFF
Extrait source Narco News

Source : CSP

Traduction :CUBA SOLIDARITY PROJECT

Source CUBA SOLIDARITY PROJECT

"Lorsque les
Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains."

URL de cet article 702
   
La République contre son École
Muriel FITOUSSI, Eddy KHALDI
Certains, après la sortie de « Main basse sur l’école publique », (1) n’ont pas voulu croire, au moins dans un premier temps, dans la radicalité des postulats et parti-pris idéologiques qui avaient présidé, comme nous le dénoncions alors, aux mesures initiées par Xavier Darcos. Puis la « fusée des réformes » a décollé, et les yeux de nombreux citoyens, au-delà même de la communauté éducative, ont été décillés. Les atteintes graves au service public d’éducation se sont succédées à un rythme (…)
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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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