Le gendarme du monde aide les rebelles ? Ce "scoop"-là a dix jours. Et depuis deux ans, le rôle de nos propres barbouzes a été évoqué à plusieurs reprises, sans faire de vagues.
Maintenant, en voilà une vague mais c’est la Vague Blanche ! De quoi se mêle-t-on en Syrie ?
Pendant que nos services secrets aggravent autant qu’ils le peuvent la situation, l’opération intitulée « laVagueBlanchePourLaSyrie » en appelle à notre affectif, avec force vidéos effrayantes (on appelle cela propagande). Elle est développée à un moment clé : l’armée syrienne n’est pas débordée voire regagne du terrain, elle ne perd pas massivement ses conscrits au profit de l’opposition.
Les USA et G-B, tout en renforçant leur aide aux rebelles, n’osent pas encore les armer officiellement. L’opposition de Doha annonce vouloir négocier, mais se heurte à son principe fondateur de surtout ne pas permettre un maintien du régime. La France, dont des troupes sont, selon Juppé, dans la région et « prêtes à intervenir » depuis 2011, est particulièrement en porte-à -faux puisqu’elle combat au Mali le même jihadisme qu’elle appuie en Syrie.
Dans ce contexte, dénoncer les massacres en Syrie sans dire clairement les responsabilités ni les enjeux permet aux tenants de l’ingérence de s’auto-justifier dans leur implication « humanitaire »... contre le régime, et en soutien diplomatique, économique, militaire (le matériel « non létal » a déjà fait l’objet de livraisons officielles). Dire « stop » à toute violence, c’est beau a priori, sauf que cela devient ignoble quand cela prépare d’autres violences sous l’égide du gendarme du monde.
Que le scoop de Malbrunot soit confirmé ou pas, il aide à comprendre la duplicité de cette Vague blanche.