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De Sarkozy à Hollande, les indulgences françaises avec le paradis fiscal panaméen

En matière de délinquance financière et d’hypocrisie fiscale, les rapports des dirigeants français – présidents en tête – avec le petit État d’Amérique centrale sont jalonnés d’indulgences coupables.

Puisque le Panama revient sur le devant de l’actualité avec le scandale des « Panama Papers », rappelons que les politiciens et grandes instances internationales nous mentent régulièrement lorsqu’ils mettent en avant le combat contre ce fléau. En France par exemple, Nicolas Sarkozy se moquait de nous quand, fanfaronnant, il déclamait le 23 septembre 2009 sur TF1 et France 2, « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ». Faut-il lui rappeler que l’évasion fiscale coûte de 60 à 80 milliards d’euros par an au budget de la France ; que la principale banque française, la BNP Paribas, détient pas moins de 170 filiales dans les paradis fiscaux (dont 29 filiales au Luxembourg, 10 à Hong-Kong, 7 en Suisse, 7 à Singapour et 7 aux Îles Caïmans) et que toutes les entreprises du CAC 40 fraudent allègrement le fisc en échappant à l’imposition via leurs filiales implantées dans ces territoires à faible fiscalité ?

Paradoxalement, après la décision prise par le G20 de Londres de sanctionner les États non coopératifs en matière fiscale, cette même année 2009, au mois de mai, le Panama sort de la liste noire établie par l’OCDE. Cette liste noire devient vierge dès 2009 : « Il n’y a plus actuellement aucune juridiction dans la liste des paradis fiscaux non coopératifs du Comité des affaires fiscales de l’OCDE » peut-on lire sur le site de l’OCDE. Le Panama figure simplement sur une liste grise |1| des États dont les engagements restent à être traduits dans les faits.

Sarkozy fait sortir Panama de la liste des paradis fiscaux

Mais, comme si cela ne suffisait pas pour le bon déroulement des affaires, Sarkozy a obtenu la sortie du Panama de cette liste grise. Tout d’abord en signant le 30 juin 2011, une convention fiscale entre la France et le Panama « en vue d’éviter les doubles impositions et de prévenir l’évasion et la fraude fiscales en matière d’impôts sur le revenu ». Actant cette décision, le pays est naturellement sorti de la liste noire française des paradis fiscaux |2| qui est mise à jour tous les ans au 1er janvier (Notons au passage, qu’en janvier 2014, Jersey et les Bermudes sortent de cette même liste noire, après avoir été inscrits pendant seulement six mois !). Pour le Panama, c’était la 12e convention obtenue avec un pays de l’OCDE, quota et condition nécessaire pour sortir de la liste grise établie par l’OCDE, sortie effective le 6 juillet 2011 |3| |4|.

Pour la sénatrice UDI, Nathalie Goulet, qui avait été vice-présidente d’une commission d’enquête du Sénat sur le rôle des banques dans l’évasion fiscale, c’est très clair : « C’est Nicolas Sarkozy qui a fait enlever le Panama de la liste des paradis fiscaux ». Le 4 avril 2012, malgré l’opposition du Sénat, son ministre de l’Économie et des Finances François Baroin, et sa ministre du Budget, Valérie Pécresse, ratifient l’accord fiscal avec le Panama.

La décision de Sarkozy, qui a donc eu des répercussions importantes, aura sans doute été influencée par sa rencontre avec celui qui était son homologue panaméen, Ricardo Martinelli, de passage à Paris – où il a par ailleurs été reçu au siège du MEDEF – le 17 novembre 2011. Cette rencontre a permis d’aborder la question de la présence d’entreprises françaises dans d’importants appels d’offres pour de juteux contrats au Panama. « En réalité, cet accord a été acheté pour Bouygues et pour Alstom », s’indignait alors le député communiste Jean-Pierre Brard en plein hémicycle. Certes, GDF-Suez, Alcatel, Degrémont ou encore Alstom pour le métro de Panama city et la Compagnie du Rhône, pour l’élargissement du canal, étaient alléchées par d’éventuels contrats. À la même période, l’ex-dictateur panaméen et ancien informateur de la CIA, Manuel Noriega, condamné pour blanchiment d’argent, est extradé de France, où il était détenu, vers le Panama. « Coïncidence troublante », relèvera l’élu Jean-Pierre Dufau (PS) |5|.

Hollande décore l’ex-président du Panama de la Légion d’honneur

Tout comme Noriega, qui reçut la Légion d’honneur des mains de François Mitterrand en 1987, le multimillionnaire et ancien président du Panama de 2009 à 2014, Ricardo Martinelli, a été décoré le 14 juillet 2013 par François Hollande qui l’a élevé au rang de Grand-Croix de la Légion d’honneur |6|. Actuellement visé par une douzaine d’enquêtes pour détournement de fonds, crimes financiers, distribution de pots-de-vin et poursuivi pour avoir fait surveiller illégalement plus de 150 opposants en utilisant des fonds publics, Martinelli, en cavale, est visé par un mandat d’arrêt.

Ironie de l’histoire, le Panama parviendra à sortir de la liste grise du Groupe d’action financière internationale (GAFI), institution qui dit lutter contre le blanchiment, le 18 février 2016, 2 mois avant que n’éclate l’affaire dite des Panama papers. Sur le site de l’ambassade du Panama en France, on peut voir le GAFI féliciter le Panama et le ministre panaméen de l’Économie et des Finances, Dulcidio De La Guardia, déclarer : « C’est un triomphe de tous les panaméens d’un pays qui a travaillé ensemble, secteur public et privé, et réussit les consensus nécessaires pour sauvegarder les meilleurs intérêts de notre Nation. Cela a permis l’adoption et l’application d’une nouvelle réglementation qui positionne le Panama à l’avant-garde en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux » |7|.

Il faudra attendre le 8 avril 2016, sous la pression du scandale des « Panama Papers », pour que le ministre des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, annoncent avoir réintégré par décret le Panama dans la liste française des États et territoires non coopératifs (ETNC) en matière fiscale |8|. La multiplicité de ces listes est totalement incohérente et celles-ci, parfois attachées au folklore lointain, oublient trop souvent certains paradis fiscaux du Nord comme le Delaware aux États-Unis, la City de Londres, la Suisse, le Luxembourg ou la Belgique par exemple. Qu’on ne se méprenne pas, Nicolas Sarkozy, tout comme François Hollande, sont bien les amis de la – grande – finance.

Jérôme DUVAL

Notes

|1| Voir sur le site de l’OCDE : juridictions qui ont pris un engagement à améliorer la transparence et à mettre en place des échanges effectifs de renseignements en matière fiscale.

|2| En réponse aux critique émises à propos des listes de l’OCDE et parce qu’il fallait agir, la France a émis sa propre liste de paradis fiscaux. Et chaque pays ou presque a dressé sa propre liste. À noter qu’aucun pays européen n’inclut dans ses listes le Luxembourg ou l’État du Delaware aux États-Unis, paradis fiscaux pourtant reconnus. Lire Sébastian Seibt, « Le Panama sur la liste noire des paradis fiscaux : une mesure avant tout symbolique », France 24, 7 avril 2016.

|3| Pour sortir de la liste noire des États non-coopératifs en matière fiscale, en conformité avec les standards internationaux de transparence établis par l’OCDE, il faut établir au moins 12 conventions fiscales avec des pays membres de l’OCDE. La France de Sarkozy, en validant son accord fiscal avec le Panama, devient alors le 12e pays à remplir cette condition pour le Panama et déclenche sa sortie de la liste grise de l’OCDE au sein de laquelle le pays figurait depuis 2009. Voir : Emmanuel Lévy et Thomas Vampouille, « Quand Sarkozy sortait le Panama de la liste noire des paradis fiscaux », Marianne, 4 avril 2016.

|4| « En coordination avec le sommet du G20, l’OCDE a publié le 2 avril 2009 une nouvelle liste de paradis fiscaux partagés en trois listes : gris clair, gris foncé et noir selon le degré d’absence de coopération. Sont répertoriés, sur une « liste noire », des États ou territoires qui ne se sont pas engagés à respecter les standards internationaux. Deux listes « grises » désignent des États ou territoires qui se sont engagés à respecter les standards internationaux mais ont à ce jour signé moins des douze accords requis. » (Paradis fiscaux, Wikipedia).

|5| « En 2011, la sortie du Panama des paradis fiscaux s’est faite dans la précipitation », Tristan Quinault Maupoil, Le Figaro, 6 avril 2016.

|6| On peut voir plusieurs photos de la cérémonie sur le site Internet vivre-au-panama.com : "Le Président Ricardo Martinelli a reçu La grande croix de l’Ordre national de la légion d’honneur des mains de l’Ambassadeur de France au Panama..

|7| Voir sur le site de l’ambassade du Panama en France, « Panama réussit à sortir de la liste grise du Gafi »,18 février 2016.

|8| Cyrille Pluyette, « Le Panama a réintégré la liste noire française des paradis fiscaux », Le Figaro, 08/04/2016.

 http://www.cadtm.org/De-Sarkozy-a-Hollande-les
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COMMENTAIRES  

13/09/2016 10:24 par aldamir

Le paysage politique se trouve dans un état de délabrement lamentable depuis quelques décennies. Droite et gauche c’est du blanc bonnet à bonnet blanc. C’est le pouvoir financier mondial qui a pris les commandes pour instaurer le Nouvel Ordre mondial qu’il sera seul à diriger grâce à es pions placés aux commandes des pays qui ont avec les médias, pour mission de lui faciliter la tâche dans les meilleurs délais et au détriment de leur propre peuple.
Si vous ne prenez pas garde et attention des médias, ils vous feront haïr l’opprimé et adorer les oppresseurs. MalcomX

13/09/2016 19:13 par Non Aligné

Outre le fait que l’article dénonce que le PS ne vaut pas mieux que l’UMP en matière de lutte contre l’évasion fiscale, ce qui mérite d’être rappelé quand on voit que le fait que E. MACRON se dise "non socialiste" ait pu faire autant de bruit, je m’étonne toujours, concernant les paradis fiscaux, la propension, même parmi ceux qui les dénoncent, à toujours dénoncer les paradis fiscaux "des autres".

L’article finit par dire, après avoir parlé de quelques paradis fiscaux "exotiques" (Panama en l’occurrence) nous rappelle que les USA (sous-entendu les maitres du capitalisme) ont eux aussi leur propre paradis fiscal (le célèbre Deleware).

Cette présentation des paradis fiscaux a pour moi deux écueils :
 le premier, c’est de ne pas citer la paradis fiscaux français (Monaco, Andorre),
 le second, et probablement le plus important : faire comme si les paradis fiscaux exotiques (Panama, Nauru, Brunei...) étaient des pays libres qui avaient librement choisi le "dumping fiscal" et la finance offshore comme un modèle économique de développement.

Ce n’est pas du tout les cas : la plupart des paradis fiscaux sont sous l’influence géopolitique directe d’une grande puissance (des grands argentiers d’une grande puissance), généralement voisine, voire ancien colon (Panama est une succursale US, Nauru pilotée par l’Australie, le Liechtenstein et Luxembourg sous influence allemande, Chypre sous influence de la Russie...).

Les paradis fiscaux sont en fait devenu un rouage essentiel de la finance mondiale, et de la criminalité en générale (pas seulement celle en col blanc, qui est en tout état de cause assise sur la criminalité "de base")...

Bref, la question de la "liste" des paradis fiscaux est en sorte accessoire, même si elle permet d’éveiller des soupçons, de découvrir des montages, et d’identifier les "social-traitres" ou financièrement incultes.

22/09/2016 07:44 par alain harrison

Bonjour.

« « En France par exemple, Nicolas Sarkozy se moquait de nous quand, fanfaronnant, il déclamait le 23 septembre 2009 sur TF1 et France 2, « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ». Faut-il lui rappeler que l’évasion fiscale coûte de 60 à 80 milliards d’euros par an au budget de la France ; que la principale banque française, la BNP Paribas, détient pas moins de 170 filiales dans les paradis fiscaux » »

Il y a un mouvement qui s’appelle CADTM, et je crois que la gauche, je parle de ceux qui sont sérieux et intègre (la sincérité c’est du fla fla politicien) qui ont compris qu’aucune idéologie n’est en mesure de nous sortir du guêpier dans lequel le monde entier est, mais seulement les solutions "synergiques", ne perdons pas de temps avec la périphérie, et l’agenda de leurs mises en place.

Cessons de regarder la réalité à travers des grilles, regardons la en face. Il n’y a pas de systèmes , mais des individus conditionnés qui les maintiennent.
Il y a des boss, parce que les travailleurs croient qu’ils sont supérieurs. En fait, les travailleurs sont abusés parce que sous-éduqué, ils ne pensent pas par eux-mêmes, et les idéologies autant de gauche que de droite reproduisent tout simplement ce que les églises font encore : penser pour ses ouailles.

Le militant, milite parce qu’il a pris conscience de l’injustice, il en a pris conscience et le voit. Sa tâche est de faire voir , pas de bourrer le crâne avec une grille d’analyse, ça fait cent ans qu’on analyse à travers une grille. NON OUI

L’avantage avec CADTM, c’est qu’il analyse une situation et non à travers une grille d’analyse qui plus est idéologique.
Le montage d’un paradis fiscal n’a rien à voir avec Marx, mais tout simplement une affaire de criminel. Le politique sert à brouiller les cartes, et beaucoup de commentateurs le soulignes à tour de bras.

Ce qui est au Coeur du Marxisme, et je ne l’ai pas lu, mais j’ai bien vue le fond de sa pensée, celle qui compte et qui engage à l’action. « « le propriétaire vol la plus value produite par le travailleur.
Pour mettre un terme à ce vol, seul, les coopératives autogérées par les travailleurs.
Mais les communistes veulent contrôler les travailleurs, remplacer la production privée par la production d’état.
Un esclave privé par un esclave d’état.

Mais CADTM ne va pas assez loin dans ces politiques de changement qui concerne l’économie.

À lire.

Qui sauve qui ?
et
Que faire des banques ? Version 2.0
Des mesures immédiates pour aller vers la socialisation
25 mars par Eric Toussaint , Michel Husson , Patrick Saurin , Stavros Tombazos , Miguel Urbán Crespo
http://www.cadtm.org/Que-faire-des-banques-Version-2-0

La gauche a perdu la course au changement, les communistes sont encore en 1917.
Les progressistes, qui sont-ils ?

C’est à chacun de nous de prendre la pleine mesure de l’époque charnière qui s’ouvre sous nos pieds, nous sommes rendu là.
La gauche nous montre à tout bout de champ ses divisions, ses petits intérêts...zzzzzzzzzz
Elle n’a rien à offrir à personne, le revenu de base, non, les communistes parlent d’une théorie sur des rapports de....de quoi...
Patric le Hyaric, fait un beau discours au nom des communistes mais prêche d’une UE social qu’il faut espérer de nos voeux, tien Juncky en a touché un mot mais en continuant d’aller plus vite avec ses politiques.................absurdes.

JLM prend l’initiative, mais demeure flou.

ET puis l’autre (....)
MONTBROUGH REPART EN GUERRE – par Floréal
Que reste-t-il de Montebourg ? Par Floréal, site du PRCF www.initiative-communiste.fr Epouvanté par la perspective de rompre les amarres électorales avec le PS en perdition, le président du Parti de la Gauche Européenne (et secondairement, de ce qui s’intitule encore le « PCF »), j’ai nommé ( M. Pierre Laurent ), a multiplié les avances en direction du revenant Arnaud […]

Plus j’en apprends et plus je vois un clone d’hollande. Cou dont il en a combien de clones ce Hollande ?
Une autre chose, parmi les commentateurs, plusieurs font de bons commentaires mais ne disent mot sur des solutions, des solutions qui intéresseraient le peuple, peut-être.
Si vous êtes pour le changement qui redonnerait vie au sens de vivre, car c’est de cela qu’il s’agit, en 1917 la révolution avait donné un sens de vivre, rapidement enterré par un système titré : la dictature du prolétariat, et les prolétaires devaient être leur propre dictateur., dans le productivisme sans fin.
Le capitalisme, quand à lui, a trouvé une autre formule, mais par les temps qui courent, quand on regarde, et bien il penche de plus en plus pour la même recette, le productivisme......., mais, c’est l’enrobage qui compte. Les gens ne sont pas dupes, mais y a quelque chose qui empêche de réagir : le conditionnement, mais à valeur ajouté : le consumérisme. Les vieux ingrédients sont toujours là, bien en place (la peur de.....les promesses de ....) mais il y a quelque chose de plus, la croyance, ce phénomène étrange, mais qui c’est déplacé "rapidement" d’un objet à un autre, de la croyance religieuse à la croyance du rêve américain entretenu de mille et une façon, Hollywood, les jeux olympiques, les merveilles de la technologie, et le plaisir du virtuel........

La manipulation du conditionnement soigneusement entretenue.

C’est un facteur, mais le plus important, c’est un facteur psychologique. Bien sûr avec une bonne dose de répression multi forme, si la résilience à subir tous les reculs ne suffit pas. En voilà un terme de manipulation : la résilience.
Regarder le peuple Haïtien, malgré tous les malheurs, il chante il danse, comme il est résilient.

Allons-nous en rester là ?
Soyons claire, sans agenda clairement expliquer au peuple qui y adhère et qui le porte, avec des balises telles , qu’aucun affairiste et les oui mais ne peuvent détourner, parce que le mécanisme de OUT est sans appel...KAPUT.....Syriza et cie.
Conclusion, le peuple doit être le maître d’oeuvre, des comités à temps partagé de surveillance, toute personne n’y reste qu’un temps, et les critères sont strictes pour les représentants nommés pour tout poste de l’état. Et oui il faut de la surveillance à ce niveau. Et le temps partagé est un élément pour contrer la corruption.
Il y a deux fondamentaux, le reste c’est du baratinage. Et de ces deux dépend une éducation juste dans le sens de justesse (Krishnamurti). Sa pensée est à méditer par chacun pour chacun, à chacun de voir.
Le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulateurs tous manipulés est à enseigner au niveau collégial, il faut quand même un peu de maturité pour l’envisager adéquatement.
Mais chacun devrait le lire, il y a beaucoup de nous là dedans, de la condition humaine. Tout part de nous, il n’y a pas de système OUPS ! comme ça, de nulle part, mais soigneusement monté et il y a tous ces individus bien formatés qui le portent. En soi !

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