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Cuba Si - Cuba en 1961

Dans la série des documentaires sur Cuba, Cuba Si, un film documentaire de Chris Marker réalisé en 1961. Avec des chansons de Carlos Puebla.

1961, Cuba, l’année de l’Éducation. La Havane dans les premières années de la révolution, cette ville dans la plus grande industrie deux ans avant était le jeu et la prostitution.

1962, France, l’année de la Bêtisation. Cuba Si c’est l’évidence. La preuve par neuf : la censure française est la plus rétrograde du monde. Cuba Si est totalement interdit par le Ministère de l’Information, "en raison des risques que ce genre de production comportent pour l’ordre public" (Louis Terrenoire).

Le 1er janvier 1960, La Havane fête à la fois l’anniversaire de la Révolution et le jour des Rois, qui est Noël. Dans la vitrine d’un magasin, des Rois mages prennent, par téléphone, les commandes de cadeaux des enfants.

Une peinture murale célèbre d’autres Rois mages : Fidel Castro, Ernesto "Che" Guevara et Juan Almeida, apportant au peuple cubain l’industrialisation, la réforme agraire et l’alphabétisation. Dans ce pays où un tiers des habitants ne sait ni lire ni écrire, 1961 a d’ailleurs été déclarée "année de l’éducation".

L’actualité est aussi marquée par l’explosion d’une bombe... et par un match de base-ball, "grand creuset des passions". Pour se défendre des ennemis, les Cubains ne comptent que sur eux-mêmes et se forment en milices. À ceux qui défilent en ce jour de deuxième anniversaire de la révolution, Castro va dire "Nous n’aimons pas les parades. Nous n’aimons pas la guerre. Nous vivons dans un monde où il faut se défendre, et nous saurons nous défendre". Les haut-parleurs sont là pour rappeler une histoire encore fraîche : celle du "Che", de Raùl, de Camilo et d’un jeune avocat devenu chef de maquis dans la Sierra Maestra, Fidel Castro. C’est là qu’est née la révolution, là que les paysans ont aidé les maquisards à dégager le sens de leur combat : abattre la dictature de Batista, puis construire une société nouvelle.

À l’étranger, et notamment aux États-Unis, Castro est perçu comme une espèce de Robin des Bois moderne, qui prend aux riches pour donner aux pauvres. La révolution fait éclater le mythe. "Du travail pour tous, la terre à ceux qui la cultivent, les logements à ceux qui les habitent, et des maisons pour ceux qui n’en ont pas", tel est le programme. Il s’agit aussi de trouver des nouvelles ressources, de nouvelles industries et, avant tout, d’éduquer. Une fois consommée, la révolution est très vite condamnée par tous : les États-Unis, l’Église.

Castro, dans un entretien, se définit comme la conséquence d’un climat d’injustice qui régnait à Cuba. À côté de paysans analphabètes vivant dans la misère, existait une poignée de riches propriétaires vivant dans de luxueux palais. La révolution de 1958, comme celle de 1933, fut le résultat d’une colère populaire. Découverte en 1492 par Christophe Colomb, persuadé d’être aux Indes, Cuba était peuplée par des Indiens Siboneyes qui furent exterminés par les colons. Possession espagnole jusqu’au début de ce siècle, l’île ne cessa jamais d’attiser la convoitise de son voisin, les États-Unis. "Terrain de jeu et chasse gardée en 1958, Cuba était le bastion de l’antiaméricanisme en 1960". Comme ressource, le pays possède la canne à sucre, à la fois hydre bienfaisante et objet de dépendance économique. La vente de cette production aux Soviétiques, tout comme l’absence d’élections, furent beaucoup reprochées à Castro. Du côté culturel, la peinture à flanc de montagne, comme l’animation régnant dans les coopératives ou à l’Institut du cinéma suffisent à montrer le dynamisme de la Révolution. Pour se prémunir contre les attentats, des mobilisations de milices sont organisées.

Dans la rue, un orchestre d’enfants défile, d’abord dans l’indifférence générale. Puis, peu à peu, passants et badauds, comme emportés par les rythmes musicaux, se déhanchent tous avec frénésie. En cette année 1961, de quoi parlait-on dans le monde ? De l’Algérie, de l’Espace, du Congo, du Laos, de l’Afrique. Le 17 avril, on apprit que l’attaque contre Cuba était lancée.

1961, tout est possible à Cuba. Mais la guerre n’était pas loin. Des attentats. L’incendie des champs de cannes. Fidel Castro proclame la mobilisation des milices. Une longue veille commence. Un violent incident aérien précise les inquiétudes. Les enfants sortent de l’école, une fanfare militaire, Au deuxième changement de rythme, l’atmosphère s’allège. Et soudain, salsa !

Dans le monde, on écrivait le livre le plus cher du monde, l’apocalypse. Et l’on se met à parler de Cuba lorsque la radio annonce que l’invasion à commencé. Le logement est financé par les billets de loterie. Avant, cet argent allait dans les poches de Batista. D’une loterie à l’autre, il n’y a pas seulement le changement de l’escroquerie à l’honnêteté, il y a le passage d’un monde à un autre monde, d’un monde dans lequel l’argent ne joue pas le même rôle, et ce que ne savent pas les américains candides qui, le jour même du débarquement, achètent des terrains à Cuba, c’est que ce changement est irréversible.

Le 20 avril 1961, le monde apprenait l’échec de l’invasion, et que le peuple cubain tenait à sa révolution et qu’il était prêt à la défendre.

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Sur Chris Marker, voir aussi http://chrismarker.ch/longsmetrages/index.html

»» http://www.youtube.com/watch++cs_INTERRO++v=7TI5Avxoojo
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