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COURANT ALTERNATIF mars 2009 est paru

COURANT ALTERNATIF Le numéro188 de mars 2009 est paru

Sommaire et articles en lignes sur le site de l’OCL :

http://oclibertaire.free.fr/

Edito

Engrenages

Sans surprise, la crise sociale mondiale touche en premier lieu les pays qui étaient à l’avant-garde de l’exploitation (Madagascar, p18). Beaucoup plus étonnant la colère et la révolte touchent aussi des régions qui n’était pas connues pour leur effervescence sociale (Islande, p25) ; signe que cette fois les capitalistes ont poussé le bouchon encore plus loin que d’habitude.

Les engrenages de plus en plus complexes du merveilleux monde de l’entreprise, conçus pour grignoter et optimiser la moindre parcelle de profit pourrait donner l’impression que la machine se transforme en sorte de monstre incontrôlable (Renault, p13, Un monde bien compliqué, p15). Cela ne doit pourtant pas nous faire oublier que l’économie n’est pas une activité surnaturelle, dont les règles seraient inchangeables ; alors qu’en réalité, il ne tient qu’à l’humanité de les mettre à plat et de réfléchir à d’autres modes d’échanges et de relations.

Nul besoin d’aller chercher bien loin les exemples de ce monde qui marche la tête à l’envers. La Guadeloupe comme tous les départements d’outre-mer possède une économie coloniale fondée sur la satisfaction prioritaire des besoins en matière première ou agricole de la métropole. Privés de ressources vivrières locale, les habitants sont alors soigneusement maintenus dans un système de dépendance, dans lequel la satisfaction de leurs besoins ne peut que transiter par quelques importateurs distributeurs qui en profitent pour se garnir généreusement les poches. Coloniale également la considération portée par le pouvoir politique sur la lutte des antillais. Il aura fallu près d’un mois de grève générale et de blocages, impliquant l’essentiel de la population, pour que le gouvernement daigne envoyer un sous-secrétaire d’état sans aucune capacité d’initiative. Yves Jego étant lui-même sous la tutelle de Michele Alliot-Marie, elle-même sous la tutelle de Fillon, etc., il n’a guère plus de pouvoir que le concierge de l’Elysée… Colonial enfin le traitement médiatique " à retardement " de cette crise qui cherche à présenter la situation comme un problème d’identité antillaise alors qu’il s’agit d’un problème social, comparable à la métropole, en plus exacerbé. Nous aurons l’occasion d’aborder plus en profondeur les tenants et aboutissants de cette lutte dans le prochain numéro de Courant Alternatif à paraître début avril.

En métropole aussi les « partenaires sociaux » méritent de plus en plus d’être requalifiés en « adversaires sociaux » ; dans les universités (voir p6), dans le commerce (Marché Saint Pierre, p4) ; d’autant plus que le pouvoir n’a pas oublié de manier le bâton pour refroidir les manifestants un peu trop exubérants (Saint Nazaire, p8). La matraque c’est toujours efficace, mais c’est un tantinet désuet par rapport à ce que les savants fous de l’informatique et de la micro technologie développent comme instruments de contrôle social (Big Brother, p10 ; Une vie sans contact, p12).

Heureusement pour nous, les véritables partenaires sociaux, dirigeants des centrales syndicales sérieuses et responsables, organisent pour nous une prochaine journée d’action le 19 mars. Sans trop se tromper on peut prédire que ce sera de nouveau un succès numérique et que le gouvernement ne sera pas plus intimidé que par les soubresauts dans les confettis de l’empire. Mais cette fois, promis, juré, craché, les syndicats vont montrer de quel bois ils se chauffent ! Des rumeurs circulent déjà sur l’organisation d’une journée de grève générale le premier jour du mois de mai…

CJ Paris, 26 février 2009

Sommaire

Social"¨

 une lutte exemplaire face aux licenciements (marchés St Pierre, Paris)p. 4"¨

 La colère monte dans les universités p. 6"¨

 St-Nazaire, attaque policière, riposte populaire p.8

Big Brother p.10

Technologie"¨

 Une vie "sans contact" p. 12

Business

 Délocalisation : Renault et PSA responsables et coupables p. 13"¨

 Sous traitance : une monde bien compliqué p. 15

Internationa l"¨

 Madagascar : Bienvenue chez Tiko, corruption et misère assurées p. 18

 Humeur : "Et l’Bon Dieu dans la merde" (Espagne) p. 22

 Islande : Dela crise à la révolte p. 25

 Europe : Révolte dans les camps de rétention pour migrants p. 28

Livres

 OGM semences politiques, vers un contrôle du vivant Philippe Godard, Homnisphères, p. 23

Point de Vue

 La bataille de la visibilité p. 24

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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