L’auteur de l’article qui suit présente une vision un peu triste des choses. Pour être précis, il s’agit précisément de la vision qui désespère le Grand Soir, une côte d’ivoire ravagée, pillée et divisée. Espérons que ce n’est pas là une voix de Cassandre
Je pense que maintenant, c’est vraiment le début de la fin.
Après Bouake et Korhogo, ce fut Odienné, Bouna, puis Vavoua. Et maintenant Man, Danane, Touba. Ensuite ce sera Soubré, San Pedro, Daloa, Bouafle, Yamoussoukro. Le "front" va se stabiliser quelques semaines à Tiassale, Sikensi, Ndouci, ensuite ce sera Yopougon, Adjame, et le plateau. Il va y avoir un MPIGE (Mouvement populaire ivoirien grand est), un MPIGSE (Sud est) etc...
Au premier coup de feu, les "corps habillés" se déshabillent en vitesse et s’enfuient dans la brousse. L’armée ivoirienne n’existe plus. A la télévision, on voit parfois quelques officiers supérieurs (il n’y a que ça dans l’armée), déboutonnés et bedonnants. Il a des soldats aux barrages, mais ils ne sont là que pour alimenter leur "popote", par le racket. Mais c’est tout.
Que fait le gouvernement ? Que fait le Président ? On raconte qu’il prie beaucoup...Il semble ne plus rien pouvoir décider. Mais il parle très bien. Tout ce qu’il dit est très juste. Mais on dirait qu’il ne FAIT rien !
Que font les français ? Il parait qu’il y a une centaine de "barbouzes" français dans Abidjan. Pourquoi sont-ils là ?
Et les rebelles ? qui sont ils ? Eux mêmes ne doivent plus savoir qui est qui.
Tout se dilue dans le désordre. La brousse va bientôt tout envahir. Il ne restera plus rien.
Et les cours du Cacao resteront très haut. Mais il n’y aura plus de Cacao en Côte d’Ivoire. Il n’y aura plus rien. C’est fini.
Article paru dans la rubrique "Lettre ouverte" de Abidjan.net