Courage le Grand Soir Info ! Ne vous laissez pas impressionner par quelques spécimens très représentatifs d’une certaine catégorie d’Ivoiriens, heureusement très minoritaire, mais qui à force de hurler plus fort que tout le monde arrive à faire croire qu’elle est majoritaire.
Ce genre de personnages ne connaissent que la dialectique bushienne du "Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" autrement dit, la moindre remarque critique sur Gbagbo ou ses partisans vous fait aussitôt passer pour "de connivence avec les rebelles" (ou, mieux, les "terroristes"). Pas étonnant après qu’ils réclament une intervention américaine en Côte d’Ivoire parce que "USA is better" (than France, qui est pourtant intervenue dès le surlendemain de la rébellion pour bloquer l’avancée des rebelles).
Il n’y a pas de génocide en Côte d’Ivoire. Il ne sert à rien d’exagérer, car "à mal nommer les choses, nous augmentons la misère du monde" (Albert Camus). Mais il y a des meurtres organisés visant les opposants réels ou supposés au régime. Les journaux ivoiriens ne sont rien d’autre que des bulletins de briefing pour escadrons de la mort. On constate mystérieusement que toutes les victimes ou presque ont eu quelque temps auparavant leur nom cité dans "l’Oeil du Peuple", "le National", "Notre Voie" et autre médias "Mille lagunes". Et quand l’ONU publie un rapport sur les escadrons de la mort, Fraternité Matin, quotidien officiel, écrit noir sur blanc qu’il a été écrit par les services secrets français. Non, il n’y a bien sûr aucn crime commis en zone gouvernementale, Benoît Dakoury-Tabley, Emile Téhé, Camara H et les autres n’ont jamais été tués ou bien leurs assassinats sont l’oeuvre de "rebelles infiltrés" (qui, je trouve, agissent avec beaucoup de liberté dans une zone qui n’est pas sous leur contrôle, de plus pendant le couvre-feu).
BIEN ENTENDU, CELA N’EXCUSE PAS LES CRIMES COMMIS PAR LES REBELLES. Mais on aurait pu (naïvement) espérer que ceux qui prétendent incarner la légalité constitutionnelle se comporteraient différemment des bandes armées qu’ils combattent.
Pour voir jusqu’où sont tombés les journaux proches du pouvoir, il suffit de se pencher sur le cas d’Ahmadou Kourouma, écrivain, auteur notamment du chef-d’oeuvre "En attendant le vote des bêtes sauvages" et ancien compagnon de route du FPI (le parti de Laurent Gbagbo), et accusé aujourd’hui par les scribouillards gbagboïstes de soutenir les rebelles (le journal "l’Inter" en est même venu à lui nier la nationalité ivoirienne !). Craignant pour sa vie dans son pays natal, il est actuellement réfugié en France.
Je souligne d’ailleurs cette énorme contradiction dans le discours de "José Maria" qui affirme "Les nordistes ne sont pas tous des rebelles mais les rebelles sont la plupart des rebelles et c’est ça la vérité." et, quelques lignes plus bas "savez-vous combien de personnes qui défendent la cause des nordistes." Du dernier passage cité, il ressort clairement que nordistes=rebelles, amalgame dont l’auteur se défend... Ce qui s’explique très simplement : personne n’osant se dire fier de son racisme, celui-ci doit nécessairement être masqué par des arguties.
Pour ce qui est de PatH Brok’Houa, s’il s’est exprimé plus poliment que José Maria, son discours véhicule encore un autre lieu commun très répandu chez les intellectuels gbagboïstes : "si vous n’êtes pas d’accord avec nous, vous êtes forcément achetés par Alassane Ouattara". M. Brok’Houa, pour ma part je peux affirmer n’avoir pas reçu un centime de M.Ouattara pour qui je n’ai d’ailleurs par la moindre sympathie. Ouattara étant ancien sous-directeur du FMI, je suppose que "Le Grand Soir Info", journal de gauche (et non pas socialiste de pacotille comme Jospin ou Gbagbo) n’a pas beaucoup d’estime pour lui non plus.
Mais les chiens de garde de Gbagbo aboieront et Le Grand Soir Info passera, comme passeront ceux qui veulent la paix en Côte d’Ivoire. Dernier détail, on ne me fera pas croire des balivernes sur ce pays, j’y ai moi-même vécu la moitié de ma vie.