Demandeurs d’asile jetés à la rue par les autorités de Nice : halte à la xénophobie et à l’instrumentalisation de la misère par Sarkozy, Estrosi, Ciotti et Lamy !
Hier, lundi 24 août à 11h00, dans les locaux mis à disposition par le Secours Catholique, une conférence de presse à l’appel du Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile , dans lequel s’investissent des dizaines d’associations, de citoyennes et citoyens, et de partis politiques (*) s’est tenue à Nice.
Depuis maintenant un mois plus de 60 demandeurs d’asile isolés vivent dans la rue, après avoir été hébergés successivement dans des hôtels pendant quatre mois, dans les locaux du PECOS pendant deux mois et avoir vécu auparavant sur un parking.
Pour eux, c’est l’effroyable retour à la case départ, contraints à errer dans la ville le jour et à dormir dans la rue, dans un parking de Nice transformé en refuge à ciel ouvert, dans des conditions absolument indignes d’un État de droit qui se revendique d’être la « patrie des droits de l’homme » et qui se transforme jour après jour en une terre d’insécurité envers les plus faibles et les plus démunis.
Mais dans la ville de Christian Estrosi et d’Eric Ciotti, les fidèles vassaux de la politique de xénophobie et de mépris de Nicolas Sarkozy, cette misère et ce dénuement ne sont pas encore suffisants pour exprimer toute la haine et l’intolérance envers les étrangers dont le gouvernement français est capable.
Pour se mettre au diapason des discours sécuritaires et xénophobes du chef de l’État, la police a ainsi procédé le 11 août dernier à Nice au démantèlement musclé du campement des demandeurs d’asile, en les réveillant selon divers témoignages, à coups de pieds, en jetant leurs sacs, leurs couvertures, leurs duvets dans une benne à ordures, ôtant par là à des demandeurs d’asile en détresse qui n’ont déjà rien : leurs précieux papiers … les plongeant ainsi dans l’angoisse et le dénuement le plus total.
Ce racisme et ce déni des droits humains fondamentaux sont devenus désormais la boussole d’un président malade dont le gouvernement s’acharne à démolir les principes les plus élémentaires du droit, en stigmatisant les étrangers, les faibles, et en menant par là une véritable guerre aux pauvres, sans doute pour mieux faire oublier les « affaires » Woerth-Bettencourt, et la politique de régression sociale généralisée qui frappe chaque jour un peu plus chacun et chacune d’entre nous.
Ces demandeurs d’asile sont pourtant, ne l’oublions pas, des citoyens de droit dans un État toujours régi par une constitution et des lois et qui leur doit l’accueil au titre de l’application de la législation européenne, sur l’accueil des réfugiés politiques.
Le NPA de Nice dénonce vigoureusement la répression policière et la violence exercées contre les demandeurs d’asile à Nice. Il s’indigne du traitement inhumain réservé à des personnes auxquelles l’État français doit l’asile politique et du déni de droit dont elles sont les victimes. Il s’inquiète de la dérive xénophobe, des méthodes fascisantes et de l’instrumentalisation de la misère dont se rendent complices toutes les autorités impliquées dans cette affaire, du Préfet Lamy aux fidèles serviteurs de Sarkozy à Nice, Christian Estrosi et Eric Ciotti.
Le NPA de Nice exige que le droit d’asile soit appliqué à Nice comme il doit l’être partout en France, que ces réfugiés politiques reçoivent enfin l’aide, le soutien matériel et la régularisation auxquels ils ont le droit pour vivre dignement parmi nous dans une République respectueuse des droits de l’homme.
(*) Liste non-limitative des organisations engagées dans le Collectif : Association pour la Démocratie à Nice, CIMADE, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement-Terre Solidaire, COVIAM, Don Quichotte de Nice, Alternatifs, Habitat&Citoyenneté, NPA, Pastorale catholique des Migrants, Secours Catholique, Vie&Partages...) , des citoyen-ne-s engagé-e-s à titre personnel.
Nice, le 25 août 2010
Antonio Molfese
Eve Galliano
Porte-Paroles du comité NPA de Nice