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Cisjordanie : le « calme » qui couve une tempête

La population palestinienne en Cisjordanie n’a pas le sort qui est celui des Ghazaouis vivant depuis plus de cinquante jours sous les bombardements terrifiants et atrocement barbares de l’aviation sioniste. Il n’en demeure pas moins que depuis le départ de l’agression israélienne les Cisjordaniens subissent une occupation qui se donne libre cours dans la persécution et la répression. Dans leur territoire, l’Etat sioniste a massivement renforcé son dispositif sécuritaire répressif et transgresse sans ménagement la parcelle d’autorité reconnue à l’Autorité palestinienne par les accords israélo-palestiniens.

Il en résulte que la moindre agitation qui se manifeste en Cisjordanie exprimant la solidarité de ses habitants avec leurs frères martyrs de Ghaza en est impitoyablement réprimée par la soldatesque et la police israélienne qui tirent froidement sur la population pour des motifs infondés.

Depuis le début de l’agression contre Ghaza, la Cisjordanie est ainsi le théâtre d’un déchaînement répressif dont les médias ne relatent qu’incidemment la brutalité et le caractère d’atteinte aux droits de l’homme car ayant le regard focalisé sur ce qui se passe à Ghaza.

En étant reléguée ainsi au point de vue médiatique, la situation qui prévaut en Cisjordanie a pu apparaître comme « calme » et faire naître du doute sur la solidarité de ses habitants à l’égard de leurs frères ghazaouis vivant l’enfer.

La population cisjordanienne tente pourtant de manifester celle-ci mais en est systématiquement empêchée par un quadrillage sécuritaire de son territoire lui fermant tout espace public d’expression. Préventivement les autorités sionistes ont procédé au décapitage des organisations susceptibles d’organiser la protestation populaire en Cisjordanie contre l’agression à Ghaza. Il faut bien reconnaître également que l’Autorité palestinienne fait tout de son côté pour dissuader la population à descendre dans la rue. Elle a fait intervenir ses propres forces de sécurité pour disperser des rassemblements de protestation. Ce qui n’est pas redorer son crédit auprès des Cisjordaniens dont une majorité désapprouve son attitude et la fustige en la traitant de supplétive de l’ennemi sioniste.

Il semble, au vu de celle-ci, que Mahmoud Abbas en espère que les Israéliens lui sachant gré lui attribueront le statut d’interlocuteur principal pour les deux territoires palestiniens dans les éventuelles négociations pour un arrêt de l’agression de Ghaza et celles sur les rapports futurs entre l’Etat sioniste et les Palestiniens. Mais l’immense choc que provoquent les carnages qui se perpètrent à Ghaza provoquera inéluctablement une lame de révolte en Cisjordanie dont ni les forces d’occupation ni celles de l’Autorité palestinienne n’endigueront la furie.

Une nouvelle intifada que redoutent autant les autorités sionistes que Mahmoud Abbas et son entourage est inscrite dans le calendrier à court terme de la Cisjordanie. Il ne peut en aller autrement car les Palestiniens ont atteint le fond de l’abîme et ne croient plus au processus de négociations avec l’Etat sioniste qui ne s’accompagne pas d’une relance de l’insurrection populaire contre l’occupation et les agressions sionistes. Ce que du fond de sa cellule leur leader charismatique El Barghouti leur a recommandé de faire au tout début de l’agression contre la bande de Ghaza.

Kharroubi Habib

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