Déclaration du Conseil national du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 7 juin 2010.
Réuni à Montreuil (93) les 5 et 6 juin 2010, le Conseil national du M’PEP a adopté une déclaration intitulée « Cinq propositions pour un Front de gauche populaire ». Cette déclaration arrive à point nommé puisque les trois membres du Front de gauche (Parti communiste français, Parti de gauche, Gauche unitaire) se réunissent le 9 juin (la première fois depuis les élections régionales !).
Pour accéder à la Déclaration ou l’imprimer, cliquer ici :
http://www.m-pep.org/spip.php?article1704
Résumé
Première proposition : préciser la perspective politique et la stratégie d’alliance du Front de gauche avec le Parti socialiste.
Le Front de gauche peut-il parler de « la gauche » en y intégrant le PS ?
Le Parti socialiste est-il de gauche ?
Faut-il utiliser l’expression l’ « autre gauche » ?
Le Front de gauche est-il favorable à la notion de « gauche solidaire » de Martine Aubry ?
Le Front de gauche a-t-il pour objectif de passer devant le PS ?
Dans quelles conditions le Front de gauche est-il prêt à s’allier au PS ?
Le M’PEP demande en outre au Front de gauche de ne participer à aucun gouvernement avec le Parti socialiste tant qu’un rapport de forces ne permettra pas de prendre des mesures de rupture avec le système capitaliste.
Il demande en outre la création d’un lieu pour échanger.
Deuxième proposition : élaborer le programme de gouvernement du Front de gauche à partir d’un comité de pilotage pluraliste qui sollicitera la « base », plutôt que de s’engager prématurément dans la campagne des présidentielles.
Le M’PEP ne partage pas la stratégie actuelle qui consiste à lancer prématurément la campagne présidentielle à partir d’un candidat auto-désigné. Il faut d’abord élaborer et populariser le programme du Front de gauche. La question même d’avoir un candidat du Front de gauche ne va pas de soi, un débat devrait s’engager sur le caractère bonapartiste de la constitution de la Ve République et de l’élection du Président de la République au suffrage universel.
Il faut une méthode ouverte, claire, démocratique, pluraliste, efficace d’élaboration du programme du Front de gauche, le M’PEP propose les dispositions suivantes :
Mettre en place un « collectif national de pilotage pour l’élaboration du programme du Front de gauche ».
Lancer des « cahiers de doléances et de la colère ».
Organiser des débats thématiques à l’échelle locale.
Faire voter les militants du Front de gauche fin 2011 pour adopter le programme.
Le programme devrait être articulé autour de quelques questions-clés, particulièrement le chômage et la précarité ; la crise de l’Union européenne ; le libre-échange ; les déficits et la dette ; la conversion écologique du mode de production ; l’égalité ; le démantèlement des marchés financiers.
Troisième proposition : redessiner le périmètre du Front de gauche pour le rapprocher du Front populaire.
Le Front de gauche, malgré de nombreux appels, n’est pas parvenu à s’élargir, ses appels sont restés sans réponse. Paradoxalement, le Front de gauche a refusé d’intégrer les deux seules organisations qui avaient répondu favorablement, République et Socialisme et le M’PEP. Les membres actuels du Front de gauche n’ont pas valorisé la participation des organisations qui étaient leurs partenaires lors de la campagne des régionales.
Trois options s’offrent aujourd’hui au Front de gauche :
maintien du périmètre actuel avec les trois composantes du Front de gauche : stagnation programmée ;
un Front de gauche « élargi » : progrès incertain ;
un Front de gauche qui se transforme en nouveau Front populaire : dynamique assurée.
Quatrième proposition : tirer le bilan du mode de fonctionnement du Front de gauche et passer au Front de gauche populaire.
Le M’PEP propose d’analyser les points faibles du fonctionnement national - innombrables - pour améliorer l’efficacité du Front de gauche.
Il faut construire le Front de gauche populaire à partir de la base :
créer des comités locaux du Front de gauche populaire ;
créer une coordination nationale des comités locaux du Front de gauche populaire ;
organiser des assises ouvertes du Front de gauche populaire.
Face à l’inertie des appareils, il faut construire le Front de gauche à partir des militants.
Cinquième proposition : impliquer le Front de gauche populaire dans les luttes sociales.
Le Front de gauche doit s’exprimer et prendre des initiatives sur les grandes questions sociales comme le chômage et la précarité, les retraites, le système de santé…
Si le M’PEP n’était pas entendu par les dirigeants des partis membres du Front de gauche, il tentera de se faire entendre directement par les citoyens en présentant ses propres candidats aux législatives de 2012.
Pour accéder à la Déclaration ou l’imprimer, cliquer ici :
http://www.m-pep.org/spip.php?article1704