Monsieur l’Attorney General Michael B. Mukasey
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Avenue, N.W
Washington, D. C 20530-0001
Mardi 5 août 2008
Monsieur,
Le mois prochain sera celui du dixième anniversaire de l’arrestation des cinq Cubains Fernando Gonzalez , Antonio Guerrero, Gerardo Hernà ndez,, Ramò n Labañino et René Gonzalez .
J’ai un souvenir précis de leur arrestation dont les médias nous avaient abreuvés. C’était l’époque de l’affaire du petit Elian, qui avait ravivé l’anti-castrisme ambiant. Il était de bon ton de parler du démantèlement d’un réseau de dangereux espions cubains.
Puis, bizarrement plus rien, silence total sur cette affaire, alors que les Etats-Unis sont friands de faits- divers, et que les feuilletons sur le terrorisme et l’espionnage se vendent si bien !
Heureusement, le mur du silence s’est fissuré, la brèche s’agrandit chaque jour grâce au travail de milliers de citoyens épris de justice qui contribuent à faire connaître dans le monde entier l’affaire des « Cinco ».
Le 4 juin dernier, les trois juges de la cour d’appel d’Atlanta ont rejeté la culpabilité d’espionnage. Des espions… non accusés d’espionnage… que diable font-ils en prison ?
Le fond de l’affaire des Cinq est en fait politique. Le gouvernement auquel vous appartenez aura tout fait pour essayer de cacher aux citoyens qu’il couvre, voire incite, les activités de dangereux terroristes de la mafia cubano-américaine de Miami.
C’était compter sans la solidarité internationale, car le rôle des Cinq était précisément d infiltrer ces dangereux terroristes pour prévenir les attentats contre leur île.
Ana Belen Montes qui était haut cadre à la DIA (Defense Intelligence Agency), sait de quoi elle parle en matière de politique hostile de son pays envers Cuba.
Arrêtée en 2001 pour activités d’espionnage au bénéfice de Cuba, elle a déclaré après avoir eu connaissance de sa sentence :
Your honor, I engaged in the activity that brought me before you because I obeyed my conscience rather than the law. I believe our government’s policy towards Cuba is cruel and unfair, profoundly unneighborly, and I felt morally obligated to help the island defend itself from our efforts to impose our values and our political system on it. We have displayed intolerance and contempt towards Cuba for most of the last four decades. We have never respected Cuba’s right to make its own journey towards its own ideals of equality and justice. I do not understand why we must continue to dictate how the Cubans should select their leaders, who their leaders cannot be, and what laws are appropriate in their land. Why can’t we let Cuba pursue its own internal journey, as the United States has been doing for over two centuries ?
My way of responding to our Cuba policy may have been morally wrong. Perhaps Cuba’s right to exist free of political and economic coercion did not justify giving the island classified information to help it defend itself. I can only say that I did what I thought right to counter a grave injustice.
My greatest desire is to see amicable relations emerge between the United States and Cuba. I hope my case in some way will encourage our government to abandon its hostility towards Cuba and to work with Havana in a spirit of tolerance, mutual respect, and understanding …
(…Votre honneur, je suis devant vous aujourd’hui pour une activité à laquelle je me suis livrée parce que j’ai obéi à ma conscience plutôt qu’à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement vis-à -vis de Cuba est cruelle et injuste, profondément agressive, et je me suis sentie moralement dans l’obligation d’aider l’île à se défendre contre nos efforts de lui imposer nos valeurs et notre système politique. Nous avons fait preuve d’intolérance et de mépris à l’égard de Cuba depuis plus de 40 ans. Nous n’avons jamais respecté le droit pour Cuba de choisir sa propre voie vers ses propres idéaux d’égalité et de justice. Je ne comprends pas pourquoi nous devons continuer à dicter aux Cubains comment ils doivent choisir leurs dirigeants, qui peuvent ou ne peuvent pas être leurs dirigeants, et quelles sont les lois appropriées pour ce pays. Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser Cuba poursuivre son propre chemin, comme l’ont fait les Etats-Unis depuis plus de deux cents ans
"Ma manière de réagir à notre politique Cubaine a peut-être été moralement condamnable. Peut-être que le droit pour Cuba d’exister libre de toute pression politique ou économique ne justifie pas les informations secrètes que j’ai transmises pour l’aider à se défendre. Je peux seulement dire que j’ai fait ce qui me paraissait être juste pour réparer une grave injustice.
"Mon plus grand désir est de voir des relations amicales s’établir entre les Etats-Unis et Cuba. J’espère que mon cas contribuera d’une certaine manière à encourager notre gouvernement à abandonner sa politique hostile envers Cuba et à collaborer dans un esprit de tolérance, de respect mutuel, de compréhension….)
Votre pays est à la vieille de changer de gouvernement, j’espère, moi aussi, voir votre nouveau gouvernement mener une politique qui reconnaîtra que Cuba , comme toute autre nation, demande à être traitée avec dignité, et non pas par le mépris.
Les cinq Cubains n’ont pas fait autre chose que défendre ces valeurs, empêcher les crimes à l’encontre de leur pays
Ils doivent être libérés sans plus attendre, au nom d’un minimum d’éthique et de justice.
Croyez, Monsieur l’Attorney General, à mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
XXXX (France )
Copies à : Monsieur le Président Bush, Mesdames Condoleezza Rice, Nancy Pelosi, Messieurs Harry Reid, William Delahunt et L’ambassadeur des USA en France
EN COMPLEMENT
Le Comité US pour la libération des Cinq inaugure installe un nouveau
panneau publicitaire à San Francisco
La Havane, 07.08.08 (acn) Un panneau publicitaire réclamant la libération
des cinq combattants antiterroristes cubains incarcérés aux États-Unis
pour avoir noyauté des groupes contre-révolutionnaires restera en place à
San Francisco pendant un mois.
Ce panneau publicitaire annonce aux passants que les Cubains
René Gonzalez, Ramon Labañino, Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero et
Fernando Gonzalez sont incarcérés depuis 10 ans aux États-Unis pour avoir
tenté de stopper le terrorisme.
Les cinq antiterroristes cubains arrivent ce 12 septembre à leur 10ème
année d’emprisonnement aux États-Unis, où ils purgent de lourdes peines de
prison pour espionnage alors que leur mission consistait en réalité à
surveiller - à Miami - des organisations contre-révolutionnaires violentes
qui avaient déjà commis de nombreux actes de terrorisme contre Cuba, dont
des attentats à la bombe et des assassinats perpétrés sur le sol cubain et
à l’étranger, y compris aux États-Unis.
Le Comité US pour la Libération des Cinq (http://www.FreeTheFive.org) a annoncé
que l’installation de ce panneau publicitaire fait partie de sa campagne
visant à briser le mur du silence autour de l’affaire des cinq
antiterroristes cubains emprisonnés aux États-Unis.
Les animateurs du Comité US pour la Libération des Cinq, également sous la
dénomination Free The Five, ont précisé que le panneau publicitaire
installé à San Francisco restera en place pendant tout le mois d’août.
En février dernier, le Comité Free The Five avait concrétisé pour la
première fois une action de ce type en faisant installer un panneau
similaire sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles.
Toujours dans le cadre de la campagne de solidarité avec les cinq
antiterroristes cubains, le Comité Free The Five a lancé sur Internet une
campagne internationale pour obliger l’administration Bush à respecter le
droit de visite reconnu aux prisonniers par la Constitution des États-Unis.
Le Comité Free The Five dénonce, en effet, le fait que le gouvernement des
États-Unis entrave systématiquement les démarches pour l’obtention du visa
US que les proches des Cinq sont obligés de réaliser, à La Havane, auprès
de la Section des Intérêts des États-Unis (SINA), qui fait office de
bureau consulaire US à Cuba.
Free The Five rappelle à ce propos qu’en 10 ans Mme Olga Salanueva et Mme
Adriana Perez n’ont jamais pu rendre visite en prison à leurs maris
respectifs - René Gonzalez et Gerardo Hernandez - parce que les autorités
US leur refusent systématiquement le visa, ce qui constitue une violation
des droits des prisonniers.