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CHILI : L’ADIEU DU DERNIER SURRÉALISTE : ROBERTO MATTA

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Le monde artistique chilien s’est réveillé en deuil, hier, avec la mort d’un de ses représentants majeurs, l’homme aux multiples facettes, Roberto Matta, décédé le samedi 23 novembre 2002 à 91 ans à San Paolo de Civitavecchia, en Italie.

« Avec Matta, le dernier des Grands de la peinture du XX ème siècle est parti » a déclaré hier soir le Président chilien, Ricardo Lagos, visiblement affecté par la mort de celui qui était considéré comme le dernier représentant vivant du mouvement surréaliste. Le gouvernement a décrété un deuil officiel de trois jours pour le décés de l’artiste, que le Président a qualifié comme « une des figures les plus éminentes de l’art chilien ».

Né à une date cabalistique, le 11 novembre 1911( 11-11-11), le peintre, architecte sculpteur et poète, passionné de mathématiques et d’astrophysique, a déclaré il y a 17 jours, lors de sa dernière apparition publique à Rome, que la mort n’existait pas. « La mort n’existe pas. Ce sont les autres qui meurent. Je ne peux pas dire que je suis mort » a affirmé Matta, qui, aidé d’une canne, assistait à une exposition de son oeuvre à la « Casa d’Arte Ulisse » dans la capitale italienne. Il est difficile de savoir si ses mots furent un adieu prématuré, de ceux qui appartiennent aux Grands, mais ce qui est sûr, comme l’a dit le Président, « avec cet humour corrosif, personne ne pouvait douter qu’un artiste de sa dimension était capable de devancer sa propre mort ».

« Je ne sais pas si j’attends qu’on se souvienne de moi, j’aspire seulement à ce que quelqu’un,q uelque part dans ce monde, ressente du plaisir avec une de mes oeuvres ; c’est ma seule aspiration » a indiqué une fois le Prix « Principe de Asturias » de 1992 et « Peinture Impériale du Japon » en 1995, ce que nous rappelle le peintre Gonzalo Cienfuegos, comme une « marque de sa simplicité ». Le créateur chilien a déclaré qu’avec la mort de Matta « s’en va un monstre de la plastique mondiale, Je n’ai pas de mots pour exprimer ce que signifie sa disparition pour les artistes du monde. Je sais seulement qu’avec lui disparaît le dernier surréaliste de taille qu’il y avait au monde ». Cienfuegos, dont l’oeuvre picturale a été reconnue à New York, Tokyo, Londres et Paris, a commenté que Matta a laissé un héritage comme un « lutteur invincible », un homme qui est parti très jeune du Chili et qui a triomphé grâce à son talent. « Comme un de ses innombrables adeptes, je crois que mon oeuvre est influencée par la technique surréaliste de l’automatisme psychique qu’il utilisait » a-t-il ajouté.

Le sculpteur chilien Sergio Castillo, Prix National de l’Art en 1997, a abondé dans le même sens que Cienfuegos, et a indiqué que « Roberto était une personnalité d’une capacité créative surprenante, un exemple de créativité. Son oeuvre a un caractère américaniste et universel que très peu d’artistes atteignent » a déclaré l’artiste, qui aujourd’hui possède trois ateliers, en Espagne, au Chili et aux Etats-Unis, et a une conception poétique de l’art, comme Roberto Matta.

Matta, qui a reçu l’an dernier la nationalité espagnole pour son apport à la culture et à l’art hispano-américain, et qui a été primé aux quatre coins du monde, a quitté le Chili en 1933. « Il est parti car il était d’avant-garde et avait besoin du monde pour créer » a dit Castillo, qui rappelle que l’oeuvre du peintre, qui a reçu tardivement le Prix National de l’Art au Chili en 1990, a été depuis toujours infuencée par Breton. L’auteur de « Eros precipitado », « Abrirse a los sueños », « El dà­a es un atentado », a travaillé avec de grands architectes comme Le Corbusier ou Alvar Aalto, et à Paris, connût René Magritte, Pablo Picasso et Joan Miró. Par l’intermédiaire de Salvador Dalà­ et Federico Garcà­a Lorca, il rencontrât André Breton, qui le poussât à faire partie du groupe surréaliste, qu’il intégrât en 1938. Il en fût expulsé en 1948 et ils ne l’ont réadmis qu’en 1959. Matta est devenu en peu de temps un des artistes les plus talentueux de sa génération.

« Un grand chilien est parti, de ceux qui en dépit d’être né au bout du monde, sont des êtres universels » a déclaré le peintre catalan José Balmes, Prix National de l’Art du Chili en 1999. La Société des Peintres et Sculpteurs Chiliens a avancé qu’elle réaliserait un hommage postume à l’artiste chilien, également naturalisé français, qui a exercé une grande influence dans la plastique mondiale et qui vivait dans une demeure du XVIII ème siècle en Italie.

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