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Ce drapeau rouge qui flamboie - ou sont passes les drapeaux rouges des meetings de 2012 ?

Présentation : Les meetings organisés par les insoumis sont de plus en plus impressionnants, par l’importance du nombre et de la jeunesse qui y participent. Pourtant on peut observer une différence majeure de campagne entre 2012 et 2017, par l’absence de drapeaux rouges apparents. Mais est-ce vraiment le cas ?

Rappelons-nous : En 2012, les meetings organisés par le « Front de Gauche » débordaient les salles, et à la fin nous faisions des meetings en plein air…. Se montraient alors la « classe ouvrière » organisée, celles du syndicalisme de « lutte de classes », qui agitait nombre de drapeaux rouges, signe de ralliement et de Révolution. La Marseillaise et l’Internationale étaient alors entonnés à la fin du meeting, et l’on se sentait pousser des ailes. Pourtant le résultat attendu de cette campagne, ne fut pas vraiment atteint, juste un début de démarche.

Le drapeau rouge de l’insoumission : L’absence de drapeaux rouges et d’Internationale, sont-ils les signes de reniements et d’abandons de la Révolution ?

Les « puristes de la Révolution  » peuvent le penser et le déclamer, pour se faire plaisir de manière répétitive, en oubliant, au passage que le P.C.F a bien retiré de son sigle le logo de la faucille et du marteau, mais l’analyse authentique des meetings, poussent à l’inverse, de considérer que les drapeaux rouges sont toujours de sortie et qu’ils flamboient de leur insoumission.

Le drapeau rouge, c’est le programme : Là se trouvent les drapeaux rouges, car les termes utilisés dans le cadre du programme, sont nos banderoles.

  • Appeler à la « Révolution Citoyenne », comme méthode de conquête du pouvoir, c’est un « drapeau rouge »,
  • Convoquer une « assemblée constituante » pour une VIème République, renvoyant à « l’Histoire des sans culottes », c’est une barricade de « drapeaux rouges »,
  • Construire la « planification écologique », dont le concept renvoie au « gosplan soviétique », c’est un autre « drapeau rouge »,
  • Sortir de l’OTAN, structure guerrière issue de la « guerre froide », est le « drapeau rouge » du sang des victimes pour exiger la construction d’une politique de Paix,
  • Exiger une politique de Paix, là où les guerres dites « périphériques », sont les prémisses d’une guerre totale potentielle, c’est à nouveau dresser le « drapeau rouge », le même que celui de Jaurès, quand il appelait à la paix en 1910, anticipant de ce fait la « grande boucherie », qui à nouveau menace le monde,
  • Sortir des traités du « libre-échange esclavagiste » (TAFTA et CETA) imposé par le « marché libre et non faussé » pour proposer une logique de co-développement, c’est un « drapeau rouge »,
  • Refonder la sécurité sociale en en refaisant le socle unique et commun à toutes et tous pour toutes les affections de la vie, selon son principe fondateur du « chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins », c’est encore un « drapeau rouge »,
  • Rendre de la vie à l’humanité en revendiquant la retraite à 60 ans, pour 40 annuités en expliquent son financement par l’égalité salariale entre hommes et femmes, c’est un « double drapeau rouge », car un objectif social (la retraite à 60 ans) et une conquête d’égalité se combine dans cette mesure.
  • Abolir la loi El-Khomri d’esclavagisation du travail, c’est encore un autre « drapeau rouge »,
  • Supprimer la « règle d’or », des déficits dit publics et lui substituer la « règle verte », c’est une autre barricade de drapeaux rouges, qui ce coup-ci nous vient de Marx lui-même, qui a écrit que « le capital épuise deux choses, le travailleur et la nature  ». Et que donc, le communisme est consubstantiel à l’écosystème.
  • Eradiquer la pauvreté, violence du capitalisme du quotidien, c’est encore et toujours un drapeau rouge,

On le voit les meetings de 2017 sont plein de drapeaux rouges flamboyants, ils se voient moins, mais ils sont, dans cette écriture du papyrus de l’histoire, d’une insoumission authentique. Et l’insoumission, est le début des Révolutions, de Spartacus à la Révolution de 1917, qui et ce n’est pas un hasard, eut lieu, il y a 100 ans (Octobre 1917).

L’Insoumission est déjà là : La succession des meetings le montrait déjà mais c’est celui du Mans qui a percuté mon regard. De Guadeloupe au « déboulé de Tourcoing », les sales sont pleines et débordent obligeant l’orateur à se déplacer en permanence. Ce débordement des salles, est une matérialité du processus d’insoumission, car au fond l’insoumission commence quand le mouvement déborde le cadre imposé. Le cadre imposé étant trop étroit, le peuple impose, par sa présence et sa participation, une autre configuration. Chaque meeting est donc une Révolution, dans le sens où l’ampleur de la participation impose, au dernier moment, une nouvelle conception du meeting. Voilà quelle lecture on peut faire de ces rassemblements. Observons ici, la capacité d’adaptation des « militants insoumis », de l’équipe de Campagne et de l’orateur qui y répond.

La philosophie des meetings actuels : L’insoumission est aussi dans la philosophie des meetings tenus. Il ne s’agit pas de vénérer un homme, mais de construire un mouvement d’insoumission. Le meeting est la matérialisation de cette idée qui nous vient aussi de Marx : « Quand une idée s’empare des masses, elle devient une force matérielle ». Les meetings des Insoumis renvoient à cette démarche de conscientisation des participants et au-delà, du peuple tout entier, car aucune Révolution ne peut réussir sans la participation effective du peuple, et cette histoire nous vient des « tricoteuses » de l’Assemblée Nationale de 1789.

Les tribunes de l’insoumission : Qui se rappelle des formes de la tribune de la Campagne du « front de gauche » où seuls quelques invités, souvent élus, étaient assis sur des fauteuils à la tribune. Seul la fin du meeting permettait de voir que d’autres militants étaient présents. Désormais, l’introduction est faite par un militant local et surtout le tribun n’est plus seul sur scène. Il a une table parmi d’autres tables, où se retrouvent avec lui nombre de militants, dont beaucoup de jeunes qui sont à la Révolution ce que les coquelicots sont au Printemps.

Le tribun de l’Insoumission : Alors il vient, et loin de se cacher derrière un pupitre et des feuilles sur lesquelles se trouvent un texte écrit et récité « à la Prévert », il se livre devant la scène et s’appuie sur les effluves de la salle, pour interpeller, questionner, susciter l’intelligence et faire ainsi cheminer l’assemblée délibérante du soir. Il ne lit pas [1], il s’appuie sur une trame, il ne harangue pas, il laisse parler son cœur et ses émotions. Le « tribun de l’insoumission » ne parle pas du peuple, « il est du peuple » [2] et de ce fait, simplement humain. Et là encore, dans un capitalisme qui ne sait compter, que les profits extraits des prédations du travail, cette humanité portée en « banderole de l’insoumission », se niche la matérialisation du drapeau rouge qui flamboie.

Le 12 Janvier 2017, Fabrice

[1Ce qui sous-tend un énorme travail préalable de lectures, d’écoutes et de constructions préalable.

[2Robespierre


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