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Ce drapeau rouge qui flamboie - ou sont passes les drapeaux rouges des meetings de 2012 ?

Présentation : Les meetings organisés par les insoumis sont de plus en plus impressionnants, par l’importance du nombre et de la jeunesse qui y participent. Pourtant on peut observer une différence majeure de campagne entre 2012 et 2017, par l’absence de drapeaux rouges apparents. Mais est-ce vraiment le cas ?

Rappelons-nous : En 2012, les meetings organisés par le « Front de Gauche » débordaient les salles, et à la fin nous faisions des meetings en plein air…. Se montraient alors la « classe ouvrière » organisée, celles du syndicalisme de « lutte de classes », qui agitait nombre de drapeaux rouges, signe de ralliement et de Révolution. La Marseillaise et l’Internationale étaient alors entonnés à la fin du meeting, et l’on se sentait pousser des ailes. Pourtant le résultat attendu de cette campagne, ne fut pas vraiment atteint, juste un début de démarche.

Le drapeau rouge de l’insoumission : L’absence de drapeaux rouges et d’Internationale, sont-ils les signes de reniements et d’abandons de la Révolution ?

Les « puristes de la Révolution  » peuvent le penser et le déclamer, pour se faire plaisir de manière répétitive, en oubliant, au passage que le P.C.F a bien retiré de son sigle le logo de la faucille et du marteau, mais l’analyse authentique des meetings, poussent à l’inverse, de considérer que les drapeaux rouges sont toujours de sortie et qu’ils flamboient de leur insoumission.

Le drapeau rouge, c’est le programme : Là se trouvent les drapeaux rouges, car les termes utilisés dans le cadre du programme, sont nos banderoles.

  • Appeler à la « Révolution Citoyenne », comme méthode de conquête du pouvoir, c’est un « drapeau rouge »,
  • Convoquer une « assemblée constituante » pour une VIème République, renvoyant à « l’Histoire des sans culottes », c’est une barricade de « drapeaux rouges »,
  • Construire la « planification écologique », dont le concept renvoie au « gosplan soviétique », c’est un autre « drapeau rouge »,
  • Sortir de l’OTAN, structure guerrière issue de la « guerre froide », est le « drapeau rouge » du sang des victimes pour exiger la construction d’une politique de Paix,
  • Exiger une politique de Paix, là où les guerres dites « périphériques », sont les prémisses d’une guerre totale potentielle, c’est à nouveau dresser le « drapeau rouge », le même que celui de Jaurès, quand il appelait à la paix en 1910, anticipant de ce fait la « grande boucherie », qui à nouveau menace le monde,
  • Sortir des traités du « libre-échange esclavagiste » (TAFTA et CETA) imposé par le « marché libre et non faussé » pour proposer une logique de co-développement, c’est un « drapeau rouge »,
  • Refonder la sécurité sociale en en refaisant le socle unique et commun à toutes et tous pour toutes les affections de la vie, selon son principe fondateur du « chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins », c’est encore un « drapeau rouge »,
  • Rendre de la vie à l’humanité en revendiquant la retraite à 60 ans, pour 40 annuités en expliquent son financement par l’égalité salariale entre hommes et femmes, c’est un « double drapeau rouge », car un objectif social (la retraite à 60 ans) et une conquête d’égalité se combine dans cette mesure.
  • Abolir la loi El-Khomri d’esclavagisation du travail, c’est encore un autre « drapeau rouge »,
  • Supprimer la « règle d’or », des déficits dit publics et lui substituer la « règle verte », c’est une autre barricade de drapeaux rouges, qui ce coup-ci nous vient de Marx lui-même, qui a écrit que « le capital épuise deux choses, le travailleur et la nature  ». Et que donc, le communisme est consubstantiel à l’écosystème.
  • Eradiquer la pauvreté, violence du capitalisme du quotidien, c’est encore et toujours un drapeau rouge,

On le voit les meetings de 2017 sont plein de drapeaux rouges flamboyants, ils se voient moins, mais ils sont, dans cette écriture du papyrus de l’histoire, d’une insoumission authentique. Et l’insoumission, est le début des Révolutions, de Spartacus à la Révolution de 1917, qui et ce n’est pas un hasard, eut lieu, il y a 100 ans (Octobre 1917).

L’Insoumission est déjà là : La succession des meetings le montrait déjà mais c’est celui du Mans qui a percuté mon regard. De Guadeloupe au « déboulé de Tourcoing », les sales sont pleines et débordent obligeant l’orateur à se déplacer en permanence. Ce débordement des salles, est une matérialité du processus d’insoumission, car au fond l’insoumission commence quand le mouvement déborde le cadre imposé. Le cadre imposé étant trop étroit, le peuple impose, par sa présence et sa participation, une autre configuration. Chaque meeting est donc une Révolution, dans le sens où l’ampleur de la participation impose, au dernier moment, une nouvelle conception du meeting. Voilà quelle lecture on peut faire de ces rassemblements. Observons ici, la capacité d’adaptation des « militants insoumis », de l’équipe de Campagne et de l’orateur qui y répond.

La philosophie des meetings actuels : L’insoumission est aussi dans la philosophie des meetings tenus. Il ne s’agit pas de vénérer un homme, mais de construire un mouvement d’insoumission. Le meeting est la matérialisation de cette idée qui nous vient aussi de Marx : « Quand une idée s’empare des masses, elle devient une force matérielle ». Les meetings des Insoumis renvoient à cette démarche de conscientisation des participants et au-delà, du peuple tout entier, car aucune Révolution ne peut réussir sans la participation effective du peuple, et cette histoire nous vient des « tricoteuses » de l’Assemblée Nationale de 1789.

Les tribunes de l’insoumission : Qui se rappelle des formes de la tribune de la Campagne du « front de gauche » où seuls quelques invités, souvent élus, étaient assis sur des fauteuils à la tribune. Seul la fin du meeting permettait de voir que d’autres militants étaient présents. Désormais, l’introduction est faite par un militant local et surtout le tribun n’est plus seul sur scène. Il a une table parmi d’autres tables, où se retrouvent avec lui nombre de militants, dont beaucoup de jeunes qui sont à la Révolution ce que les coquelicots sont au Printemps.

Le tribun de l’Insoumission : Alors il vient, et loin de se cacher derrière un pupitre et des feuilles sur lesquelles se trouvent un texte écrit et récité « à la Prévert », il se livre devant la scène et s’appuie sur les effluves de la salle, pour interpeller, questionner, susciter l’intelligence et faire ainsi cheminer l’assemblée délibérante du soir. Il ne lit pas [1], il s’appuie sur une trame, il ne harangue pas, il laisse parler son cœur et ses émotions. Le « tribun de l’insoumission » ne parle pas du peuple, « il est du peuple » [2] et de ce fait, simplement humain. Et là encore, dans un capitalisme qui ne sait compter, que les profits extraits des prédations du travail, cette humanité portée en « banderole de l’insoumission », se niche la matérialisation du drapeau rouge qui flamboie.

Le 12 Janvier 2017, Fabrice

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COMMENTAIRES  

15/01/2017 14:26 par Georges SPORRI

" Il n’est pas de SAUVEUR suprême, ni DIEU, ni CESAR, ni TRIBUN " JLM ne peut plus faire chanter ce genre de truc zarbi que nobobody ne peut piger à cause du crétinisme civique qu’induisent les institutions de la 5ème république... Il serait peut-être important d’expliquer aux électeurs que les élections législatives sont 1000 fois plus importantes que l’élection présidentielle. Et que, si JLM est élu PdlR, mais que les législatives foutent les députés FN en position de PIVOT, il devra alors se "soumettre ou se démettre"... PIRE : JLM pourrait être obligé de bricoler une majorité avec l’aile "gauche" du PS et les droitiers "aubrystes"...
Je m’excuse de commettre ce commentaire un peu défaitiste, mais je suis à peu près sûr et certain que JLM ne fera pas mieux que TSIPRAS, Iglesias et Louça. Il faut donc se préparer à une intensification de la LUTTE des CLASSES dès l’automne 2017, ce qui suppose de réorganiser la classe ouvrière sous forme de coordinations (ouvertes aux non-syndiqués et non astreinte à la discipline qu’imposent toutes les confédérations)... En somme il faut refaire NUIT DEBOUT, mais sans délire sôtério-planétiste et sans sectes antispécistes...

15/01/2017 17:16 par AUBERT

A Georges SPORRI

Votre analyse fait partie des choses possibles... mais ce que j’écris est aussi possible... Tout dépend de ce que nous faisons, fondement de la "lutte des classes". De plus pour avoir écouté MELENCHON à 12 h, je trouve qu’il est vraiment authentique.

15/01/2017 20:43 par macno

@ AUBERT
« De plus pour avoir écouté MELENCHON à 12 h, je trouve qu’il est vraiment authentique. »
À 12h sur LCI, pour ne pas faire de pub ?...Moi aussi je l’ai "subi"...
AUTHENTIQUE, hé oui ! C’est bien le qualificatif que je cherchais sur Mélenchon sans vraiment le faire et depuis longtemps...
On ne va pas être égoïste et on va en faire profiter les autres :
http://www.rtl.fr/actu/politique/retraite-a-60-ans-32-heures-melenchon-developpe-ses-propositions-economiques-7786744799

16/01/2017 00:57 par Georges SPORRI

OUI, JLM est plutôt authentique... Mais la politique est un panier de crabes... Alors, être authentique ne suffit pas et, comme le disait je ne sais plus qui "la réalité ne pardonne aucune erreur théorique"... JLM ? Je voterai pour cézigue, pour bousiller le PS et Macron si c’est possible... Mais sans illusions !!!
NB : au Portugal, Louça est hyper authentique, très brillant, orateur magnifique... Mais il n’a pas su utiliser les fenêtres de tir dont il a parfois disposé.

16/01/2017 10:41 par macno

@ Georges SPORRI
« Mais la politique est un panier de crabes (...) JLM ? Je voterai pour cézigue, pour bousiller le PS et Macron si c’est possible... »
...Et il faut continuer afin de bousiller tous les Partis, sources d’une multitude de "paniers de crabes" car c’est l’objectif à atteindre, et il n’y en a pas d’autres si on veut que cette pauvre Planète n’implose pas.
Je suis certain que toute la rhétorique de Mélenchon va dans ce sens, et il m’a littéralement sidéré...
Et non content de ça, au fil du temps, sa rhétorique se peaufine.
Mais la barre est vraiment placée bien haut !
Il va en falloir du monde pour la défendre contre la Peste de la Particratie, maladie hautement contagieuse, car c’est de cela qu’il s’agit, la Particratie...
Et le "Système" il adore ça la Particratie, et principalement celle de gauche, voire et même de préférence d’extrême...gauche.
Sans vraiment pouvoir éviter une certaine forme de "particratie", la "peinture" du mouvement de la France Insoumise étant encore beaucoup trop fraîche, Mélenchon, et je suis certain de cela, a pour seul et unique objectif celui de sortir de la particratie (La Constituante, la 6ième République, etc...).
Macron dans un autre style semble vouloir faire la même chose, et si les deux se complétaient pour dépecer la particratie ?
En attendant, il faut qu’ils fassent au moins semblant de se combattre...
Mais là je ne suis certain de rien...

16/01/2017 13:03 par Autrement

je suis à peu près sûr et certain que JLM ne fera pas mieux que TSIPRAS, Iglesias et Louça. Il faut donc se préparer à une intensification de la LUTTE des CLASSES dès l’automne 2017, ce qui suppose de réorganiser la classe ouvrière sous forme de coordinations (ouvertes aux non-syndiqués et non astreinte à la discipline qu’imposent toutes les confédérations)...

C’est curieux comme tout est bon, même les procédés les plus irrationnels comme l’amalgame, quand il s’agit de décourager les électeurs de Mélenchon (même en concédant qu’on votera pour lui "sans illusions"). On a beau répéter que la France n’est pas la Grèce, que la Grèce n’est pas l’Espagne et que l’Espagne n’est pas la France, que la situation économique et politique diffère dans chacun de ces pays (même si l’ennemi des classes populaire est le même pour tous les trois), rien n’y fait ; que Mélenchon ne soit pas Iglésais, qu’Iglésias ne soit pas Tsipras, et que Tsipras ne soit pas Mélenchon, chacun ayant un parcours différent, un caractère différent, et une approche différente de la situation concrète, là encore rien n’y fait. En dernier recours, on reprend la célèbre formule de l’internationale, en oubliant qu’un tribun-porte-parole a un rôle essentiel (comme cela a été le cas dans toutes les révolutions connues), et que Mélenchon lui-même, non seulement ne s’est jamais pris pour un Sauveur suprême, mais a déclaré explicitement qu’il ne se passerait rien de nouveau si le peuple ne prenait pas en main ses propres affaires : il fait au contraire tous ses efforts d’agit-prop pour convaincre les prolétaires de se sauver eux-mêmes.

Ce qui, dans le contexte d’affaiblissement de la classe ouvrière et de la répression qui s’exerce contre elle, et dans celui des rêveries romantiques de Nuit debout, signifie un appel à tous les citoyens pour une révolution citoyenne : ouvriers, salariés, fonctionnaires, petites entreprises écrasées par les grosses légumes et par les banques, associations de défense de l’environnement, peuvent, avec une claire conscience de la situation, et en étant dûment éclairés sur les TINA-mensonges dont on les accable, entamer efficacement par leur action la toute-puissance de l’oligarchie financière et du capitalisme, tant local que mondialisé (Non au TAFTA !).
Les illusions dangereuses, c’est de céder à la morosité ambiante, ce qui évite aux détracteurs de Mélenchon d’avoir à se concentrer sur l’essentiel, le programme collectif de l’Avenir en commun et sa pertinence par rapport à la situation française.

On peut trouver partielles les mesures qu’il propose, en comparaison de la nécessité finale d’exproprier une bonne fois les expropriateurs. En réalité, comme l’a dit Fabrice Aubert, le mouvement de la France Insoumise est directement dans le prolongement de toutes les Insoumissions de notre histoire, depuis même avant 1789, y compris la Commune de Paris, et sans oublier, en 1907, sous Clémenceau soi-même, les "braves soldats du 17ème", refusant de tirer sur les vignerons révoltés ; il y a des leçons à tirer de tout cela quant à la répression actuelle dont sont victimes les manifestants, et aux nouvelles modalités possibles des manifestations de la volonté générale.

De plus, les formules du marxisme n’étant pas forcément plus efficaces quand on les assène telles quelles au grand nombre des citoyens, il n’en reste pas moins que noir sur blanc, à chaque page du programme l’Avenir en commun, la lutte des classes est concrètement présente, sous forme de mesures précises et immédiatement applicables pour entamer la toute-puissance du capital.

À commencer par le changement de constitution et l’instauration, pour ce faire, d’une assemblée constituante, qui, loin d’être un simple aménagement juridique, implique le début d’une modification en profondeur du fonctionnement de l’État capitaliste, en même temps que la prise de conscience de leur pouvoir et de leurs droits par le grand nombre des citoyens. La défense, la restauration, l’extension des services publics, et donc la résorption du chômage, dépendent de cette démarche première. Les mesures concernant les banques, la réorientation de la production vers la demande et non pas l’offre, ainsi que vers une production non polluante, avec la "règle verte" inscrite dans la constitution et prenant force de loi, la création d’un pôle public de l’énergie assorti d’un certain nombre d’autres (re)nationalisations (barrages, transports...), la nouvelles fiscalité soulageant les classes moyennes et imposant les plus riches, permettent de faire reculer notablement l’emprise de la finance sur la vie du pays ; les salaires, l’éradication de la précarité, la défense de la langue et de la culture, sont aussi des mesures essentielles et susceptibles d’entraîner la mobilisation massive de toutes les catégories de la population. Mobilisation sans laquelle, évidemment, aucune victoire durable ne pourra être obtenue. La finalité du programme est avant tout de mobiliser pour la lutte, et c’est pourquoi il est essentiel d’en faire connaître tant les grandes lignes, que les éléments intéressant chaque catégorie de la population.

Bien entendu, tout cela n’est possible qu’en refusant les traités "européens" et l’hégémonie de la "dette", comme est en situation de le faire toute nation revendiquant sa souveraineté, c’est-à-dire d’abord la souveraineté populaire sur les décisions économiques et politiques qu’elle prend, face aux mafias des dirigeants actuels de l’UE : cette Europe-là, on la change au bras de fer ou on la quitte, ce qui ne saurait tarder, vu l’état d’esprit des partenaires dominants. Mais cela n’empêche pas, bien au contraire, l’action commune avec les peuples des autres pays de l’UE pour combattre cette domination. Et on quitte aussi l’OTAN, qui non seulement pèse sur toute l’Europe, mais est en train de la pousser, à coup de propagande mensongère éhontée, dans le gouffre d’une guerre à laquelle seuls les marchands de canons ont intérêt.

L’élection présidentielle de 2017, préparant les législatives, est susceptible de modifier à l’avantage du grand nombre le rapport des forces politiques en présence, et prend un relief particulier par rapport à notre appartenance à l’UE et à l’OTAN. La question n’est pas d’imaginer d’avance ce que peut faire Mélenchon lui-même, que ce soit avant ou après les élections législatives, mais de savoir par quelles actions on peut faire d’un programme cohérent et détaillé, l’Avenir en commun (assorti de petits livrets supplémentaires développant et expliquant les mesure les plus importantes), un moyen de faire reculer le découragement et l’abstention, et un moteur de luttes populaires massives, capables de faire reculer le capital et de mettre en échec ses manoeuvres.

16/01/2017 15:42 par marcel dugenoux

@ autrement

On remarque on contradiction patente dans ce que vous écrivez : vous parlez d’abord de "mesures précises et immédiatement applicables" et vous détaillez ensuite tout l’appareillage institutionnel à mettre en place avant qu’elles puissent, très éventuellement (on sait ce que vaut le système parlementaire...et de quelle "constitution" s’agirait-il ? ), être appliquées.

Ensuite vous dites que l’ennemi serait l’abstention. Cela aussi laisse perplexe. L’ennemi ne serait pas plutôt la vague réactionnaire européenne, l’ancrage du racisme et des xénophobies, les "replis identitaires" sur le bas-de-laine, qu’ils s’inspirent du protectionnisme ou de l’européisme n’y changeant rien ?

Le programme "L’avenir en commun" je l’ai lu. N’y manquent pas tant les "formules du marxisme" que le marxisme en lui-même.

16/01/2017 16:54 par Georges SPORRI

Je vous trouve trop optimistes et trop " fans’club" mélencholâtres... Ce que dit JLM me fait souvent plaisir, mais quelques unes de ses prises de positions me révulsent... J’ai écrit, sur ce webzine, un article intitulé "Quelle assemblée constituante ? Quelle sixième république ?" pour exprimer mes doutes...
Cela étant dit c’est vrai que je suis un anti écolo "secondaire" et que je me suis bien marré en lisant quelques articles sur mai68.org spip ( "La NATURE est une connasse autodestructrice" est un chef d’œuvre...malgré son §3 très bâlourd)... L’article "Filippo Tomaso et Jean-Luc", trop sévère m’a quand même amusé et instruit... Je ne vais pas tous les citer, d’autant plus qu’en italien Tommaso s’écrit avec 2 M !

16/01/2017 19:33 par Autrement

@marcel dugenoux
Il n’y a aucune contradiction, les deux démarches (constitution et luttes) devant être évidemment simultanées et non successives.
Je n’ai jamais dit que l’abstention (celle du grand nombre) étaitt "l’ennemi" ! Elle doit être combattue dans la mesure où, justement, elle laisse passer sans rien faire la "vague d’extrême-droite qui ..."etc.
@ Georges SPORRI
Et combien de fois faut-il expliquer, programme à l’appui, que les insoumis ne sont pas des fans de Mélenchon, qualification insultante autant qu’indigente, même si elle donne lieu à toutes sortes de farces et attrapes (ah ah ah oh oh oh hi hi hi) plus burlesques les unes que les autres.
Panier ou non, les crabes sont toujours pleins de ressources...

16/01/2017 20:58 par Georges SPORRI

Toutes mes excuses... Je ne souhaitais pas blesser les camarades de la F.I... Je croyais être familier et je vois que je fus "sacrilège" au mauvais sens du terme... J’ai tendance à confondre les sites internet avec des conversations de bistrot, ce qui est plutôt maladroit.

16/01/2017 23:14 par Autrement

@Georges SPORRI
Vous êtes tout excusé : en ces temps difficiles et cacophoniques, multiples sont les partitions !

18/01/2017 04:34 par Marc ARAKIOUZO

Je vais, moi aussi être un peu dur et je vais devoir me contenir pour rester poli... Je viens de regarder le clip YOUTUBE de la FRANCE INSOUMISE sur la vision qu’ils ont de l’ASSEMBLEE CONSTITUANTE... L’oratrice principale fut incapable de répondre à la question du NOMBRE de délégués constituants, elle ne savait pas si c’est 300 ou 500 ! (petite oligarchie qui sera corrompue facilement par le premier SOROS qui en aura envie). Par contre il y aura des délégués tirés au sort selon une proportion décidés par les électeurs...
En plus l’animatrice principale du débat a osé raconter que ces 300 ou 500 pékins auront un lien étroit avec les 43 millions d’électeurs.
Ceci va dégoûter tout le monde de la politique et augmenter le désespoir des plus exploités-opprimés car rien de vraiment intéressant ne peut émerger d’un telle institution.

18/01/2017 14:05 par Georges SPORRI

C’est bien ce que je pensais... JLM a été formé au marxisme par les lambertistes de l’OCI, puis reformaté par les mœurs florentines du pouvoir socialiste 1981-2002 et conditionné à l’élitisme par les adepte du rite écossais rectifié... Cela laisse des traces même s’il faut admirer JLM pour sa rupture avec ces trucs...
J’espère que les camarades de FRANCE-INSOUMISE, dont la victoire aux législatives est très improbable, seront sensibles aux critiques de leurs conceptions très étranges de la démocratie qui ressemblent à l’élitisme républicain oligarchique...

18/01/2017 20:44 par legrandsoir

Ceci n’est pas un article sur Mélenchon. Merci.
Et merci d’éviter de lancer des accusations sans les étayer ("conceptions très étranges de la démocratie").

18/01/2017 16:15 par Autrement

@ Marc ARAKIOUZO
Je ne vois pas les choses comme vous. Une séance de réflexion militante n’est pas un séminaire de Rémy Herrera, même et surtout quand il s’agit de l’État bourgeois.
Ce qui me paraît positif, c’est déjà l’existence d’une université populaire, même embryonnaire, capable de faire débattre les simples citoyens sur les sujets brûlants. Positif, aussi, que la nouvelle génération à côté de l’ancienne - même avec la maladresse de l’une et éventuellement les rigidités de l’autre -, s’intéresse au problème constitutionnel, et que celui-ci, justement, ne soit pas réservé à des spécialistes.

Le régime politique actuel, avec ses partis bureaucratisés (et c’est ce qui explique l’élan libertaire de Nuit debout), avec l’indigne parodie de démocratie des primaires et avec le système électoral complètement trafiqué, est fait tout entier pour décourage et dégoûter les citoyens, effectivement, de prendre en main leurs propres affaires. D’autant que la pression des médias aux ordres est incessante. Et personne n’a promis (même si beaucoup, y compris des juristes avertis, ont déjà réfléchi et élaboré des propositions de leur côté) que la constituante et la nouvelle constitution sortiraient tout armées du cerveau de leurs initiateurs.

L’essentiel est justement de mobiliser les jeunes et l’opinion publique entière sur le sujet, dans un échange vivant d’éducation populaire, pour les préparer dès maintenant à participer à cette entreprise, qui consiste à balayer l’autoritarisme et les turpitudes de la 5ème république, et de mettre en place une constitution qui restaurera la souveraineté populaire. Il s’agit de lancer un mouvement qui commencera à briser le fonctionnement institutionnel au service du capital.

Quant à la corruption possible des 300 ou 500 libres citoyens, qui (comme il est déjà établi) n’auront jamais encore eu de mandat électif, et n’en n’auront pas non plus dans la nouvelle assemblée, cette crainte me paraît largement imaginaire, vu que ce sont justement les politiciens de métier qui se laissent corrompre ou cèdent facilement à la pression des lobbies. Il n’est que de constater le dévouement, le désintéressement et l’inventivité dont les simples citoyens font preuve dans quantité de secteurs de la vie associative, pour comprendre qu’une constituante, avec le mouvement d’élaboration collective et de discussion qui se créera autour d’elle, avec la mobilisation du monde du travail et avec le soutien d’une opinion gagnée à la cause d’un grand renouveau, a de bonnes chances d’accomplir efficacement sa mission.

Il me semble que cette fois, sans vouloir du tout vous offenser, c’est à vous de payer la tournée. Que nous proposez-vous ? Ouzo ou raki ? Disons ouzo, et c’est l’occasion d’unir nos drapeaux rouges.

18/01/2017 22:27 par Marc ARAKIOUZO

Je propose bien sûr de l’ARAK libanais produit par un arménien... Non ! Je ne pense pas qu’une oligarchie puisse faire du bon travail...
Et je crois aussi que cette assemblée constituante sera beaucoup plus compliquée à réussir qu’un congrès de l’ex F.E.N...
Ne pas oublier que cette assemblée sera quand même principalement élue (donc : présence des droites, du PS, des écolos...).
Quant aux pauvres malheureux pigeons tirés au sort, donne moi un minuscule budget de 150 millions et je te les achète tous...
DONC : je suis plutôt d’accord avec 80 000 délégués qui se réuniront dans 800 districts avec représentation de toutes les CSP + parités (âges, sexes, ...). Cela est un paquebot chargé de remorquer un porte avion entre Caribe et Scylla, c’est exact, mais au moins en rupture avec l’oligarchie... Et voilà, après avoir inventé un pseudo triple pataquès j’ai pondu une putain de métaphore pas piquée des hannetons...

18/01/2017 22:29 par marcel dugenoux

@ legrandsoir

Euh, vous écrivez :

Ceci n’est pas un article sur Mélenchon. Merci.
[...]

Lisez-vous les articles que vous modérez ? Faites-le au moins pour les deux derniers paragraphes du texte. Ce n’est pas, bien au contraire, le fait qu’il y soit désigné comme "le tribun", comme en d’autre chaires s’entendrait "notre sauveur", qui permettrait d’en douter ! lol

19/01/2017 03:08 par Georges SPORRI

Je trouve extrêmement peu démocratique de proposer à 300 ou 500 personnes de "représenter" 65 millions de concitoyens... Même si à la fin on demande aux 43 millions d’électeurs de voter... Cette procédure risque d’ailleurs d’aboutir à un résultat médiocre, voire à un échec pur et simple... C’est pour expliquer ça que j’ai écrit un article intitulé "Quelle assemblée constituante ? Quelle 5ème république" sur ce webzine... Il faut innover et structurer une assemblée constituante ULTRA DEMOCRATIQUE pour préfigurer une 6ème république HYPER INOVANTE et, elle aussi ULTRA DEMOCRATIQUE (même ce bolosse de Michel ONFRAY serait obligé de soutenir ce truc qui contredirait ses critiques contre JLM)... Cela étant dit, je pense toujours que la démocratie "pure et parfaite" est une lubie de petit bourgeois paumé, mais, cependant, je crois qu’il faut proposer ça en 2017...
PETITS DETAILS : les gens qui se réfèrent à 1789 ou 1848 me font bailler ! Les plans "droit des animaux", les postures QUINOA, les sophismes écolos et les gadgets politiques à double tranchant me foutent plutôt en rogne (seuls des naïfs tirés au sort peuvent éventuellement se laisser manipuler jusqu’à perdre leur temps à s’embourber dans cette bouillie !).

19/01/2017 10:07 par marcel dugenoux

@ Georges SPORRI

Ce n’est pas tant l’appareillage représentatif proposé que l’approche fond qui semble biaisée dans le programme de la "France Insoumise". Il y manque la reconnaissance franche de certaines réalités :

 le fait que la majorité des français appartienne à la petite bourgeoisie, au moins quand on rapporte son niveau de vie au standard planétaire ;

 le fait en dérivant que toute perspective revendiquant la dignité de la classe ouvrière se doive à la base fondée sur un horizon internationaliste anti-impérialiste ;

 le fait que la catastrophe que soit le capitalisme ne puisse être freinée autrement que par la construction même d’une société différente, et notamment par la démonstration de sa meilleure efficience.

 le fait que nous nous trouvions face à une crise économique majeure imminente.

Faute d’en tenir compte, ce programme ne s’adresse pas aux français, ne s’appuie pas sur les faits les plus importants, ne donne aucune perspective au-delà du très court terme.

Il reste encore possible de le remplacer rapidement pour quelque chose de plus substantiel et qui admette :

 qu’une véritable redistribution économique, ou dit autrement une liquidation du capitalisme local s’impose, c’est une chose. Mais celle-ci ne présenterait aucun intérêt sans lui assortir une mutation radicale des termes de la production elle-même, par la mise en place d’une organisation de toutes les activités qui permette de concerter collectivement et l’utilité des techniques, et leurs finalités, et leurs méthodes.

 que le passage à une forme nouvelle de collectivisme soit la seule alternative à porté de main mais qui ne suppose pas de calquer son "modèle" sur celui du "capitalisme d’état" dont on connaisse très bien les risques eu égard au passé ou à ce qui se produit actuellement en Chine. L’alternative est peut-être plus à chercher dans des constructions locales préalables, pour s’élargir autour de la notion de subsidiarité : ce qui se puisse déterminer localement y étant privilégié autant dans la production que dans la ruralité et la cité, en recherchant non pas à empiler les structures collectives hiérarchiquement les unes sur les autres mais plutôt à s’assurer qu’une interaction véritable, une influence déterminante de la base sur tout l’appareillage soit toujours accessible et possible.

 en reconnaissant vraiment la préhéminence de la volonté populaire sur toute considération experte ou venant d’en haut : soit en subordonnant toute organisation au principe collaboratif de médiation horizontale, ce qui impose une souplesse maximale en terme de regroupements possibles, l’abandon définitif de tout critère de sélection, de toute prérogative discrétionnaire, pour passer à une société où l’arbitrage populaire intégral s’instaure.

Les grands avantages que tout ceci représenteraient seraient entre autres :

 que les décisions relevant toutes d’arbitrages collectifs, il ne soit plus possible ni de désigner des bouc-émissaires, ni, en tentant d’influer ou d’éliminer tel ou tel "responsable", de les remettre en cause autrement que démocratiquement ;

 que se trouvant déterminées par leurs acteurs eux-mêmes les devenirs des activités ne puisse que s’inscrire dans le sens d’un mieux-disant véritable social, environnemental, et même "économique" : toute activité étant pensée et conçue autour de son utilité et de sa performance sociale, elle s’inscrit dès lors comme le résultat transitoire de l’effort collaboratif à un moment donné, ses mutations et remises en causes d’impacts se trouvant non plus posés a posteriori, mais a priori.

Tout ceci inverse les termes sociaux actuels sur le fond. La garantie des droits à la dignité d’existence pour toutes et tous y apparait non pas seulement comme le moyen le plus à même de transformer notre propre société en sorte de la rendre propre, juste et prospère pour nous, mais parce qu’abolissant de fait la société des concurrences, elle ouvrirait à la perspective de productions émancipées de leur surcoût par valeur ajoutée artificielle, modifiant en profondeur les potentiels d’échanges au plan international.

Ainsi technologiquement parlant, une telle mutation nous conduirait vers un appareillage technologique éliminant et la création artificielle de besoins, et la démultiplication des déchets ultimes sur lesquels reposent le capitalisme actuel. Pour le secteur manufacturier, par exemple, on opterait pour la fabrication d’objets aisément réparables, élaborés suivant des normes publiques, et dont l’utilité soit rendue au mieux accessible collectivement plutôt qu’individuellement. Par exemple à quoi sert-il d’avoir une machine à laver chez soi si une laverie collective est facilement voire gratuitement accessible à proximité ? À quoi servirait la démultiplication des téléphones portables et des ordinateurs si un réseau filaire et des équipements partagés étaient rendus pratiquement accessibles à tout le monde, nous débarrassant de ces filières abominables en terme d’impacts aussi bien sociaux qu’environnementaux ? mais ceci est valable pour une quantité phénoménale d’activités actuelles (songeons en particulier aux filières du transport !).

C’est au peuple qu’il appartienne d’agir. C’est à lui de s’approprier le possible et non à nous de le lui restreindre en cloisonnant ce possible dans les catégories techniques de la société capitaliste de concurrence.

Au plan politique, cela suggère que les structures actuelles dérivent des formes sociales générales et notamment des filières concurrentielle de production et non les définissent. C’est plus d’une réflexion généralisée sur les pratiques productrices et de consommation aberrantes de la société actuelle qu’on puisse tirer des enseignements sur les formes potentielles que pourrait adopter une société nouvelle. Le point le plus critique du projet de la "France Insoumise" c’est l’absence de considération même élémentaire qu’il porte à l’influence déterminante aujourd’hui de la propriété privée des connaissances et des méthodes.

Pourtant n’y a-t-il pas d’exemple plus frappant de spoliation des conquêtes publiques que le fait que conçus au départ afin de garantir l’accès public à tous les savoirs et savoirs-faire technique, les brevets soient devenus l’instrument suprême du capitalisme concurrentiel, qui freine à la fois l’innovation et renforce l’influence concurrentielle des groupes financiers spéculatifs parmi les plus puissants ? La publicité des savoirs relève pourtant d’une exigence sociale des plus essentielles ! Rendre accessibles à toutes et tous et à tous âges les savoirs et savoirs-faire est en réalité la première étape d’un affranchissement véritable de la société acceptant qu’on nous les vole.

19/01/2017 11:15 par babelouest

@ Georges Sporri

Mais, bien sûr, 500 personnes peuvent en représenter 50 millions, si ces personnes ont un mandat EXPLICITE, chose INTERDITE par l’actuelle constitution.C’est la théorie des cercles : au niveau local les citoyens, en cercle, discutent et élaborent ensemble un projet soumis à la fin non au vote, mais à un consensus qui tient compte de toutes les objections, mais aussi toutes les améliorations si elles en valent la peine. Et si le consensus est négatif, on en reste là.

Si celui-ci est positif, ET donne lieu à concertation avec d’autres cercles eux aussi concernés, ALORS chaque cercle délègue une personne qui portera son projet et le défendra devant le cercle des cercles. Là aussi, consensus si les attentes sont convergentes, OU impossibilité de s’entendre même en concédant des "arrondissements d’angles" sur des points mineurs. ALORS, le délégué retourne devant ses pairs, leur expliquer pourquoi l’accord plus large (et non plus haut) n’a pu se faire. Là encore, on en reste là, ou l’assemblée décide d’infléchir sa vision du projet afin de tenter une nouvelle concertation au cercle des cercles.

Si l’accord se fait alors, il peut à nouveau être porté dans un cercle encore plus vaste, sur le même principe. Jusqu’à l’humanité entière, en théorie.

Le délégué n’est donc là que le porteur d’un projet précis, décidé en commun. Il ne décide pas par lui-même. Et bien entendu, si à nouveau un projet commun se développe, ce sera un autre délégué qui le portera. Pas de professionnels de la politique. Pas de décision "venant du haut", parce qu’il n’y a PAS de haut.

19/01/2017 13:51 par G SPORRI

OUF !!!
1/ Les sophismes écologistes sont emmerdants et suspects (idéologie millénariste de la petite bourgeoisie)... J’en ai un peu assez de rappeler qu’on pourrait produire des milliards de m3 d’hydrogène et d’oxygène liquides en posant des îles flottantes au dessus du Gulf Stream (hydroliennes)... Les réponses qu’on me renvoie pulvérisent en général tous les records de la bêtise ou de la mauvaise foi !
Sur tous les autres sujets écolo, c’est pareil (y compris les 15000 litres d’eau dans 200grs de steak haché). Alors je crois que l’angoisse et la paranoïa anti-industrie, à laquelle s’ajoute un délire sôterio-planétiste néo puritain, sont de pauvres névroses ou de tristes psychoses collectives...
2/ Vous pensez que 500 élus pour représenter les intérêts de 65 millions d’humains ce n’est pas une conception oligarchique et hyper centraliste... Moi, je pense que 80000 élus qui se réuniront dans 800 districts c’est beaucoup plus démocratique et innovant (démocratie de proximité = tout le monde pourra rencontrer un élu et lui parler).

19/01/2017 14:08 par marcel dugenoux

@ babalouest

Votre commentaire implique la prise en compte d’une autre grande absente du programme de la "France Insoumise" : l’importance déterminante du caractère véridique et de la libre circulation de l’information !

Par ailleurs si l’on comprend comme vous la nécessité d’accorder la place qui lui revient à la décision collective concertée partout où cela soit possible, il faut tout de même tenir également compte d’autres paramètres :
 une décision n’est pas automatiquement "bonne" du fait qu’elle suscite l’adhésion d’une majorité, voire de majorités conjuguées de plusieurs groupes ;
 une décision est toujours tributaire de la façon dont se pose a priori le problème auquel elle est sensée répondre ;
Ce qui veuille dire que le schéma additionnel progressif dont vous parlez, bien qu’il soit "bon" dans son principe, reste inspiré par la structuration hiérarchisée pyramidale à l’oeuvre actuellement.
Pour obtenir non seulement un consensus autour des arbitrages et des décisions si il est clair que le choix collectif s’impose, il nous faut tout autant réfléchir à des modes de fonctionnement rendant possible d’admettre l’initiative collective par des voies transversales : par exemple techniquement, quand des personnes compétentes dans certains domaines en viendraient sans appartenir à un même groupe décisionnel, à s’agréger pour construire des propositions alternatives tierces, en elles-même plus pertinentes. En gros ce qu’il faille raisonner n’est pas seulement la forme démocratique des décisions mais tout autant le moyen par lequel la "qualité optimale" de ces décisions, et notamment leur reversibilité puissent être atteintes ou au moins ménagées.

En quelque sorte, lorsque la "France Insoumise" ne fait référence à une transition qu’au seul motif "écologique", il s’agirait de penser la société comme une transition intégrée en elle-même, un système admettant le caractère transitoire des formes organisationnelles dont il puisse se doter et non pas un qui cherche à les fixer une fois pour toutes, confinant le regroupement collectif aux moyens d’une imbécilité publique hérigée en règle générale, comme y incitent la plupart des "ismes" et doctrines. Il me semble qu’un groupe de sociologues aient théorisés il y a quelques années ce principe qui veuille que plus une initiative innovante ait de niveaux à traverser du local au national pour être soumise à des arbitrages, plus elle se retrouve dénaturée et moins elle ait de chance de trouver une application appropriée et pratique voire une application tout court. Cette démonstration documentée démentait évidemment la pertinence du modèle jacobin dans la détermination des solutions aussi bien locales que globales les plus pertinentes.

20/01/2017 02:44 par babelouest

Marcel Dugenoux, je pense qu’il faut garder à l’esprit qu’une décision pertinente est la décision la plus proche de la base possible (exactement l’inverse d’aujourd’hui) : il s’agit de ne devoir recourir à des cercles de cercles que le moins souvent possible. Cela oblige dont à une vie plus communautaire, plus frugale, plus simple : serait-ce une tare ? Je ne le pense pas. En tout cas il s’agit alors d’un choix de société radicalement différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. Pour y parvenir, entre autres, il faudra éradiquer COMPLÈTEMENT la superstructure bancaire mondiale actuelle. Avec tous ses acteurs.Au hasard les 1000 premiers de Forbes, et ceux qui par piston sont encore au-dessus et n’y figurent pas.

20/01/2017 11:21 par marcel dugenoux

@ babelouest

Je ne pense pas qu’en se fixant un objectif de changement global-mondial on évite de verser dans l’alimentation des "modèles", même si je suis d’accord avec votre idée de privilégier des formes qui accordent un maximum de prérogatives de décisions à celles et ceux qui les subiraient directement (priorité locale). Mais il faut tenir compte des facteurs importants qui imposent des décisions transcendant cette échelle : nous héritons d’un aménagement aberrant du territoire où les populations sont concentrées dans des aires urbaines absolument incapables techniquement de s’auto-alimenter, ce qui fait que même auto-derminées au plus proche, elles ne puissent s’administrer concrètement par elles-mêmes autrement qu’en interagissant avec d’autres territoires. D’autre part notre équipement industriel en lui-même est totalement tributaire des échanges internationaux tant en terme d’importations que d’exportations, et ses finalités sont actuellement exclusivement financières, ne se fixant en rien l’objectif prioritaire de satisfaction de nos propres besoins civils ; si l’on y ajoute la délicate question des menaces de contamination majeure que représente la seule filière de l’atome, on comprend rapidemenent que l’optique "écolo-communautaire bisounours", si sympa qu’elle nous apparaisse, ne puisse en elle-même seule répondre aux défis immédiats auxquels la société se doive de répondre. Si on est réalistes, on imagine que ce qui puisse concrètement se mettre en place ne puisse que relever de l’hybride, et que quand bien même il faille nous éviter l’état capitaliste, une instrumentation décisionnelle et technique à son niveau, et qui le remplacerait, s’impose.

Techniquement et politiquement je me représente le problème actuel comme ceci : les anarcho-syndicalistes et les militants anti-industriels comptent parmi ceux qui portent une représentation réaliste de l’état des choses, mais en même temps, parce que cette représentation les conduit à voir dans toute initiative d’inspiration marxiste, et à juste titre, les risques de dérive étatistes industriels qui aient marqué nos siècles, ils refusent d’être pleinement partie-prenante de cette construction hybride encore indéterminée qui soit pourtant l’unique voie qui nous soit offerte pour échapper au pire. M’apparaît donc comme une nécessité impérative de surmonter cette absence de dialogue manifeste qui sépare aujourd’hui ceux qui prônent la "réforme" de la société industrielle totalitaire n’en retenant que l’aberration industrielle et sociale, de ceux qui ne l’envisageant que sous son aspect totalitaire, ne prennent pas suffisament en compte en quoi son aspect industriel constitue une menace spécifique. Construire la société post-industrielle ne pouvant procéder ni du maintient du capitalisme, ni de l’abandon pur et simple de la technologie, du fait et des besoins vivriers humains contemporains et des ravages causés par la société industrielle capitaliste en elle-même, la coalition des uns aux autres a beau sembler incontournable, ni les uns ni les autres n’en veulent.
Pour les uns c’est parce que demeurent embusqués à l’évidence des opportunismes politiciens surfant sur l’intention de changement dans le seul but d’y conquérir des postes, pour les autres parce que préférant ignorer l’importance du rôle qu’ils puisse jouer, et qui leur permet d’entretenir au quotidien leurs rêves hédonistes de petits bourgeois, l’humanisme véritable n’est qu’un idéal impersonnel, et la destinée fatale de l’espèce une vérité dogmatique réconfortant leurs égos de planqués. Ces contradictions et intolérances sont au coeur du problème de la lutte anticapitaliste anti-industrielle en tant que telle, et qui la distingue forcement des compétitions électorales étant donnée qu’une des parties qui la détermine vraiment s’affirme déjà intégralement émancipée de ces jeux là. Prendre parti pour l’une ou pour l’autre n’aurait pas plus de sens, pour qui comme moi considérerait que tout avenir ne soit concevable qu’à partir de points autour desquels elles s’accorderaient. Qui irait nier qu’on n’en soit pas encore là ?

PS. J’éprouve une profonde défiance à l’égard des invitations à la "sobriété", à la "frugalité", ne serait-ce que pour appartenir de fait à la classe à laquelle ces beaux principes s’imposent de fait d’ores et déjà, les trouvant donc simplement déplacées.

20/01/2017 12:46 par SPORRI

Mes pauvres amis, vous n’avez pas compris ce qui va se passer lorsqu’on va justifier l’AUSTERITE avec des prétextes écolos...

20/01/2017 20:48 par AUBERT

A Marcel DUGENOUX,

Non ceci n’est pas un article sur Mélenchon, en tant que Statue du commandeur. Il s’agit d’une analyse des éléments de différence entre la campagne de 2012 et celle des Insoumis. Je dis bien analyse, car je tente de montrer les différences notamment en termes de "drapeaux rouges", ce que confirme le meeting de Florange. Je suis sur que Mélenchon aime les drapeaux rouges, mais il n’y a plus de mise en avant ostentatoire. Y a t-il trahison ? En apparence, et autant, pour ne pas dire plus que lorsque le P.C.F abandonne la faucille et le marteau...Le problème c’est celui des propositions et là il n’y a pas photo...Il y a des drapeaux rouges partout.
Il n’y a que le dernier paragraphe qui montre mon inclinaison et visualise l’importance du Tribun dont je suis admiratif, et pourtant en interventions publiques, je suis aussi, assez costaud....Je le trouve parfois trop rigide et abrupt. Mais là aussi, je suis sur que cherchant la perfection de son intervention et, profondément humain, c’est à dire sensible, toute perturbation extérieure le rend fragile. Ses exigences, sont au niveau de son travail personnel, interne, solitaire (après travail collectif d’écoute de compréhension), énorme. On ne peut intervenir comme il le fait sans énormément travailler en amont. L’intervention est d’autant plus facile, que le travail en amont a été fait...Rappelons ici, qu’il ne lit pas, il construit les phrases au dernier moment et ceci, je le sais pour le pratiquer, ne peut se faire que par un immense travail amont.

Je précise que je ne fais pas partie de son cercle rapproché, il ne me connait pas vraiment (rencontré à Marseille au Salon sur l’Economie de la mer), je n’ai aucune statue, photo ou effigie de Mélenchon...

Fabrice

20/01/2017 23:29 par marcel dugenoux

M. Aubert,

Je suis espanté par la portée politique de ce que vous racontez. Sans rigoler.

21/01/2017 10:51 par alain harrison

Félicitation pour l’article et les commentaires constructifs.
Le commentaire qui m’a le plus accroché est celui de 19/01/2017 à 10:07 par marcel dugenoux @ Georges SPORRI.

« « - le fait que nous nous trouvions face à une crise économique majeure imminente.
Faute d’en tenir compte, ce programme ne s’adresse pas aux français, ne s’appuie pas sur les faits les plus importants, ne donne aucune perspective au-delà du très court terme.
Il reste encore possible de le remplacer rapidement pour quelque chose de plus substantiel et qui admette :
  qu’une véritable redistribution économique, ou dit autrement une liquidation du capitalisme local s’impose, c’est une chose. Mais celle-ci ne présenterait aucun intérêt sans lui assortir une mutation radicale des termes de la production elle-même, par la mise en place d’une organisation de toutes les activités qui permette de concerter collectivement et l’utilité des techniques, et leurs finalités, et leurs méthodes. » »
Sans oublier la structure efficient de la participation du Peuple, et de cela, Cuba a une expertise que je ne connaissais pas, mais que j’ai eu connaissance par un commentaire explicite à cet effet.
Donc la démocratie participative directe n’est pas un mythe mais une réalité expérimenté, à promouvoir.
Extrait du commentaire :
Jacques-François Bonaldi 1er décembre 19:34
« « amendées par l’ensemble de la population à travers ce qu’on appelle ici les organisations sociales et les organisations de masse (d’aucuns les appelleraient aujourd’hui d’un terme plus à la mode : la « société civile »…), à savoir les Comités de défense de la Révolution (CDR) institués au niveau de quartier, la Fédération des femmes cubaines (FMC) qui regroupe volontairement les membres du sexe féminin à partir de quatorze ans, l’Association nationale des petits agriculteurs (ANAP), qui rassemble les paysans privés, la Fédération des étudiants (FEU), la Fédération des élèves de l’enseignement secondaire (FEEM), autrement dit les lycéens, la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), qui concerne tous les travailleurs. Le premier exemple de ce débat intense étendu à tous les secteurs de la société cubaine remonte à 1975-1976 quand, une fois dépassée la pire époque de lutte de classes et de combat ouvert contre l’impérialisme étasunien, la Révolution cubaine décida de s’ « institutionnaliser » et se dota d’une Constitution inscrite dans les fibres même de la nouvelle société : son avant-projet fut discuté, à compter du 10 avril 1975, par 6 216 000 personnes dans des milliers de réunions d’un bout à l’autre du pays. La commission constituante créée dans ce but prit en considération les modifications proposées à l’Introduction du texte et à 60 des 141 articles ; le Premier Congrès du Parti communiste (décembre 1975) approuva cet avant-projet qui fut soumis, en février 1976, à référendum : 5 602 973 Cubains, soit plus de 98 p. 100 des électeurs, l’entérinèrent. » »
ttp ://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-belle-democratie-de-fidel-186934
Ce commentaire répondait aux accusations de l’article.
L’Amérique latine, un vaste laboratoire, non un atelier inspirant des artisanes de l’Alternative (les femmes sont le moteur), dont le Chili d’Allende semble se réincarner, assassiné prématurément, et le Canada-Mine Noranda accapareur des mines de cuivre n’y est pas étranger. Le Canada a été et est encore un protecteur des Minières criminelles qui sévissent dans le monde, en ce moment-ci.
Et maintenant que les milliardaires sont au manoeuvre du pouvoir US (nul n’est mieux servi que par lui-même), les alliances nouvelles des 1% installé dans tous les pays, la Chine, la Russie et l’inde, ces 4 sont les mastodontes du nouvel impérialisme qui se départageront leur sphère d’exploitation !?!? En regard du laxisme des systèmes de justice et des lois sans porté réelle face au Crime Organisé qui a réussi à s’incorporer à l’économie financière légale, mais hautement immorale (allias criminel dans les faits, rendons grace à l’état de droit), les paradis fiscaux sont sans doute l’élément clef de la manoeuvre. Le paradis fiscal n’est-il pas la succursale préférée des honnêtes grandes firmes et des organisations criminelles. Avec trump, le cafouillis sera inextricable et explosif !?!?
À n’en pas douté, le crime organisé s’insert dans l’organisation de la gouvernance mondiale.
Étrange les amis de Poutine : Trump et M. Le Pen ?!
KGB, capitalisme et fascisme. En tout cas il y a une propagande en ce sens.
Poutine devrait s’expliquer, n’est-ce pas !
Avec les explications sur France Insoumise, il y a de l’espoir à l’effet qu’il y est un réel réveil. Mais il faudra que les militants soient les "" pares faux "" de toute dérive à la Tsipras et ci. n’en déplaise aux fervents enthousiastes. Mais dans la mesure ou les enthousiastes seront nombreux mais lucide des mesures préventives à prendre et d’être au claire que les JLM et ci. sont bien attelés à servir le Peuple et que ceux-ci le sont aussi, au claire, car JLM devra être entouré d’une équipe à la gouvernance, ce qui ne semble pas le cas, il devra compter avec, semble-t-il, la vieille garde.
Hypothèse hypothèse....
L’important à ce stade-ci, c’est que ce dessine enfin une Alternative rassembleuse, un consensus en voie, ne déplaise à JLM, pour qui le consensus a des relents de dictatures, contradiction avec les communistes qui prêchent la dictature prolétarienne. Moi je préfère la dictature démocratique citoyenne travailleur pour la durée de la transition de l’état de droit à l’état démocratique citoyenne travailleur participative au pouvoir politique dons à l’élaboration des décrets en première instance (la phase de la dictature citoyenne travailleur) suivi de l’élaboration des lois et de l’écriture (premier jet) de la Constitution, (phase de l’installation de l’état démocratique participatif) suivi des ajustements, des correctifs nécessaires à l’avènement de la nouvelle société : le but est de libérer l’être humain de toute exploitation qui se fera avec le temps, l’Éducation prenant son sens révolutionnaire qui contient le mot Évolution.
Un essaie.

21/01/2017 22:12 par alain harrison

Mais comme l’indique 15/01/2017 à 14:26 par Georges SPORRI
" Il n’est pas de SAUVEUR suprême, ni DIEU, ni CESAR, ni TRIBUN " JLM ne peut plus faire chanter ce genre de truc zarbi que nobobody ne peut piger à cause du crétinisme civique qu’induisent les institutions de la 5ème république... Il serait peut-être important d’expliquer aux électeurs que les élections législatives sont 1000 fois plus importantes que l’élection présidentielle. Et que, si JLM est élu PdlR, mais que les législatives foutent les députés FN en position de PIVOT, il devra alors se "soumettre ou se démettre"... PIRE : JLM pourrait être obligé de bricoler une majorité avec l’aile "gauche" du PS et les droitiers "aubrystes"...

« « les élections législatives sont 1000 fois plus importantes que l’élection présidentielle » »
Mais.
Présidence de la République : sortir de l’impasse !
Jean-Pierre Massias
Fondateur et Directeur de la Revue Est Europa
Yves Pascouau
Analyste politique au European Policy Centre
Des pouvoirs progressivement renforcés
Le renforcement des pouvoirs du président de la République à l’issue de la guerre d’Algérie s’est opéré à la faveur d’une révision constitutionnelle, juridiquement discutée, modifiant son mode d’élection. Depuis 1962, le président est élu au suffrage universel direct et non plus par un collège de grands électeurs. En complément de pouvoirs étendus et d’une irresponsabilité politique intégrale, ce mode d’élection a doté le président de la République d’une légitimité politique absolue.
http://www.huffingtonpost.fr/jeanpierre-massias/presidence-de-la-republiq_b_5488111.html
Question.

Est-ce que le président seul peut utiliser le DÉCRET indépendamment des députés ?

23/01/2017 11:32 par AUBERT

A marcel dugenoux,

Je suis désolé que notre "discussion" se termine ainsi, car les interventions que je rédige et que j’envoie à LGS, n’ont comme seul objectif que de faire réfléchir sur des thématiques qui me semblent importantes et non traitées par ailleurs. Je me régale à lire sur ce site les articles, notamment sur les questions internationales, ce qui me permet de mieux comprendre certaines éléments que je n’avais pas.
Respectueusement, Fabrice

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