Bien que la gauche européenne continue aujourd’hui encore en 2009, d’être prisonnière du quasi monopole privé des médias, et par conséquent de répéter les poncifs du discours médiatique, l’intégration sud-sud poursuit son chemin. Il y a quelques jours, le président Luiz Ignácio Lula da Silva a soutenu le droit de l’Iran a développer un programme d’enrichissement d’uranium pacifique au cours de sa rencontre avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a commencé au Brésil une tournée latino-américaine qui l’a mené ensuite en Bolivie et au Venezuela. Les présidents de l’Equateur et du Nicaragua ont également conclu plusieurs accords de coopération au développement avec l’Iran. Ce pays apporte en effet aux nations latino-américaines des technologies comme celles nécessaires à la fabrication in situ de tracteurs, dans le cadre de la réforme agraire.
Au Brésil, au cours de la rencontre, le président Lula a demandé à ce que l’Iran dispose du même traitement que le Brésil qui a "un modèle de développement de l’Energie Nucléaire reconnu par l’Organisme International pour l’Energie Atomique (OEA).".
"S’ ils défendent le Brésil d’un côté, nous leur demandons de faire de même avec les autres"
Selon les déclarations d’Ahmadinejad au Palais d’Itamaraty, depuis la Révolution Islamique de 1979 les ennemis de l’Iran dans la communauté internationale cherchent tous les prétextes pour attaquer le pays. Lula visitera prochainement Téhéran pour intensifier la coopération bilatérale entre les deux nations et a de nouveau critiqué le manque d’autonomie politique de l’Europe à l’égard de l’Iran.
Plus récemment, lors du sommet de l’ALBA, à la Havane, le président vénézuelien Hugo Chávez, comme le bolivien Morales, ont rejeté les "menaces" et les "signes de l’offensive impérialiste" contenues dans les déclarations de la secrétaire d’Etat étasunienne, Hillary Clinton, qui a averti le Venezuela et la Bolivie ’d’y penser à deux fois" avant de se rapprocher de l’Iran.
Dans ses déclarations à la presse au cours du sommet de l’ALBA, Chavez a qualifié de "menace ouverte" le fait que Clinton dise à des pays qui souhaitent avoir des relations avec l’Iran qu’ils "devront en subir les conséquences".
"En vérité, les déclarations de Mme Clinton sont une menace surtout pour le Venezuela et la Bolivie, mais elles sont aussi dirigées contre l’ALBA, contre l’Alliance Bolivarienne toute entière" .
"Ce sont les signes évidents d’une offensive impérialiste qui tente de freiner l’avancée des forces progressistes. Face à cela, nous nous sommes mis d’accord et nous l’affirmons aujourd’hui, nous devons renforcer l’ALBA et accélérer tous les points de vue, économique, politique et social
Au cours d’un de ses discours à Washington, ce vendredi, Clinton avait pressé le Venezuela et la Bolivie "a réfléchir à deux fois" avant de se rapprocher de l’Iran qu’elle a qualifiée de "vraiment une mauvaise idée" ce pays étant "un des principaux exportateur de terrorisme" au monde.
"Je crois que ceux qui "flirtent" avec l’Iran devraient réfléchir à ce que pourraient être les conséquences pour eux" a-t-elle ajouté.
En réponse à ces déclarations, le président bolivien, Evo Morales, a considéré que les Etats Unis n’ont aucune autorité morale pour parler de terrorisme, et a affirmé que les principaux terroristes sont les autorités de Washington, "qui envoient dans d’autres pays des troupes pour promouvoir la guerre ou installer des bases militaires comme les sept bases militaires qu’ils ont installées en Colombie" .
Chavez a souligné son propos : "je pense la même chose qu’Evo, exactement. Ils ont une indigestion ? Nous n’allons pas prendre pour autant des cachets à leur place, qu’ils les prennent eux-mêmes" .
Sources : BBC World Service, DPA / AIN
Traduction : Grégoire Souchay pour : http://www.larevolucionvive.org.ve/