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Le président colombien n’aime pas les libérations

A la suite du dialogue épistolaire qui s’est instauré avec le Groupe des Colombiens pour la paix, créé à l’instigation de la sénatrice Piedad Córdoba, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont libéré unilatéralement six de leurs prisonniers et otages (trois policiers, un soldat et deux civils) entre le 2 et le 6 février. Mme Córdoba et des membres de la délégation qui ont participé à cette libération - avec l’aide du Brésil (qui a fourni un avion) et de la Croix Rouge internationale - ont été mis en cause par le président à lvaro Uribe qui, les évoquant, a utilisé le terme « bloc d’intellectuels des FARC ». En faisant ainsi l’amalgame entre ces personnalités et les structures politiques de la guérilla, M. Uribe met leur vie gravement en danger ; il les désigne comme cibles potentielles des paramilitaires d’extrême droite qui continuent à sévir en Colombie. Harcèlements et menaces sont le lot quotidien de Mme Córdoba.

De la même manière, M. Uribe a publiquement mis en cause, pour « ses liens avec les FARC », le journaliste Hollman Morris, directeur et présentateur de l’émission « Contravà­a », de la chaîne de télévision internationale TeleSur (1), qui a couvert la libération ; tout comme il s’en est pris à son collègue Jorge Enrique Botero, qui a fait partie de la mission humanitaire. Depuis cette dénonciation présidentielle, M. Morris a reçu de nombreuses menaces de mort. Respectivement rapporteurs de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Organisation des Etats américains (OEA) pour la liberté d’expression, M. Franck La Rue et Mme Catalina Botero se sont émus de cette situation et ont interpellé le gouvernement colombien.

Relâché le 3 février par les FARC, après plus de sept ans de captivité, l’ex-gouverneur du Meta, M. Alan Jara, a, tout en dénonçant les pratiques de la guérilla, vertement critiqué le pouvoir : « Je pense que le président Uribe n’a rien fait pour notre liberté (2). » Rejetant les actions militaires destinées à libérer les otages, il a ajouté que, pendant sa captivité, il avait eu davantage peur des opérations de l’armée que des guérilleros.

Vingt-deux policiers et militaires demeurent entre les mains des FARC, qui les considèrent comme des prisonniers politiques. « Il est urgent, a dit M. Jara, qu’il y ait un échange humanitaire d’otages contre des combattants de la guérilla et une solution politique au conflit ».

Maurice Lemoine

(1) Lire « Tous les Colombiens ne s’appellent pas Ingrid », par Paola Ramà­rez Orozco , Le Monde diplomatique, février 2009.

(2) BBC Mundo, Londres, 4 février 2009.

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-02-12-Colombie

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https://www.legrandsoir.info/le-president-colombien-n-aime-pas-les-liberations.html
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Commentaires
13/02/2009 à 19:00 par Anonyme

De toute façon, pour URIBE tout opposant politique est un terroriste.
Comme par hasard, ces libérations ont trouvé très peu d’écho dans le BMA (Bruit Médiatique Ambiant), parce que moins spectaculaires (disons plutôt moins trafiquées) que la libération d’Ingrid Betancourt. D’ailleurs cette dernière a-t-elle réagit au moins ? Elle qui croyait qu’avec sa tournée latino-américaine de décembre 2008, elle deviendrait une médiatrice digne de Mandela...
Lu dans Marianne aujourd’hui : les accustaions de Syndrome de Stockholm (en fait un copier-coller du blog de Thomet) envers Alan Jara.
Certains "libérateurs" sont moins médiatiques que d’autres : CIA+MOSSAD+McCAIN+Caudillo URIBE = le Bien Absolu ; Piedad CORDOBA+Union Colombienne pour la Paix(+éventuellement CHAVEZ, voire CORREA en 2007/2008) = Les Truands qui pactisent avec les Farc (pour reprendre les bons mots de Mingus).
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article5984

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