Qu’il y ait deux jours, deux ans, ou deux mille ans, nous sommes tous issus de l’immigration. Les plus anciens habitants de ce pays idéalement placé, étaient les frères de ceux dont les descendants peuplent encore la Kabylie ou l’Atlas, au temps où à la place des Colonnes d’Hercule s’étendait l’isthme de Ceuta. Qui les a chassés ou pourchassés ? Les Celtes venus d’un ailleurs à l’est. Nous habitants actuels et éphémères de ces contrées, avons-nous à en être fiers ? Ce n’est pas sûr. Pas plus que les orgueilleux WASPs qui à l’envi de leurs "adversaires" anglais du Manitoba ou du Saskatchewan anéantirent cent nations.
Je ne voudrais pas que mes petits-enfants, si petits encore, viennent me demander plus tard : "Grand-père, qu’as-tu fait de ceux qui sont venus chez toi, parce qu’ils étaient opprimés ailleurs, et qu’ils avaient besoin de ton réconfort ? Qu’ont fait tes semblables, qui ont eu besoin de l’aide de gens ayant tout quitté ailleurs, et puis qui les ont rejetés ensuite pour des raisons électoralistes ? " . Mes petits-enfants auraient raison. Et pourtant oui, j’ai accueilli des personnes qui avaient besoin de moi, et sont reparties plus fortes ensuite. Mais sans doute aurais-je dû faire plus encore.
Quant à des politicaillons qui grappillent les suffrages de la haine, ceux-là , par définition ne sont pas français, et leurs cendres devront être jetées symboliquement ailleurs, dans les poubelles des professionnels de la chose par exemple. Ne sont-ils pas leurs amis, précisément ?
Je me souviens d’une vieille apostrophe, apprise sur les bancs d’un catéchisme obligatoire autrefois en raison du poids des familles, un mot d’origine syrienne si l’on en croit le dictionnaire Reverso : RACCA, mais sans doute beaucoup plus ancien, araméen peut-être. En termes d’anathèmes, il en vaut bien un autre. A lancer sur des ministres de l’Intérieur tellement à l’intérieur qu’ils en ont oublié de respirer l’air du monde.