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Cinq Cubains : lettre à Obama

Jacqueline Roussie

Monsieur le Président,

Le mois d’octobre a été marqué par la libération de l’un des Cinq, René González. Les images de René à sa sortie de prison, étreignant ses filles, son frère, son père nous ont bouleversés. La joie de René était profonde, mais elle n’était pas complète. Ni sa femme ni sa mère n’étaient pas là pour l’accueillir, faute de visas. Si sa mère a pu venir le voir fin octobre, son épouse, elle, n’a toujours pas de visa pour se rendre aux Etats-Unis. Ce patriote ne pourra apprécier pleinement sa liberté que de retour à Cuba en compagnie de ses camarades Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, et Gerardo Hernández, toujours emprisonnés.
Voici ce qu’il dit dans son premier message au peuple Cubain :

« (…) Pour moi, ce moment de bonheur que nous partageons est une simple parenthèse dans une histoire d’abus de pouvoir dans laquelle il n’y pas eu, pour l’instant, une once de justice (…) mais nous avons quatre frères que nous devons sauver et qui ont besoin d’être avec nous, avec leurs familles, d’être parmi vous pour vous donner le meilleur d’eux-mêmes (…) ».

Quelques jours avant cette libération, la congressiste Ileana Ros-Lehiten avait déclaré que René González était un homme « indigne aux mains tachées de sang américain ». Une véritable incitation à la violence de la part de cette femme qui avait osé déclarer en mars 2006 : « J’approuve la possibilité de voir quelqu’un assassiner Fidel Castro ». Ros-Lehtinen est vice-présidente du Comité des relations internationales de la Chambre des Représentants. Obliger René González à rester trois ans aux Etats-Unis est inhumain car non seulement il est loin de sa famille et de Cuba, mais en plus sa vie est gravement mise en danger.

Non, Monsieur le Président Obama, les Cinq n’ont pas de sang sur les mains. Ces Cubains ont sacrifié leur jeunesse pour éviter que les terroristes protégés par les gouvernements successifs de votre pays n’en fassent couler davantage.

La veille de la libération de René González, le peuple Cubain commémorait le trente-cinquième anniversaire de l’attentat de La Barbade. Cet attentat conçu par les terroristes Luis Posada Carriles et Orlando Bosch contre l’avion du vol 455 de la Cubana avait fait 73 morts. Dans la campagne pour la libération d’Orlando Bosch, gracié en 1990 par George Bush père, Ileana Ros Lehtinen a joué un rôle prépondérant. Elle a également organisé des collectes de fonds pour financer les plans d’actions de luis Posada Carriles contre le peuple cubain.

Alors que les terroristes sont absous, les Cinq eux moisissent en prison !
Un des Cinq, Gerardo Hernández est même condamné à passer plus de deux vies en prison ! Comme René, comme Fernando, Antonio et Ramón, Gerardo est un homme digne à la conscience tranquille.

Voici un extrait du message envoyé par Gerardo Hernández à ses amis Belges à l’occasion de la journée annuelle de solidarité avec Cuba. Ce message leur a été lu à Bredene le 24 septembre dernier par son épouse Adriana Perez en présence de Magali Llort, la mère de Fernando. Ces deux femmes étaient en tournée en Europe :
« (…)Nous bénéficions déjà du surprenant « privilège » d’être un cas unique aux Etats-Unis où un groupe d’hommes est accusé d’espionnage sans qu’aucun d’eux n’ait été, ni de près ni de loin, détenteur de quelque secret que ce soit.

Et comme si cela ne suffisait pas, maintenant, notre cas est probablement l’unique au monde où, au lieu de se féliciter du départ d’un prétendu espion ayant purgé sa peine et voulant retourner dans sa patrie, le pays « outragé » l’oblige à rester trois ans de plus sur son territoire, loin de sa famille et de son peuple (…). »

L’exemple admirable et émouvant de ces cinq hommes courageux, confrontés depuis plus d’une décennie à la pire des injustices nous conforte, Monsieur le Président, dans notre détermination à vous demander une fois de plus de faire preuve de justice. Rendez enfin aux quatre Cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, et Ramón Labañino la liberté dont ils n’auraient jamais dû être privés, et à René González qui a purgé sa peine, la possibilité de revenir vivre dès à présent auprès des siens à Cuba.

Plus de quarante prisonniers palestiniens viennent d’être échangés contre un prisonnier israélien. Le gouvernement de Cuba a libéré il y a quelques mois de nombreux « prisonniers politiques ». La communauté internationale attend maintenant de votre part, Monsieur le Président, un geste digne d’un prix Nobel de la Paix afin d’améliorer vos relations avec Cuba.

Comme vous l’avez si bien dit au cinquième Sommet des Amériques : « Pour aller de l’avant, nous ne pouvons pas rester prisonniers des désaccords du passé ».
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Le premier novembre 2011.

à 

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies à  : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Janet Napolitano Messieurs Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Donald Werrilli, John F. Kerry et M. l’Ambassadeur des USA en France

URL de cette brève 2090
https://www.legrandsoir.info/cinq-cubains-lettre-a-obama-2090.html
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