LE GRAND SOIR : Selon Al Jazeera International, il s’agit du troisième charnier de cette ampleur découvert ces derniers mois au Mexique.
Un charnier contenant 72 corps, probablement ceux d’émigrants clandestins venus d’Amérique centrale et du Sud, a été découvert dans une ferme du nord-est du Mexique.
Des troupes de Marine mexicaines ont trouvé le charnier mardi près de San Fernando, une ville de 30.000 habitants à la frontière avec le Texas. 72 corps, découverts dans une ferme tenue par des hommes armés. La veille, les militaires avaient donné l’assaut, terrestre et aérien, contre les occupants de la ferme. Trois suspects et un soldat ont été tués dans les échanges de tirs, tandis qu’un fuyard, mineur, était arrêté.
Un massacre de clandestins
C’est en inspectant la ferme que les soldats ont fait leur macabre découverte. C’est un Équatorien, survivant du massacre, qui a donné l’alerte. Blessé par balle, il a pu rejoindre un barrage routier en affirmant avoir été attaqué par des malfaiteurs dans la ferme, entraînant l’opération militaire. Selon lui, les 72 corps retrouvés dans le charnier sont ceux d’émigrants clandestins venus d’Amérique centrale et du Sud. Ils auraient été interceptés par des hommes armés, qui leur auraient proposé de travailler pour eux comme hommes de main. Mais devant leur refus, ils les auraient abattus.
La loi des « Zetas »
La Marine nationale mexicaine a attribué le massacre au gang des « Zetas », force montante du trafic de drogue dans la région, où ils concurrencent le cartel dit « du Golfe », leur ancien employeur. Ce massacre « deviendra un symbole de la capacité ou de l’incapacité (des autorités) à faire front » face aux meurtres de clandestins et aux abus dont ils sont victimes dans le pays, a déclaré, mercredi, le directeur d’Amnesty International pour le Mexique, Alberto Herrera. Un demi-million d’émigrants clandestins traversent chaque année le Mexique, la plupart en provenance d’Amérique centrale, selon la Commission mexicaine des droits de l’Homme. Selon elle, en six mois, de septembre 2008 à février 2009, 10.000 d’entre eux ont été enlevés par des bandits et la plupart des survivants ont accusé le gang des « Zetas ». Dans la région, ceux-ci sont suffisamment puissants pour dresser des barrages sur les routes et contrôler la circulation. Mercredi, ils avaient cédé le contrôle des rues de San Fernando face à un important déploiement militaire.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/mexique-72...