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Cinq de Miami : lettre du mois à Obama

Monsieur le Président,

Nous nous acheminons vers le douzième anniversaire de l’arrestation des cinq Cubains René González, Ramón Labañino, Gerardo Hernández, Fernando González et Antonio Guerrero, et ces patriotes sont toujours sous les verrous dans votre pays.

Pourtant, un peu de réflexion nous amène à juger l’énormité de cette incroyable affaire. Voir cinq hommes arrêtés et condamnés alors qu’ils luttaient contre le terrorisme, et venaient de dévoiler des attentats en préparation afin de les prévenir, on croit rêver !
Il est vrai que dans cette zone de non- droit qu’est Miami on est plutôt enclin à protéger les terroristes ! Comme l’a déclaré Judy Orihuela, porte-parole du FBI de Miami : « les commandos terroristes cubano - américains ne constituent pas une priorité pour la police fédérale dans le sud de la Floride » (Sun-Sentinel 6/4/2004)

Si vos concitoyens étaient correctement informés, ce qui n’est hélas pas le cas, de l’aventure des Cinq à la fois rocambolesque, tragique et douloureuse, ils en riraient avant d’en pleurer de honte pour les Etats-Unis. Fort heureusement, grâce aux efforts de militants épris de justice, malgré la désinformation officielle, de plus en plus de gens aux Etats-Unis sont informés et demandent que soit mis fin à la lamentable injustice qui frappe les cinq Cubains.

Dans le reste de la planète aussi les initiatives se multiplient pour faire connaître et dénoncer ce déni de justice. C’est ainsi, qu’en particulier, un journaliste et écrivain français, Maurice Lemoine, a bien mesuré la monstruosité de cette situation, et il en a fait un roman thriller : « l’histoire des Cinq de Miami » qui sortira le 7 octobre prochain. Le sous-titre de ce roman résume parfaitement la situation : « Ils ont infiltré les réseaux terroristes, ils pourrissent en prison ».

Maurice Lemoine a travaillé près de quatre ans sur ce roman, mais, dit-il : « Attention, pas question de manquer de rigueur historique. Certes, c’est un roman, mais c’est un roman historique, pas un conte ! Seuls les noms des protagonistes ont été légèrement modifiés. Tout le reste est une transcription scrupuleuse de la réalité des faits qui sont restitués dans leurs contextes géographique, sociologique et politique » (« Cuba Si » avril 2010).
Connaissant la plume de cet auteur, nul doute que ce roman aura un souffle épique à la hauteur de l’invraisemblable tragédie que vivent les Cinq. Leur histoire est l’un des scandales judiciaires majeurs de notre temps.

En attendant, les Cinq sont toujours emprisonnés dans un pays qui se dit être une grande démocratie.

Gerardo Hernandez, est maintenant le seul des Cinq à être enfermé dans une prison de haute sécurité, où les conditions de vie sont particulièrement dures. Il y purge deux condamnations à vie plus 15 ans, alors qu’il est innocent des charges retenues. Il a le douloureux privilège d’être le premier accusé de l’histoire des Etats-Unis pour des avionnettes descendues par les forces armées d’une nation défendant son espace aérien. Le ministère Public a lui même reconnu que prouver une telle accusation était un "obstacle insurmontable ». Il a donc demandé en dernière minute le retrait cette accusation, ce qui a été refusé par la juge Lenard. Pourtant, il n’aura fallu au jury que quelques minutes pour déclarer Gerardo Hernandez coupable !!!!

Ne croyez-vous pas, Monsieur le Président, que le moment est venu de mettre fin à ce scandale ?

Le gouvernement cubain en acceptant de libérer cinquante deux prisonniers, mercenaires financés par les Etats-Unis pour des activités contre révolutionnaires, a ouvert la porte au dialogue avec votre pays. Nous espérons vraiment que vous saurez saisir cette main tendue des dirigeants cubains pour signer la « clémence exécutive » qui rendra enfin la liberté aux cinq Cubains. Alors, et seulement alors, pourront commencer à s’établir de nouvelles relations entre les Etats-Unis et Cuba.

Espérant que cette lettre sera la dernière demandant la liberté des Cinq, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

xxxxxxx (France)

Le deux août 2010

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies à  : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Messieurs Harry Reid, et M. l’Ambassadeur des USA en France.


Pour des raisons que vous allez comprendre en lisant la seconde lettre, j’envoie la lettre d’août avec un peu d’avance.

A nous d’exiger des autorités nord-américaines que Gerardo sorte de cette cellule de châtiment. Nous avons pour nous la force de pression de la Solidarité Internationale et notre détermination. Faisons savoir aux autorités pénitentiaires d’Adelanto que nous ne les lâcherons pas tant que Gerardo sera traité aussi indignement.

Un petit mot à Gerardo pour le soutenir (même si on ne lui remet pas son courrier en ce moment, l’accumulation de lettres aura un impact) et un courrier à l’administration de la prison pour la faire crouler sous nos reproches.

Voici les adresses :

Gerardo Hernández
# 58739 - 004
U.S.Penitentiary Victorville
P.O.Box 5300
Adelanto, CA 92301
USA

Direction of the USP Victorville
13777 Airexpressway Blvd
Victorville,CA 92394
USA


Le 29 juillet 2010

Monsieur le Président,

Je venais de terminer ma lettre que je comptais vous envoyer le 2 août, quand j’ai appris que Gerardo Hernandez Nordelo était de nouveau en cellule de confinement, le tristement fameux « hueco », depuis le 21 juillet dernier. Toutes les tentatives de contact avec les autorités de la prison par les responsables cubains se sont à ce jour révélées infructueuses.

Je complète donc ma lettre qui est déjà imprimée.

Ce n’est pas la première fois que Gerardo se retrouve au « hueco ». Jamais pour des problèmes de comportement, toujours au moment où un recours judiciaire est en route, comme en 2003. Cette fois-ci, c’est la préparation de l’Habeas Corpus qui est compromise puisqu’il ne peut communiquer avec ses avocats… Il ne peut ni leur écrire, ni même leur téléphoner. Sa soeur Isabel qui a pu lui rendre visite raconte qu’il est arrivé chaînes aux pieds et menottes aux poignets et qu’elle n’a pu lui parler que par téléphone derrière une vitre, conditions imposées aux prisonniers « punis ».

Ces mesures inhumaines constituent une atteinte scandaleuse et intolérable aux droits de la défense et au droit de Gerardo à une justice impartiale.

Il y a plus :

Les conditions d’enfermement, d’abord :

Gerardo est enfermé 24 heures sur 24 dans une cellule de 2x1m qu’il partage avec un autre détenu. L’aération est assurée par une simple fente en haut d’un mur de la cellule. La température atteint 35°, car la prison d’Adelanto se trouve dans une zone semi désertique de Californie. Des « conditions de vie » intenables.

Les problèmes de santé, ensuite :

Gerardo souffre d’hypertension, ce qui vu les circonstances et son environnement traumatisant, n’a rien d’étonnant.

En outre, depuis avril, il a attrapé une de ces bactéries qui affectent périodiquement l’espace clos des prisons. C’est pour soigner cette affection qu’il avait demandé un rendez-vous médical. Il a pu finalement rencontrer le médecin le 20 juillet. Le lendemain, il était conduit au hueco, ce qui fait que les analyses nécessaires n’ont pas été faites et que par conséquent le traitement n’a pu être prescrit…

Votre gouvernement s’est dernièrement beaucoup inquiété de la santé de « dissidents cubains ».Ces derniers étaient suivis médicalement par des médecins qualifiés. Votre attitude envers Gerardo Hernandez est inadmissible.

Une fois de plus, nous déplorons le double langage des USA.

Nous ne pouvons tolérer que Gerardo soit la victime de la haine des Etats-Unis envers Cuba.

Nous vous demandons, Monsieur le Président, de traiter Gerardo avec dignité.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

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