Bugojno, le 28 juin 2010
Suite à l’attaque, perpétrée en plein centre de Bugojno, faisant un mort et six blessés, la police a arrêté au moins cinq personnes.
Parmi les arrêtées figure Haris Causevic qui a reconnu avoir placé l’explosif à proximité de la station de police de cette ville située à 75 kilomètres au nord-ouest de la capitale bosniaque, Sarajevo. Causevic est suspecté d’appartenir au groupe fondamentaliste wahabite.
Selon Galijasevic, expert en matière de terrorisme, l’attitude conciliante des autorités bosniaque vis-à -vis du wahabisme aurait contribué à la radicalisation de ses adeptes et, par voie de conséquence, favorisé le recours à la violence.
Alors que les groupes wahabistes propageaient un Islam voilent, les politiciens locaux continuaient à faire montre d’une tolérance excessive à leur égard, ajoutait Dzevad Galijasevic dans l’interview donné à ADN Kronos, agence de presse italienne domiciliée à Rome.
« Cette attaque était prévisible. La Bosnie va connaître des temps encore plus difficiles ».
D’après Galijasevic, environ 5% des 1.5 million de musulmans bosniaques adhèrent à l’idéologie wahhabite alors que plus de dix pourcents d’entre eux lui seraient favorables.
« Leur activités n’ont rien à voir avec la religion ». Alors qu’il y’a eu des dizaines de meurtres et que l’activité terroriste est ressentie partout en Bosnie, les autorités locales se contentent de parler « d’incidents isolés et de criminalité ordinaire », a déclaré Galijasevic.Selon lui, l’Islam radical avait, en temps de guerre, un ardent défenseur en la personne du président bosniaque, Alija Izetbegovic. A présent son principal soutien, Haris Silajdzic, représentant musulman à la présidence bosniaque, a condamné l’attentat de dimanche en le qualifiant d’atteinte à l’autorité de l’État.
Dzevad Galijasevic, à la tête d’une organisation non gouvernementale consacrée à l’étude du terrorisme en Europe du sud-est, avec ses confrères serbe et croate, Darko Trifunovic et Domagoj Margetic, a souvent attiré l’attention de l’opinion publique sur le danger que la Bosnie devienne le point chaud de l’islamisme radical européen et des activités terroristes liées à Al-Qaeda."Nous ne cessons de souligner l’importance de ce problème depuis des années, mais personne ne nous prête attention", a-t-il ajouté en terminant son entretien avec le journaliste d’ADN kronos.
http://www.adnkronos.com/AKI/English/Security/?id=3.1.607685816
(traduction ; A. Jejcic)