" La police veille. La police nous surveille. La police sera bientôt présente derrière chaque porte. Ses effectifs sont de plus en
plus importants. Les hommes en uniforme bleu-marine sont toujours plus arrogants et prétendent avoir désormais tous les droits.
Aucun de nos gestes n’échappe à la vigilance d’une police dopée par les lois Sarkozy et Perben. Nous sommes de plus en plus
fichés, politiquement et même socialement. Bientôt, nous aurons tous notre empreinte au grand fichier génétique voulu par le
ministre de l’Intérieur.
Bien loin de nous la tentation de faire un quelconque amalgame avec une autre période, quand la police de
ce pays disposait d’un pouvoir discrétionnaire et quasiment le droit de vie et de mort sur tous les citoyens de ce pays. Il
n’empêche, la France était alors occupée par les hordes hitlériennes, et les policiers français ne rechignaient nullement à
exécuter les ordres immondes émanant de la Gestapo, et accepter des missions qui les transformaient en auxiliaires des bourreaux.
Les Allemands n’étaient pas seuls à occuper la France car la police, aux uniformes familiers, était tout aussi visible, suscitant
les mêmes craintes, et des terreurs identiques. Fort heureusement, ce sinistre passé est révolu. Plus d’Allemands, plus de
Gestapo, plus de chasse aux juifs. La démocratie quoi.
Il ne reste qu’une police xénophobe, raciste et haineuse, qui s’adonne
activement à la chasse aux immigrés colorés. La France est toujours occupée par des forces de l’ordre trop nombreuses, et
disposant de bien trop de pouvoir.
Bonne année quand même.
A terme, le printemps refleurira..."
Maurice Rajsfus
[Source du texte : Bulletin intérieur d’information de l’Observatoire des Libertés Publiques "Que fait la police ?", mensuel,
numéro 98, janvier 2004]