Origine
Après Evian et avant Cancùn, un rassemblement mobilisateur contre l’Organisation Mondiale du Commerce est apparu comme une nécessité.
– Pourquoi le choix du Larzac ?

Il y a 30 ans, le Larzac menait une lutte qui a duré 10 ans contre l’extension d’un camp militaire. Le 1er rassemblement qui a alors réuni 100 000 personnes sur le plateau a eu lieu en août 1973. Des militants, des ouvriers, des paysans ont résisté contre une décision arbitraire du pouvoir politique. _ Ce fut une première jonction de luttes sociales à l’appel des Paysans-Travailleurs (Bernard Lambert, LIP,….).
Le lien est devenu évident entre la date anniversaire de ce premier rassemblement et la perspective du sommet de l’OMC à Cancùn, échéance importante, tant au niveau des paysans que de celui des salariés, des chômeurs, des « Sans » ,…
L’idée du rassemblement est donc née dans les mouvements larzaciens et aveyronnais. Le collectif Construire un Monde Solidaire s’est retrouvé aussitôt porteur de cette manifestation. Ce collectif, ouvert tant aux individus qu’aux associations et syndicats, a réussi à faire de ces trois jours un temps fort de la mobilisation sociale. La coordination entre le local et la national étant assuré en grande partie par la Confédération Paysanne.
– Organisation
Si l’idée a surgi il y a un peu plus d’un an, une centaine de personnes, militants, stagiaires, bénévoles, se sont retrouvées dans des commissions de travail six mois avant les dates prévues.
Une quinzaine de commissions, des inter-commissions, des Assemblées Générales, un bureau ont constitué les outils de mise en place du rassemblement. Une équipe de régisseurs professionnels conseillait ces commissions (restauration, matériel, finances, buvette, santé, enfance, stands, forums, secrétariat, bénévoles, communication, festivités, librairie…).
D’un point de vue financier, le budget s’élève à 1 100 000 euros. Il était important pour nous d’assurer la gratuité des diverses activités et animations proposées. Les recettes devaient donc essentiellement provenir des buvettes, de la vente de T-Shirts, des dons, et des contributions des stands de restauration (dont certaines tardent encore à nous revenir…). Ce qui rend difficile l’équilibre du budget. A ce jour, nous prévoyons un déficit d’environ 50 000 euros. Ainsi, un appel à tous sous forme de soutien financier sera probablement nécessaire pour boucler ce budget.
Cette période de préparation a été particulièrement éprouvante pour les militants qui ont dû participer simultanément aux mouvements sociaux du printemps, à l’organisation d’actions pour la libération de José Bové, etc… A cela s’est greffé le problème du lieu du rassemblement. La décision préfectorale de nous accorder l’autorisation du rassemblement, décision subodorée politique, ainsi que le changement de dernière minute, ont représenté une énorme difficulté pour l’organisation collective.
– Déroulement
La participation de tous, acteurs, initiateurs (par exemple, pour le tri des déchets), la centaine d’associations présentes, la multitude d’artistes, d’intervenants, de même que la qualité des interventions et des débats, ont contribué à faire de ce rassemblement un véritable rendez-vous de résistance à l’ordre établi.
Sans compter les centaines de bénévoles de tous horizons qui n’ont pas hésité à investir une grande partie de leur temps pour que la manifestation se déroule dans les meilleures conditions.
Au moment venu, nous attendions 100 000 personnes sur un site de 120 ha. Or, nous avons pu estimé le nombre de manifestants présents à 300 000. A partir de là , nous avons pris la décision de fermer l’accès au site pour assurer la sécurité des personnes.
La contribution et l’investissement de tous a fait que chacun, toutes générations confondues, a pu s’approprier et construire cet événement.
– Bilan et perspectives

Le bilan, plus que positif, est aussi lié à plusieurs facteurs politiques : l’incarcération inique à Villeneuve-lès-Maguelonne de José Bové, porte-parole de la Confédération Paysanne, la mobilisation sociale contre les projets de retraite et ceux concernant l’Education Nationale au printemps, le mouvement des Intermittents du Spectacle durant l’été, la peur de la dérive ultra-libérale et des projets gouvernementaux à venir.
Le rassemblement Larzac 2003 a permis de faire le lien entre les luttes que vivent les citoyens au sein de leur entreprise, leur village, leur campagne, leur école et la lutte contre la mondialisation économico-libérale conduite par l’OMC.
Les rapports Nord-Sud au sein de l’OMC ont pu y être dénoncés grâce à la participation d’organisation et d’intervenants internationaux. La gestion guerrière et coloniale de la planète par les puissances à prétention impérialiste a été longuement combattue dans les différents forums.
Satisfait de cette belle réussite, le collectif Construire un Monde Solidaire a organisé ce rassemblement pour qu’il soit un moment de construction du mouvement social et de perspectives communes dans nos luttes futures :
Conscientiser les citoyens, rassembler les moyens, construire ou consolider des réseaux de luttes, d’information.
C’est donc à nous tous, acteurs présents, de nous donner les moyens pour que ce rassemblement ne soit qu’une étape dans un processus d’organisation de la résistance aux projets gouvernementaux et au libéralisme mondial.
– Remerciements…

Le Collectif Construire un Monde Solidaire tient à exprimer tous ses remerciements à toutes les personnes qui ont contribué par quelque moyen que ce soit à faire que cet événement, qui n’existait que dans la tête d’une poignée d’individus il y a à peine un an, soit ce qu’il a été : un moment de rencontres, de partage, de solidarité,… bref un RASSEMBLEMENT qui porte bien son nom.
Le collectif Construire un Monde Solidaire
Source : http://www.monde-solidaire.org
– Photos :