RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
10 

BHL, philosophe officiel au service d’intérêts d’État

Pour Bernard-Henri Lévy, la guerre en Libye était motivée à ses yeux par la défense des intérêts d’Israël dans le monde.

Dernier invité de la première convention nationale organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Bernard-Henri Lévy est revenu sur son engagement en faveur de la révolution libyenne. Invité à s’exprimer sur le thème des « nouveaux défis pour les juifs de France », le journaliste et écrivain a évoqué les raisons qui l’avaient conduit à s’engager il y a huit mois contre le régime du colonel Kadhafi. Ce fut « d’abord comme Français », mais, poursuit-il, « je l’ai fait pour des raisons plus importantes encore ». Parmi celles-ci, « la croyance en l’universalité des droits de l’homme » mais aussi, plus curieusement, « pour une autre raison dont on a peu parlé, mais sur laquelle je me suis pourtant beaucoup étendu : cette raison impérieuse, qui ne m’a jamais lâché, c’est que j’étais juif. C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques ». Et Bernard-Henri Lévy de préciser le fond de sa pensée : « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom, ma volonté d’illustrer ce nom et ma fidélité au sionisme et à Israël. » Avant de conclure : « Comme tous les juifs du monde, j’étais inquiet. Malgré la légitime anxiété, c’est un soulèvement qu’il convient d’accueillir avec faveur : on avait affaire à l’un des pires ennemis d’Israël. »

Que Bernard-Henri Lévy fasse sienne la défense d’Israël contre ses adversaires dans le monde, c’est son droit le plus strict, et ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, tout comme était de notoriété mondiale l’aversion de Kadhafi pour cet État. Plus contestable, en revanche, est l’enrôlement par BHL de « tous les juifs du monde » derrière la bannière du gouvernement israélien, au nom du syllogisme suivant : je suis juif, Kadhafi et Israël sont ennemis, donc je prends le parti d’Israël. Cela à l’heure où la politique étrangère de cet État, notamment vis-à -vis des Palestiniens, suscite la réprobation dans le monde de tous ceux qui sont attachés, juifs ou non- juifs, à l’établissement d’une paix durable conforme aux résolutions de l’ONU. A ce propos, on s’interroge : Bernard-Henri Lévy, qui tenta de s’engager comme soldat pour Israël pendant la guerre des Six -Jours mais y parvint trop tard, s’inscrit-il ici dans les valeurs d’universalité du judaïsme ou dans l’intérêt d’une nation du Proche-Orient ? Ce qu’on relève en tout cas, c’est l’ampleur du mensonge du philosophe sur les prétendues raisons qui l’avaient poussé à militer pour une intervention étrangère en Libye : bien loin du souci de donner sa chance à la démocratie en chassant le tyran et de protéger les civils menacés par la répression du régime, BHL se faisait en fait l’instrument d’une banale raison d’État.

Sébastien Crépel

www.humanite.fr

URL de cet article 15215
   
Même Thème
Libye, OTAN et médiamensonges
Michel COLLON
Les « armes de destruction massive », ça n’a pas suffi ? Le martyre de l’Irak, frappé d’abord par les médiamensonges et ensuite par les bombes, on n’en a pas tiré les leçons ? Non, on n’en a pas tiré les leçons. On sait que les Etats-Unis ont menti sur le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan et Gaza, mais on croit que cette fois-ci, sur la Libye, ils disent la vérité. Etrange. La majorité de nos concitoyens croient encore ce que l’Otan a raconté sur la Libye. Y compris les (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le plus grand crime depuis la deuxième guerre mondiale a été la politique étrangère des Etats-Unis.

Ramsey Clark
Ministre de la Justice des Etats-Unis sous la présidence de Lyndon Johnson

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.