L’UDI et le Modem ont signé hier une charte commune pour les élections municipales et européennes, avec, « naturellement », la « droite républicaine » comme partenaire privilégié.
L’union entre François et Jean-Louis est officialisée. Après plusieurs semaines de suspense, mardi, deux hommes ont donné une conférence de presse commune à la Maison de la chimie, à Paris. Rien à voir avec le mariage pour tous, il s’agit du rapprochement, pour les élections municipales et européennes de 2014, de l’Union démocratique et indépendante (UDI) de Jean-Louis Borloo et du Modem de François Bayrou.
"L’alternative"
Le concret est repoussé aux « semaines ou (aux) mois qui viennent », un grand sujet par mois, selon François Bayrou. En attendant, « l’alternative » se résume à une alliance stratégique. Les deux partis présenteront un candidat à l’élection présidentielle et partiront ensemble à « toutes les élections nationales, régionales et européennes ». Mais jamais – disent-ils – avec « le PS et les appareils de la coalition au pouvoir ». « En ce qu’elle respecte les valeurs humanistes, la droite républicaine est naturellement notre partenaire politique », mais la « droite réformiste » qu’ils veulent incarner peut aller « jusqu’aux sensibilités écologistes et sociales-démocrates ».
Avant même la signature de leur « charte », un cache-misère dont on ne sait si elle résistera aux épreuves électorales, des voix se sont élevées pour la dénoncer. Pas au Modem, parti sans forces militantes ni réelle assise (onze parlementaires contre soixante-seize pour l’UDI), qui attend de l’union l’audience qui lui manque. Mais, pour l’UDI, ce « contrat de mariage » coûterait cher localement. Le député François Sauvadet, absent hier, attend les « noces de coton » pour s’assurer « de la sincérité de François Bayrou dans cette nouvelle union ». Dans sa circonscription dijonnaise, le Modem est allié au PS. « Je sens une forte réserve de nombre de parlementaires, d’élus et de militants de l’UDI », complète Hervé Maurey, vice-président du groupe au Sénat, qui réclame la « convocation d’un congrès exceptionnel ».
"Alliance contre-nature"
D’autres formations de droite ou du centre voient d’un mauvais œil ce rapprochement. Ainsi ceux des partisans d’Hervé Morin (qui se voyait doublure de Jean-Louis Borloo en 2017), au sein de l’UDI, ont tout fait pour freiner le processus. Quant à l’UMP, elle estime par la voix de Jean-François Copé qu’il s’agit de « grappiller des voix supplémentaires » par une alliance contre nature avec « un responsable politique qui a ouvertement contribué à l’élection de François Hollande ». « L’alternative » fait de l’ombre à l’UMP, constituée pour « unir la droite et le centre ». En 2012, Nicolas Sarkozy n’avait-il pas réussi à empêcher une candidature centriste à l’élection présidentielle ?
Grégory Marin
En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.
Thierry Deronne, mars 2014