RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Avant les sans-dents, les sans-culottes.

Extraits choisis de deux textes anonymes de 1793 (Archives nationales, F7 4775 et Archives nationales, D XI (23))

1. Réponse à l’impertinente question : Mais qu’est-ce qu’un sans-culotte ?

Un sans-culotte, messieurs les coquins, c’est un Être qui va toujours à pied, qui n’a point de millions, comme vous voudriez tous en avoir, point de châteaux, point de valets pour le servir, et qui loge tout simplement avec sa femme et ses enfants, s’il en a, au quatrième ou au cinquième étage.

Il est utile, car il sait labourer un champ, forger, scier, limer, couvrir un toit, faire des souliers et verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour le salut de la République.

Et comme il travaille, on est sûr de ne rencontrer sa figure ni au café de Chartres, ni dans les tripots où l’on joue, ni au théâtre de la Nation, quand on donne L’Ami des Lois, ni au théâtre du Vaudeville à la représentation de La Chaste Suzanne, ni dans ces cabinets littéraires, où pour deux sols, qui sont si précieux, on vous offre de l’ordure de Gorsas avec la Chronique et le Patriote français.

Le soir, il se présente à sa section, non pas poudré, musqué, botté dans l’espoir d’être remarqué de toutes les citoyennes des tribunes, mais bien pour appuyer de toute sa force les bonnes motions, et pulvériser celles qui viennent de la faction abominable des hommes d’Etat.

Au reste, un sans-culotte a toujours son sabre avec le fil ; pour fendre les oreilles de tous les malveillants, quelquefois il marche avec sa pique ; mais au premier son du tambour, on le voit partir pour la Vendée, pour l’Armée des Alpes, ou pour l’Armée du Nord.

2. Définition du modéré, du feuillant, de l’aristocrate, enfin de la classe des citoyens sur lesquels on devrait prendre le milliard qu’on doit lever dans toute la République.

L’aristocrate est celui qui par mépris ou indifférence n’est pas inscrit sur le registre des gardes nationales et n’a pas prêté le serment civique. Celui qui par sa conduite, ses activités, ses discours, ses écrits et ses liaisons a donné des preuves qu’il regrettait amèrement l’Ancien Régime et désapprouve la Révolution dans toutes ses parties. Celui qui par sa conduite a fait présumer qu’il enverrait de l’argent aux émigrés ou se joindrait à l’armée ennemie. Celui qui a annoncé des nouvelles affligeantes et reconnues fausses. Celui qui par une économie mal entendue laisse des terres incultes sans vouloir les donner ni à moitié, ni les affermer, ni les vendre à leur juste valeur. Celui qui n’a pas acheté des biens nationaux alors qu’il en avait l’occasion et les facultés. Et surtout celui qui a déclaré qu’il n’oserait pas en acheter et a conseillé de ne pas faire cet acte de civisme. Celui qui n’a pas fourni de l’ouvrage aux ouvriers et journaliers alors qu’il en avait les facultés et l’occasion à un prix progressif relativement aux denrées. Celui qui n’a pas fait des souscriptions pour les volontaires et surtout celui qui n’a jamais rien donné relativement à ses facultés. Celui qui par aristocratie ne fréquente pas les prêtres assermentés et surtout celui qui a conseillé de ne pas le faire. Celui qui n’a pas amélioré le sort de l’humanité indigente et patriote, alors qu’il en avait notoirement les facultés. Celui qui ne porte par méchanceté une cocarde de trois pouces de conférences ; celui qui a acheté des habits autres que nationaux et surtout ceux qui ne se glorifient pas du titre et de la coiffure du sans-culotte.

Un Lecteur

URL de cet article 27056
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment appelés à défendre les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.