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Aurore Martin remise à l'Espagne, nouvelle vague d'indignation

Aurore Martin, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, a été arrêtée jeudi en Pays Basque nord et remise à l’Espagne. Une nouvelle vague d’indignation a frappé le Pays Basque nord.

La militante basque Aurore Martin a été arrêtée jeudi en Pays Basque nord et a été remise aux autorités espagnoles. L’arrestation s’est produite lors d’un contrôle routier près de Mauléon, en Soule.

Le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, et son homologue français, Manuel Valls, "se sont félicités" de cette opération policière, a indiqué le ministère espagnol dans un communiqué, soulignant la "magnifique sintonie entre la France et l’Espagne". Au Pays Basque nord, par contre, l’arrestation a provoqué une forte vague d’indignation.

Aurore Martin a été arrêtée dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis en 2010 par l’Espagne. Les autorités espagnoles l’accusent d’avoir participé à des conférences de presse et écrit des articles d’opinion au nom de Batasuna, parti interdit en Espagne à cause de ses liens présumés avec l’ETA, mais légal en France. La jeune militante risque 12 ans de prison en Espagne.

Pour la première fois, la France livre une militante basque de nationalité française à l’Espagne pour ses engagements politiques.

Fin décembre 2010, Aurore Martin était entrée en clandestinité, puis réapparue lors d’un meeting en présence du sénateur-maire de Biarritz, Didier Borotra. En juin 2011, Aurore Martin avait échappé à une rocambolesque tentative d’arrestation par la police à Bayonne.

De nombreuses voix politiques de tous bords en France mais également en Europe se sont élevées contre le mandat d’arrêt européen d’Aurore Martin et "la crimininalisation d’une expression politique qui, s’il est considérée comme illégale en Espagne, n’est pas condamnée en France".

Elle a reçu le soutien de nombreuses personnalités locales et nationales opposées à l’application de ce mandat européen, notamment des dizaines d’élus, dont les députés écologiste José Bové, centriste Jean Lassalle et socialistes Sylviane Allaux et Colette Capdevielle, ainsi que d’organisations comme la Ligue des droits de l’Homme et de la magistrature.

Ces derniers temps, Aurore Martin avait repris une vie publique à Bayonne où elle militait notamment au sein de la nouvelle organisation Bake Bidea ("le chemin de la paix" en basque) chargée de veiller à l’application du processus de paix engagé par l’ETA.

L’ultime possibilité pour Aurore Martin de contester le mandat d’arrêt délivré à son encontre par Madrid a été rejetée en mai dernier par la Cour européenne des droits de l’homme.

Nouvelle vague d’indignation

L’arrestation d’Aurore Martin a provoqué une nouvelle vague d’indignation au Pays Basque. En début de cette semaine, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait déjà provoqué l’indignation des élus du Pays Basque, de toutes les forces politiques, avec son amalgame entre l’ETA et la demande d’une collectivité territoriale du Pays Basque.

Pour Xabi Larralde, porte-parole de Batasuna, "il est difficile de ne pas voir la main de Manuel Valls". Arrrêter une responsable politique de Batasuna, en plein processus de paix, va à l’encontre de l’esprit de la Conférence internationale de paix et est une "irresponsabilité", a-t-il dénoncé.

Selon Max Brisson (UMP), l’arrestion d’Aurore Martin est "un nouveau signal préoccupant pour tous ceux qui oeuvrent pour un Pays Basque apaisé et le vivre ensemble".

Les députées PS Colette Capdevielle et Sylviane Alaux se sont dites "surprises". Les délits que la justice espagnole reproche à Aurore Martin n’existent pas dans la législation française, a dit Colette Capdevielle.

Le NPA a condamné fermement l’arrestation d’Aurore Martin. "Cela est tout simplement inacceptable et correspond à une véritable remise en cause de la liberté d’expression", a dit le NPA dans un communiqué. Et d’ajouter : "le mandat d’arrêt européen (MAE) ne doit pas s’appliquer. Ironie de l’histoire la première exécution du MAE contre une ressortissante du Pays Basque Nord risque de voir le jour sous un gouvernement à majorité socialiste".

"Ca tourne à la provocation de la part des gouvernements français et espagnol," a dit Kotte Ecenarro, 1er vice-président du Conseil Général, selon le Journal du Pays Basque. "Cette situation est ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix," a-t-il dit.

La section bayonnaise du Parti socialiste a "déploré" l’arrestation dans un communiqué. L’arrestation d’Aurore Martin "s’avère inacceptable pour les démocrates que nous sommes," a dit Pierre Cheret. "Le PS déplore le recours à cette procédure, dont le fondement est détourné (lutte contre les actes terroristes) et qui conduit à une remise en cause des droits de la défense et des libertés individuelles".

"Cette démarche de la justice espagnole et du parquet français relève d’une volonté, non de lutter contre le terrorisme comme le prévoit le mandat d’arrêt européen, mais de criminaliser des actes politiques démocratiques," dénonce le PS. "Cette situation est donc pour nous inacceptable sur le fond et constitue une entrave intolérable à la liberté d’expression chère à la démocratie française".

Pour Olivier Dartigolles (Parti communiste), "le Gouvernement Ayrault vient d’écrire une page déshonorante pour notre pays". "Le Parti communiste exprime son indignation et appelle l’ensemble des républicains à exprimer leur condamnation," a-t-il ajouté.

Source : http://www.eitb.com/fr/infos/politique/detail/979046/aurore-martin-arr...

Note : les liens apparaissant dans le texte n’ont pas été recopiés.


Arrestation d’Aurore Martin, militante de Batasuna sous le coup d’un MAE

Editorial - Antton Etxeberri (Directeur de publication du Journal du Pays Basque)

Libérez Aurore Martin !
Sous le coup d’un Mandat d’Arrêt Européen, Aurore Martin a finalement été arrêtée à 
Mauléon, en ce jour du 1er novembre. Moins d’une semaine après les arrestations de Mâcon, seulement trois jours après ses propos controversés sur le Pays Basque, Manuel Valls vient d’assener un troisième coup au Pays Basque en ordonnant l’arrestation de la militante de Batasuna. Plus que la simple application d’une décision de justice, comme il s’en défendra certainement, cette arrestation signifie l’aval donné à la politique répressive que l’Etat espagnol a mis en place contre le mouvement indépendantiste basque. Aurore Martin est en passe d’être livrée aux autorités espagnoles en raison de son engagement au sein de Batasuna, parti légal et autorisé en France. Elle risque douze années de prison en Espagne pour son engagement politique public. Au moment même où la gauche abertzale est à nouveau légalisée et est revenue en force au sein des institutions publiques, l’Etat français est, de fait, en train d’illégaliser un mouvement politique qui agit sur son territoire, en envoyant ses militants devant des juridictions étrangères. Une manière d’opprimer des idées sous couvert de diplomatie internationale. En faisant appliquer ce Mandat d’Arrêt Européen à Aurore Martin, Manuel Valls se positionne en détracteur d’une résolution démocratique du conflit politique, au moment même où les appels sont de plus en plus nombreux et divers pour réclamer la paix en Pays Basque. Le ministre socialiste va même plus loin que ses prédécesseurs de l’UMP, en calquant toutes ses positions aux désirs espagnols. On voudrait saboter la mise en place du processus de paix en Pays Basque que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Cette attitude inacceptable et irresponsable exige une réponse de la société basque à la hauteur de l’attaque subie.

Le Pays Basque dans toute sa diversité doit ramener Aurore Martin dans son pays !

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20121101/370312/fr/Arrestation-dAurore...

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