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Assange n’est pas journaliste (si les journalistes sont des propagandistes lèche-bottes de la classe dirigeante) - (Black Agenda Report)

Des journalistes de haut niveau se sont demandés si Julian Assange était vraiment l’un d’entre eux. Si "journaliste" signifie "propagandiste lèche-cul de la classe dirigeante", alors il ne l’est certainement pas.

Cependant, si l’on s’en tient aux définitions plus courantes et moins restrictives, quiconque compile et transmet de l’information à un public consentant est un journaliste. Certains sont bons, la plupart sont horribles, voire méchants, mais Julian Assange est historique. Dire qu’il n’est pas journaliste, c’est comme dire que Darwin n’était pas biologiste, qu’Einstein n’était pas physicien, que LeBron James ne sait pas jouer au basket et, en passant, que Galilée avait tort. La terre est plate après tout et nous sommes le centre de l’univers.

Assange est un génie qui aurait pu rejoindre le club des milliardaires de la technologie, mais il a préféré observer l’injustice globale avec l’esprit d’un analyste système, pour fonder Wikileaks et le mouvement de transparence. Ils ont fait savoir aux entreprises et au gouvernement, y compris au Pentagone, au FBI, à la CIA et à tous les autres organismes de renseignement qu’ils ne pouvaient plus compter sur le secret pour fonctionner. Des scandales d’État et des scandales d’entreprises avaient déjà été révélés dans le passé, mais il n’y avait jamais rien eu de tel que Wikileaks. Ils garantissaient l’anonymat des sources si elles utilisaient leur technologie de boîte de dépôt sécurisée, et ils n’ont jamais révélé une source. Wikileals a publié plus de 10 millions de documents et n’a jamais eu à en retirer un seul. Son infrastructure technique décentralisée le protège des cyber-armes de l’État sécuritaire, ce qui terrorise Mike Pompeo et son entourage d’espions, d’assassins et de voleurs sans frontières, aux psychismes tordus. Si un mouvement mondial peut libérer Julian Assange, alors que toute la force de l’État de sécurité nationale veut lui mettre la main dessus, cela changera la donne, peut-être de manière aussi historique que Wikileaks.

D’autre part, poursuivre et condamner Assange pour le crime de possession et de publication de matériel classifié établirait un précédent pour condamner tout journaliste, média ou citoyen qui publie, republie, cite, ou même twitte du matériel classifié. Il y a une liste de plus en plus longue de documents Wikileaks classifiés pour lesquels je pourrais aller en prison pour les avoir cités, même si ces publications là n’ont pas autant marqué les esprits que la vidéo Meurtre Collatéral de soldats américains tirant sur des civils irakiens depuis un hélicoptère Apache comme s’ils jouaient à des jeux vidéo.

L’un de ces documents est "L’ÉTHNICITÉ AU RWANDA - - - QUI gouverne le pays ?" Il s’agit d’un câble émis du Rwanda le 5 juillet 2008. L’expéditeur n’est pas identifié, seulement le lieu d’expédition à Kigali, la capitale du Rwanda. Il aurait pu être écrit et envoyé par l’un des nombreux responsables américains : l’ambassadeur des États-Unis, un membre de son personnel, et/ou un certain nombre de membres de la CIA, de la DIA ou d’autres fantômes dans la région. Le destinataire est le Département d’État américain, sans nom précis.

Celui qui l’a écrit a décrit le Rwanda comme un État d’apartheid dirigé exclusivement par une élite ethnique tutsie dirigée par le président rwandais Paul Kagame. Surtout une élite tutsie anglophone qui a grandi en Ouganda et s’est jointe à Kagame pour envahir le Rwanda depuis l’Ouganda le 1er octobre 1990. Les quatre-vingt-dix jours connus sous le nom de génocide rwandais n’ont pas été un bain de sang isolé, mais la fin d’une guerre de quatre ans qui a commencé à cette date. Pendant cette guerre, l’armée de Kagame a massacré des civils hutus sur une échelle équivalente ou supérieure à celle des massacres tutsis représentés dans le film Hotel Rwanda.

La réconciliation ethnique est l’un des mensonges les plus éhontés sur le Rwanda. Pendant des années, on nous a dit que le président Kagame était le sauveur du Rwanda, qu’il est sorti de nulle part pour arrêter le génocide et qu’il a mis fin à la longue histoire de rivalités entre hutus et tutsis. Ce câble diplomatique américain en provenance de Kigali renverse le mythe de la réconciliation, et le département d’État américain, y compris ses hauts responsables, le savent. Ils ont promu le mensonge et fait l’éloge du président criminel depuis 25 ans. Les élites américaines l’ont mis au pouvoir, et c’est leur homme en Afrique. Il aide à garantir l’accès à des milliers de milliards de dollars de richesses minérales stratégiques et critiques en République Démocratique du Congo à un coût humain ahurissant. Dans le même temps, 38% des enfants rwandais, dont une majorité de Hutus, souffrent de retard de croissance dû à la malnutrition.

L’apartheid ethnique brutal du Rwanda pourrait mener à un autre bain de sang, et si c’est le cas, il y aura du sang partout sur les mains des officiels américains et des mains des élites. Ils le savent, et ils l’ont appuyé et exploité au cours des 25 dernières années.

Les fichiers de renseignements Stratfor

En février 2012, Wikileaks a commencé à publier les Global Intelligence Files, 5 millions de courriels provenant de Stratfor, une entreprise de renseignement privée basée au Texas.

Dans l’introduction, Wikileaks écrit que les courriers " révèlent les rouages internes d’une entreprise qui fait figure d’éditeur de renseignements, mais qui fournit des services de renseignements confidentiels à de grandes entreprises telles que Dow Chemical Company, Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon et des agences gouvernementales, dont le ministère américain de la Sécurité intérieure, les marines américains et la Defence Intelligence Agency. Les courriels montrent le réseau d’informateurs de Stratfor, la structure de paiement, les techniques de blanchiment de paiements et les méthodes psychologiques. Par exemple : "....le contrôle signifie le contrôle financier, sexuel ou psychologique. - Le PDG George Friedman à l’analyste de Stratfor Reva Bhalla le 6 décembre 2011."

Il y a des e-mails sur la façon dont Stratfor a corrompu la presse de Reuters jusqu’au Kiev Post.

Il y a un courriel dans lequel le fondateur et PDG de Stratfor dit qu’il aimerait assassiner Julian Assange.

Il y en a un autre, également écrit par un cadre de Stratfor, qui dit qu’il y a un acte d’accusation secret contre Assange devant une cour fédérale en Virginie. Nous le savons tous maintenant, mais c’était en février 2012.

Il y a beaucoup d’autres choses à propos de ce que Stratfor aimerait faire à Assange, mais il y en a une sur la façon d’exploiter un espion israélien fournissant des informations sur la condition médicale du président vénézuélien Hugo Chavez en 2011.

Il y a une autre subdivision de Stratfor appelée StratCap, dont le but est d’utiliser l’information et l’analyse de Stratfor pour négocier une gamme d’instruments financiers mondiaux, notamment des obligations d’État, des devises, etc. On dit qu’en 2011, un cadre de Goldman Sachs a investi plus de 4 millions de dollars dans cette arnaque et a rejoint le conseil d’administration de Stratfor.

Il y en a aussi un au sujet des passerelles entre Stratfor et les bureaux du gouvernement. Le vice-président du renseignement de Stratfor, Fred Burton, était auparavant un agent spécial du Service de sécurité diplomatique du département d’État américain et était leur chef adjoint de la division antiterroriste.

Il y en a un document qui m’intéresse particulièrement : "Re : DISCUSSION - RWANDA/AFRIQUE DU SUD — Les Rwandais sont de putains de tueurs froids", qui décrit les exploits des escadrons d’assassinats du président Kagame en Europe et en Afrique. Comme je suis sur leur piste depuis dix ans, je connais plus de détails qu’il n’y en a dans le document, alors j’ai écrit une article sous le même titre "Services de renseignement US : Les Rwandais sont de putains de tueurs froids."

Aussi froids que soient ces tueurs rwandais, ils ne pourraient être plus froids que ceux qui essaient de mettre la main sur Assange. Ils veulent se venger de son corps et de son esprit, peut-être même endommager son cerveau surdimensionné, et faire de lui un exemple pour tous.

Il faut tout faire pour les arrêter.

Ann Garrison

Traduction "ne pas confondre journaliste et journaloïde (qui ressemble à mais n’est pas)" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

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"This book shows why the Julian Assange case is one of the most important press freedom cases of this century or any other century."—James C. Goodale, former Vice Chairman and General Counsel of The New York Times. “I think the prosecution of him [Assange] would be a very, very bad precedent for publishers … from everything I know, he’s sort of in a classic publisher’s position and I think the law would have a very hard time drawing a distinction between The New York Times and WikiLeaks.” (…)
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Les Occidentaux ont pour système de soutenir et de porter aux nues à l’Est des gens qu’ils s’empresseraient de jeter en prison chez eux.

Slobodan Despot

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