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Un croyant hors des normes vaticanes

Est-il possible d’être croyant sans être servile aux directives du Vatican et à toute l’enveloppe cultuelle à laquelle il s’accroche ? Une bonne question n’est-ce pas ? En 2005, j’avais écrit un article que j’avais mis en circulation sur mon blog sous le titre DE LA FOI QUI SAUVE A LA RELIGION QUI ASPHYXIE. En 2009, à l’occasion de ce Noël, je voudrais partager avec vous, ce que rappelle cette célébration pour le croyant que je suis.
Sans entrer dans les discussions du calendrier historique de la naissance de cet enfant pas plus que du culte avec lequel on en rappelle l’évènement, j’aimerais m’en tenir au sens théologique de l’avènement : Dieu qui devient un des nôtres. Depuis ce jour, toute personne de bonne volonté n’a plus à regarder vers le ciel pour y rencontrer le dieu de sa foi, mais à regarder vers la terre pour y découvrir celui qui s’y est investi entièrement. A peine avait-il disparu au regard de ses disciples, après sa résurrection, un ange est venu leur rappeler qu’ils devaient cesser de regarder vers le ciel mais plutôt de se rendre en Galilée, cette Galilée, symbolique du monde.

Il n’a pas choisi les châteaux des rois, les privilèges des empereurs, la tribune des médias. L’HUMANITÉ à laquelle il s’est identifié n’a pas beaucoup à voir avec ce monde et les lois qui en régissent le fonctionnement. L’HUMANITÉ qu’il porte en lui ne saurait être découverte qu’à travers la découverte de l’HUMANITÉ qui se retrouve dans les plus pauvres et laissés pour compte de la planète. Il a lié son sort à celui de ces exclus tout comme celui de ces exclus au sien. C’est ce que signifie l’incarnation : un Dieu qui lie son sort à celui de l’Humanité délaissée, oubliée, exploitée, dominée de sorte que personne ne puisse se prévaloir de son nom sans s’impliquer là où il est. S’il y a une espérance pour cette HUMANITÉ c’est bien cette présence toujours active à travers ces milliers d’hommes et de femmes, peu importe leurs croyances religieuses, qui se laissent interpeller par cette humanité exclue et victime des injustices et de la cupidité de ceux qui se croient les maîtres du monde. Leur foi dans cette HUMANITÉ est ce qui témoigne le mieux de cet Esprit de celui en qui les chrétiens reconnaissent l’EMMANUEL, DIEU avec nous tous.

Une manière bien simple de vous dire que je me sens en très bonne compagnie avec vous tous et toutes. S’il y a quelque chose de sacré dans notre monde, c’est bien cette HUMANITÉ INCLUSIVE dont le destin n’est pas d’être la marionnette d’Empires et d’empereurs, mais d’être, elle-même, celle qui ordonne le monde. Ma foi me dit qu’elle aura raison de ces empires et de ces oligarchies. Parfois il m’arrive d’en douter, mais dans tous les cas, il n’y a pas d’autres voies à suivre que de permettre cette émergence d’une humanité nouvelle, l’émergence d’un HOMME NOUVEAU. Pour moi comme pour des millions de personnes, ce Jésus de Nazareth est toujours là , bien présent, qu’aucun empire ne saurait atteindre. Pour le croyant que je suis, il a vaincu la mort par sa résurrection et, du fait même, la force des armes et les menaces dont se prévalent les Empires ne sauraient avoir le dernier mot. Il est le témoin par excellence de ceux et celles qui donnent leur vie pour que des hommes et des femmes l’aient un peu plus.

L’Amérique Latine compte des milliers de ces témoins qui ont donné leur vie pour plus de justice et de vérité. N’ayez crainte, ils ne sont pas sur la liste des candidats et des candidates à la sainteté. Ce serait trop risqué de les donner en exemple aux générations montantes. L’Empire n’apprécierait pas. Nous pouvons penser à Oscar Romero, évêque du Salvador, assassiné froidement alors qu’il célébrait la messe, aux sept jésuites et deux de leurs aides de l’Université du Salvador, assassinés sans pitié, et que dire de ces milliers d’autres, victimes du Plan Condor, de la répression des régimes militaires en Argentine, au Brésil, au Chili, en Uruguay et un peu partout dans tous ces pays sous la gouverne d’oligarchies. Nous sommes bien loin du culte religieux, mais très près de l’HUMANITÉ et de CELUI qui lui a lié son destin. Lui seul saura bien départager les saints et les martyrs de tous les autres.

Oscar Fortin
Québec, le 24 décembre 2009
http://humanisme.blogspot.com

Quelques références du même auteur sur le thème de la foi et religion

http://humanisme.blogspot.com/2005/05/la-papaut-et-les-alliances.html
http://humanisme.blogspot.com/2007/12/lapostasie-au-qubec.html
http://humanisme.blogspot.com/2008/11/synode-des-vques-2008-o-taient-donc-nos.html
http://humanisme.blogspot.com/2009/04/eglise-hors-des-murs.html

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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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