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Distantes de deux cents kilomètres à peine, Managua et Tegucigalpa sont deux mondes opposés.

Il ne me fut guère difficile d’être frappée par l’abîme entre les situations actuelles du Nicaragua et du Honduras, ce dimanche 29 novembre, tandis que j’accompagnai ma nièce à la fête pour enfants de La Plaza San Juan Pablo II à Managua.

Pour la première fois dans sa vie cette fillette de douze ans issue d’une famille paysanne trés pauvre avait pu goûter aux joies du cirque, patiner sur une piste de glace, faire un petit tour dans un parc d’attractions de la "Foire des Enfants Heureux" organisée et financée par le gouvernement du FSLN dans le but d’offrir un souvenir joyeux de Noël aux enfants du Nicaragua.

Nous avions même pu nous promener sur le siège d’un matelot de la Défense Civile, jeter un coup d’oeil dans un appareil de la force aérienne nicaraguayenne, d’un ancien hors-bord ou d’un ancienne voiture de pompiers des années 50.

Ma nièce était une des 100.000 enfants au moins qui ont participé à la fête durant ses trois premiers jours. Le gouvernement en attend plus d’un million et demi durant les 37 jours d’ouverture.

La sécurité est garantie par une forte présence de la Police Nationale du Nicaragua, une force reconnue internationalement pour son professionalisme et son éthique humaniste depuis sa fondation sous la Révolution Sandiniste dans les années 1980. Les promenades et les autres attractions sont assurées par des volontaires de la Jeunesse Sandiniste "19 de Julio."

Ce gouvernement a été critiqué par les partis d’opposition parce qu’il a dépensé des dizaines de milliers de dollars pour cette fête alors que, selon eux, cet argent aurait pu être investi dans les systèmes de santé et d’éducation. Critiques difficilement recevables cependant lorsqu’on se rappelle le triste état dans lequel l’opposition laissa le pays après 16 ans de règne interrompu.

Et honnêtement, je serais d’accord avec la réponse de la porte-parole du gouvernement Rosario Murillo à ces détracteurs : "un sourire d’enfant n’a pas de prix" , surtout lorsqu’on parle d’enfants qui ont souffert d’épreuves aussi dures que la majorité des enfants du Nicaragua.

Mais tandis que ma nièce recevait l’aide des jeunes volontaires sandinistes pour faire et refaire des promenades ou qu’elle visitait des véhicules des forces armées sous l’oeil de soldats nicaraguayens amicaux, mon esprit revenait aux événements du Honduras et à la farce électorale organisée par les putschistes.

Dans sa déclaration du 29 novembre au soir, le Front National de Résistance contre le coup d’État a déclaré la "défaite" de la "farce électorale menée par la dictature" grâce au "plus haut taux d’abstention de l’histoire du pays."

Selon la Résistance, qui a observé l’assistance aux bureaux de vote dans tout le pays, au moins 65% à 70% des électeurs enregistrés au Honduras se sont abstenus. La majorité a répondu à l’appel des organisations à boycotter un processus électoral anormal.

L’affluence sans précédent à l’assemblée organisée par la résistance à Tegucigalpa le 30 novembre pour célébrer la "victoire du peuple" sur le régime putschiste a démontré avec force que la majorité du peuple hondurien approuve par son abstention cette position.

Fait particulièrement remarquable alors que se poursuit une répression violente (tabassages, tortures, viols, meurtres) à laquelle les manifestants contre le coup d’État sont soumis par la police et l’armée depuis que le Président Manuel Zelaya a été enlevé chez lui et exilé de force au Costa Rica dans les premières heures du 28 juin.

Le jour des "élections", des marches pacifiques dans différentes parties du pays ont été brutalement réprimées par les forces de sécurité, laissant des dizaines de blessés et de personnes arrêtées illégalement.

Selon le gouvernement du lauréat 2009 du Prix Nobel de la Paix, cependant, le processus électoral constitue un pas positif vers la solution de la crise au Honduras. Dans sa déclaration du 30 novembre le département d’État US a, par la voix de son porte-parole Ian Kelly, "félicité le peuple hondurien pour l’exercice pacifique de son droit démocratique à élire ses gouvernants" et a confirmé la volonté nord-américaine de "travailler étroitement avec le nouveau gouvernement de Porfirio Lobo."

Pendant tout ce temps les États-Unis s’activent à saper le gouvernement du FSLN au Nicaragua, un gouvernement qui non seulement observe une politique stricte de "répression zéro" mais obtient des progrès sans précédent dans des secteurs critiques pour le bien-être de la population comme l’alphabétisation et la sécurité alimentaire.

Distantes de deux cents kilomètres à peine, Managua et Tegucigalpa sont deux mondes opposés.. A en juger par la réponse du Département d’État aux développements politiques dans les deux capitales, on voit clairement quel camp il a choisi.

Karla Jacobs, 3 décembre 2009

Source : Tortilla con Sal

Traduction : Thierry Deronne pour www.larevolucionvive.org.ve

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